Travaux pratiques
Discussion #3
"Le système et les sommets du G7/G8"
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Christophe - Considérant que l'environnement est une des valeurs canadiennes qui prime dans la formulation de ses politiques étrangères, on peut s'étonner qu'à l'ordre du jour des sommets du G8, l'environnement n'ait jamais été avancé par le Canada. Pourquoi, si l'environnement est prioritaire, le Canada tergiverse-t-il aussi longtemps sur la question du protocole de Kyoto? Serait-ce un signe de la dépendance du Canada envers les États Unis ... d'une diplomatie d'acquiescement?
Andre Donneur: Il s'agit d'une question très complexe que vous me posez là. Il faut rappeler que le Canada a été un leader en ce qui concerne la ratification du traité sur la biodiversité et donc que l'environnement demeure une priorité pour le Canada. Le système fédéral du Canada fait en sorte que le Canada peut potentiellement faire face à un certain nombre de problèmes internes, principalement en matière de législation provinciale. Quant aux pressions des américains, il faut qualifier l'influence de relative. Il est possible d'être une puissance importante, de traiter diplomatiquement avec les autres puissances, mais on ne peut pas obliger un autre pays à agir différemment, à moins d'avoir d'utiliser des moyens forts, tels que les sanctions etc. Et je suis tout à fait d'accord avec vous Céline, l'environnement devrait avoir une place plus considérable aux ordres du jour, et le Canada devrait aller de l'avant et s'engager, question de montrer l'exemple aux autres pays.
Caroline: J'aimerais aborder un aspect plus particulier de la politique étrangère canadienne, soit l'aide au développement. Le Canada possède une réputation de bon donneur et ce malgré une diminution considérable, depuis plusieurs années, des budgets d'aide. Ce bon donneur à, certains diraient, la mauvaise habitude de se disperser dans son choix de pays récipiendaires étant donné la personnalité variée qu'il possède dans son interactions avec les différentes associations internationales (Commonwealth, Francophonie, etc.). Cette dispersion ne peut-elle devenir un inconvénient dans l'efficacité de son aide, mais aussi au niveau de sa réputation internationale?
Andre Donneur: Il y a effectivement eu des périodes où les résultats n'était pas suffisamment satisfaisants, mais je ne suis pas d'accord sur le fait que le Canada soit aussi dispersé que vous semblez l'entendre dans votre question. L'importance de l'Afrique en ce moment, et par le passé, est un bonne exemple de sa capacité de concentration. Les pays scandinaves, s'il y a lieu de faire une comparaison, ont effectivement toujours eu un plus haut taux de concentration que le Canada. La géographie importe à ce niveau. En ce qui concerne les budgets alloués par l'agence canadienne de développement internationale (ACDI), il est possible de débattre sur la question.
Céline: Le Canada possède-t-il ce qu'on appelle un défaut de capacité, soit un décalage entre les objectifs et engagements canadiens et la promotion concrète sur la scène internationale. Est-ce que le Canada cherche trop à se donner une image internationale au détriment d'une efficacité dans sa politique étrangère. Penons par exemple, l'aide au développement.
Andre Donneur: Le Canada possède un surplus de capacité, mais il lui manque souvent la concrétisation, surtout sur le plan militaire. Si on regarde globalement les dépenses militaires des pays du monde, le Canada possède un rang assez élevé. Mais effectivement, on peut se demander si une plus grande concentration ne serait pas appropriée. Mais tout ça c'est relatif!
Christophe: Il existe tout de même une pression de la part des États Unis qui est réelle et très présente.
Andre Donneur: Je suis d'avis que si l'on situe le Canada sur la scène internationale, le Canada est une puissance importante, mais avec des moyens plus modestes.
Caroline: Pour terminer, comment envisager l'avenir du Canada, car après Kananaskis, l'année de présidence du Canada se termine. Va-t-il reprendre cette position du plus petit parmi les grand, comme vous le mentionniez à Christophe, où va-t-il continuer à assumer le leadership qu'il a entrepris cette année?
Andre Donneur: J'espère que les décisions qui seront adoptées à Kananaskis, feront en sorte qu'il conserve ce rôle important, tout en étant à l'aise dans la diplomatie de concert que ce doit d'être le G8.
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