Centre d'information sur le G8

Déclaration des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G-7
le 22 février 2003

Nos économies connaissent un ralentissement de la croissance mais conservent une capacité de rebond. Les incertitudes géopolitiques se sont accrues. Nous restons persuadés de la solidité des fondamentaux de nos économies et de leur capacité à retrouver le chemin d'une croissance plus vigoureuse.

Nous reconnaissons la nécessité de taux de croissance plus élevés et sommes déterminés à prendre des mesures pour atteindre cet objectif. L'Europe s'engage à accélérer les réformes qu'elle a entreprises sur les marchés du travail, des produits et des capitaux afin d'accroître la réactivité de son économie ; le Japon a réaffirmé sa volonté d'entreprendre des réformes structurelles, notamment dans le secteur financier et des entreprises ; enfin, les Etats-Unis prennent des initiatives pour créer des emplois, favoriser l'accumulation du capital et l'épargne et accroître la productivité. Nous demeurons par ailleurs résolus à garantir la soutenabilité des finances publiques et la stabilité des prix. Nous réaffirmons notre adhésion au Programme de Doha pour le développement et notre volonté de respecter le calendrier global du programme de travail et ses grandes étapes intermédiaires.

Nous continuerons de coopérer étroitement. Si les perspectives économiques devaient s'assombrir, nous sommes prets à prendre les mesures qui s'imposent. Nous continuerons de surveiller de près les marchés des changes et de collaborer de manière appropriée.

Pour améliorer la gouvernance des entreprises et restaurer plus encore la confiance des investisseurs, nous mettons actuellement en oeuvre, dans nos pays respectifs, des réformes ambitieuses. La solidité et la cohérence des systèmes financiers passent par les principes communs que sont l'accroissement de la discipline des marchés, l'amélioration de l'information financière émise par les entreprises, le renforcement de la transparence et l'efficacité de la régulation. Nous appuyons les travaux du Forum de stabilité financière et d'autres enceintes sur des sujets tels que l'indépendance de l'audit, la qualité des normes comptables, une bonne gouvernance d'entreprise et, enfin, la qualité de l'information financière. Nous suivrons attentivement ces travaux au fur et à mesure de leur avancement.
Nous engageons les pays en développement et les pays émergents à mettre en oeuvre des politiques saines et plus propices à l'investissement, qui contribueront à attirer les investissements directs étrangers, à réduire les facteurs de vulnérabilité externes et favoriseront une croissance durable. Nous nous félicitons que le Brésil applique des politiques économiques saines et procède à des réformes sociales. Alors que l'Argentine a progressé dans la mise en oeuvre des engagements qu'elle a pris envers le FMI, nous attendons des autorités qu'elles prennent les mesures nécessaires pour que les contrats soient de nouveau exécutés et qu'elles entament un dialogue avec leurs créanciers privés. Nous saluons la détermination de la Turquie à appliquer le programme de stabilisation économique et financière conclu avec le FMI.
Nous mettons actuellement en oeuvre notre plan d'action d'avril 2002 visant à prévenir et résoudre les crises financières dans les pays émergents. Nous avons réalisé des progrès vers une plus grande rigueur dans l'octroi des financements publics en situation de crise, en précisant les niveaux d'accès habituels à ceux-ci ainsi que les circonstances des accès exceptionnels. Nous nous félicitons de la réaction favorable du secteur privé sur les clauses d'action collective et des travaux menés avec le secteur public sur des clauses types. Nous espérons une mise en oeuvre rapide des clauses d'action collective et attendons avec intéret d'examiner, lors des réunions de printemps, une proposition concrète du FMI visant à instaurer un mécanisme de restructuration des dettes souveraines. Nous nous félicitons que des travaux complémentaires aient été engagés en vue de l'élaboration d'un code de bonne conduite s'appuyant sur des principes de négociation. Nous demandons au FMI d'améliorer le cadre de prévention des crises, notamment en renforçant l'efficacité de sa surveillance.

Nous appelons tous les pays à appliquer et à faire respecter les législations visant à lutter contre le financement du terrorisme. Nous continuerons d'apporter une assistance technique aux pays qui n'ont pas de dispositif approprié pour combattre le financement du terrorisme. Nous demandons au FMI et à la Banque mondiale d'intensifier leurs évaluations du secteur financier et, en concertation avec les Nations unies, leur assistance technique, ainsi que de nous soumettre un plan d'action lors des réunions de printemps. Nous demandons au Groupe d'action financière internationale (GAFI) de renforcer l'efficacité du gel des actifs financiers. Nous recommandons l'exercice d'une surveillance plus efficace des institutions financières informelles et des organisations à but non lucratif et nous attendons la conclusion en juin de la révision des recommandations du GAFI.

Nous exhortons tous les pays de l'OCDE à mettre en oeuvre les principes énoncés dans le rapport publié en 2000 par l'Organisation sur l'amélioration de l'accès aux renseignements bancaires et à garantir un échange efficace d'informations à des fins fiscales. Il est essentiel d'harmoniser les règles pour éviter que la fraude fiscale ne se déplace vers les pays qui ne pratiquent pas l'échange d'informations.

Notre mission et notre responsabilité pour assurer la prospérité et le développement durable du monde exigent que nous relevions résolument le défi que constitue la pauvreté mondiale. Afin de consolider les résultats obtenus à Monterrey et à Johannesburg, les pays industrialisés et les pays en développement doivent mobiliser davantage de ressources financières et améliorer l'efficacité de l'aide en se fixant et en atteignant des objectifs quantifiables et en adoptant des politiques axées sur la croissance. Nous réaffirmons notre soutien aux Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment ceux qui concernent la santé, l'éducation, l'approvisionnement en eau et l'assainissement ainsi que notre détermination à mener à son terme l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et le Fonds mondial pour la santé. Leur réalisation nécessite un accroissement du volume des ressources consacrées au développement. Nous avons déjà réalisé des progrès notamment en ce qui concerne l'épidémie de VIH/SIDA ; nous continuerons de nous concentrer sur ces Objectifs et sur leur financement, notamment par des facilités, en vue de réaliser de nouvelles avancées d'ici le sommet d'Evian. Conformément au Plan d'action pour l'Afrique du G8, nous sommes prets à apporter un soutien important aux pays africains qui appliquent les principes du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), ont à coeur d'améliorer leur gouvernance et ont apporté la preuve de l'efficacité de leurs politiques. Nous reconnaissons le rôle fondamental d'un commerce fondé sur des règles pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté.

Source: Le site du Sommet du G8 d'Evian.


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