Centre d'information sur le G8

Déclaration des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G-7

Palerme, le 17 février 2001

(version non officielle)

1. Nous, les ministres des Finances des pays du G-7, les gouverneurs des banques centrales du Canada, du Japon, des États-Unis et du Royaume-Uni, le président de l'Eurogroupe et le président de la Banque centrale européenne, avons rencontré aujourd'hui á Palerme le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) pour examiner les faits récents de l'économie mondiale. Nous, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G-7, avons aussi discuté des progrès accomplis en vue du renforcement de l'architecture financière internationale, notamment en établissant des plans de réforme des banques multilatérales de développement (BMD), en parlant de mise en oeuvre de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et des façons de procéder au-delá de l'allégement de la dette, y compris en préparation au Sommet de Gênes. Nous avons également rencontré le ministre des Finances et le gouverneur de la banque centrale de Russie ainsi que des représentants de la Commission européenne pour discuter des récents développement de l'économie russe.


Les faits nouveaux dans l'économie mondiale

2. Même si la croissance mondiale cette année sera probablement un peu plus lente que nous le prévoyions lors de notre dernière réunion, les facteurs fondamentaux qui ont appuyé une croissance soutenue dans nombre des grandes économies industrielles demeurent en place. Nous convenons de la nécessité d'avoir en place des politiques macroéconomiques et structurelles dans tous nos pays pour soutenir la croissance. Dans ce contexte, il est important que les prix de l'énergie soient plus bas et que les marchés du pétrole demeurent stables.

3. Nous avons fait valoir á nouveau notre résolution de favoriser les conditions nécessaires á une croissance durable de par le monde. Dans ce contexte, nous avons souligné l'importance d'une collaboration continue entre les pays du G-7. Plus précisément :

Les taux de change

4. Nous avons discuté de l'évolution de nos régimes de change et de nos marchés financiers. Nous réitérons notre point de vue selon lequel les taux de change des devises principales devraient refléter les facteurs économiques fondamentaux. Nous continuerons de surveiller étroitement les développements et de collaborer dans les marchés de change quand la situation l'exige.

Les économies de marché émergentes

5. Après deux ans de reprise vigoureuse, les perspectives des économies de marché émergentes sont devenues plus mitigées. Nous nous réjouissons des grands progrès réalisés sur les marchés émergents d'Asie pour réduire les facteurs de vulnérabilité, y compris l'amélioration de la structure d'endettement á l'étranger dans les pays touchés par la crise, et l'adoption de régimes de change plus soutenables. Pour assurer la croissance future, il est important de poursuivre les réformes nécessaires dans le secteur financier et dans le secteur des entreprises. En Amérique latine, de saines politiques macroéconomiques et structurelles devront être appliquées pour réduire les facteurs de vulnérabilité. Dans toutes les économies de marché émergentes, nous insistons sur l'importance de l'intensification des efforts de mise en oeuvre de normes et de codes internationaux. Le rythme des réformes ne doit pas être relâché.

La Russie

6. Nous nous réjouissons des récentes améliorations de la situation macroéconomique et de la balance des paiements au sein de l'économie russe. Nous invitons instamment les autorités russes á accélérer le processus de réforme économique et á s'acquitter entièrement de leurs obligations financières afin de rétablir rapidement des relations normales avec la communauté financière internationale. Même si certains éléments de la réforme fiscale exhaustive proposée ont été adoptés, il reste á relever des défis de taille, comme faire observer la règle de droit, s'attaquer aux cas de non paiement et de troc, renforcer le système bancaire, accroître la gouvernance des entreprises et lutter contre le blanchiment d'argent. À ce sujet, nous demandons instamment aux autorités russes de remédier rapidement aux failles relevées par le Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI) en juin 2000. Nous leur demandons, alors qu'elles abordent le processus difficile et complexe de transition économique, de mettre en oeuvre un programme de réforme digne de confiance et de créer l'infrastructure et les institutions essentielles á une saine croissance. Dans ce contexte, nous encourageons les autorités russes á poursuivre leur collaboration avec le FMI et la Banque mondiale.

Les pays pauvres très endettés et le développement au-delá de l'allégement de la dette

7. Nous avons constaté avec satisfaction que la mise en oeuvre de l'Initiative améliorée en faveur des PPTE a déjá permis á 22 pays d'en arriver au point de décision. Ces pays profitent actuellement d'un important allégement de la dette. Nous sommes déterminés á les aider á mettre en oeuvre leurs stratégies de réduction de la pauvreté, et ainsi, á achever rapidement leur programme. Il en résultera un allégement de la dette de 34 milliards de dollars aux termes de l'Initiative en faveur des PPTE, ce qui réduira la dette de ces pays des deux tiers en moyenne. Nous avons constaté que la plupart des pays admissibles qui n'en sont pas encore au point de décision sont actuellement en conflit, ou ils viennent d'en sortir. Nous invitons instamment ces pays á régler pacifiquement ces conflits et nous avons l'intention de les aider dans leurs efforts de reconstruction.

8. Nous invitons instamment tous les créanciers á faire leur part de manière á réduire la dette, en temps opportun, dans le cadre de l'Initiative améliorée en faveur des PPTE. Les gouvernements des pays du G-7 ont dépassé les objectifs de l'Initiative et ont pris l'engagement d'annuler la totalité de la dette d'aide publique au développement et les crédits commerciaux admissibles des pays qualifiés pour la réduction de la dette prévue par l'Initiative en faveur des PPTE. Nous invitons instamment les autres créanciers bilatéraux á adopter des mesures semblables.

9. Nous considérons que l'allégement de la dette n'est qu'un élément d'une stratégie plus large et plus ambitieuse de réduction de la pauvreté, fondée sur trois piliers. D'abord, les mesures doivent être prises pour amorcer un nouveau cycle de négociations multilatérales et pour ouvrir d'autres marchés aux exportations des pays les plus pauvres. Deuxièmement, un contexte économique plus favorable visant á intéresser les investisseurs du secteur privé doit être créé dans les pays les plus pauvres. Troisièmement, dans le cadre des stratégies de réduction de la pauvreté maîtrisées par les pays, les ressources doivent être acheminées de manière plus efficace et coordonnée au secteur social, alors que nous travaillons aux objectifs de développement international pour 2015.

Le renforcement de l'architecture financière internationale, y compris la réforme des banques multilatérales de développement

10. Nous avons constaté les progrès accomplis au titre du renforcement du système financier international. Nous sommes impatients de progresser relativement á la priorisation des conditions du FMI, la mise en oeuvre de normes et de codes acceptés á l'échelle internationale, la prévention des crises, la participation du secteur privé et la libéralisation financière. Nous constatons qu'il est nécessaire d'approfondir la discussion relativement á la contingence avec le Conseil d'administration du FMI .

11. Nous avons également discuté des principales caractéristiques de la réforme des BMD, par suite des recommandations contenues dans le rapport Fukuoka de juillet 2000. Les BMD ont accompli d'importants progrès en matière de réforme interne et de réforme de principe dans les dernières années, mais il est possible de faire mieux pour concentrer leur action sur la réduction de la pauvreté, conformément aux objectifs de développement international de 2015. Les principes clés de la réforme sont une plus grande sélectivité dans la priorisation, un accent sur les besoins des plus pauvres, une structure de gouvernance interne transparente et efficace et l'amélioration de l'incidence du développement.

12. Dans cette optique, les BMD doivent :

Selon nous, la sélectivité dans la priorisation et l'amélioration de l'incidence dans le développement devraient s'attarder particulièrement á : fournir des biens publics mondiaux adéquats, assurer une saine gouvernance, développer le secteur privé dans les pays á faibles revenus et développer le secteur financier, y compris lutter contre les abus financiers. Nous sommes impatients d'intensifier nos discussions avec les BMD á cette fin et d'examiner les progrès réalisés lors des réunions du printemps.

Mesures visant á contrer le recours abusif au système financier mondial

13. Par suite de notre rapport présenté au Sommet d'Okinawa et aux recommandations des Chefs, nous constatons l'évolution positive du dialogue avec les pays concernés. Le GAFI a récemment fait état des progrès importants accomplis par la plupart des 15 pays et territoires non coopératifs répertoriés en juin 2000. Sept de ces pays ont déjá promulgué la plupart, sinon la totalité, des lois requises pour lutter efficacement contre le blanchiment d'argent. Nous invitons ces administrations á montrer leur volonté et leur capacité de mettre en application ces réformes, de façon qu'elles puissent être rayées de la liste le plus tôt possible. Dans cette optique, nous maintenons notre engagement de poursuivre le dialogue avec les pays répertoriés et de fournir une aide technique quand ce sera possible. Toutefois, nous rappelons que nous demeurons prêts, dans les cas oł le dialogue échoue, á mettre en oeuvre les contre-mesures coordonnées qui pourront être recommandées par le GAFI lors de la réunion de juin 2001. Nous invitons instamment les institutions financières internationales, en particulier le FMI et la Banque mondiale, á aider les pays et territoires non coopératifs á mettre en oeuvre les normes internationales de lutte contre le blanchiment d'argent (les 40 recommandations du GAFI), selon le cas, au moyen d'une aide technique, de la conception de programmes et d'un dialogue stratégique.

14. Nous réaffirmons notre appui aux efforts de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) visant á remédier aux pratiques fiscales nuisibles. Nous encourageons l'OCDE á poursuivre ses efforts. Nous encourageons les efforts déployés par les pays membres de l'OCDE pour s'acquitter de leurs engagements. Nous nous réjouissons du dialogue coopératif qui a été établi avec des pays et des administrations qui ne sont pas membres de l'OCDE. Nous accueillons avec satisfaction les nouveaux engagements pris par certaines administrations afin d'éliminer les pratiques fiscales nuisibles d'ici la fin de 2005. Nous invitons d'autres parties á prendre de tels engagements de façon que la liste des refuges fiscaux non coopératifs, que nous examinerons au Sommet de Gênes, soit la plus courte possible. Nous invitons tous les gouvernements des pays membres de l'OCDE á offrir, sous les auspices de l'OCDE et d'autres organisations internationales, une aide technique qui permettra aux administrations coopératives, s'il y a lieu, de s'acquitter de leurs engagements.

15. Nous nous réjouissons de l'intention de certaines places financières offshore d'améliorer les politiques et les pratiques de surveillance, de réglementation, de collaboration et d'échange d'information, et nous les invitons á communiquer les résultats des évaluations, y compris celles qui sont menées par le FMI, en observation des exigences établies et pour illustrer les progrès réalisés en vue de satisfaire aux normes internationales en la matière. Nous demandons au Forum sur la stabilité financière de surveiller la mise en oeuvre de ses recommandations, d'envisager des façons de souligner les progrès accomplis par certaines places financières offshore, et nous recommandons de prendre les mesures qui s'imposent, si nécessaire.

Source: Ministère des Finances Canada.


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