Centre d'information sur le G8

Reunion des Ministres du Développement Du G8 à Windsor, Ontario, Canada, 26-27 septembre 2002

Conclusions de la présidence

Les ministres et les hauts fonctionnaires des pays du G8 chargés de la coopération au développement se sont réunis à Windsor les 26 et 27 septembre. Cette rencontre s'inscrit dans la foulée de l'engagement du G8 à éradiquer la pauvreté, à promouvoir le développement durable et à créer un monde plus prospère, plus équitable et plus démocratique pour tous.

À Monterrey, à Rome, à Kananaskis et à Johannesburg, la communauté internationale a solidement appuyé la création d'un partenariat entre les pays en développement et les donateurs, un partenariat fondé sur des responsabilités mutuelles et l'obligation réciproque de rendre compte, en vue d'obtenir des résultats. Faisant fond sur ces engagements, nos discussions ont porté principalement sur la responsabilité qui nous incombe de veiller à ce que nos programmes de développement soient mis en oeuvre avec une efficacité optimale. Ces programmes devraient favoriser l'apport d'investissements privés qui produiront des progrès tangibles dans la réalisation des objectifs de développement convenus à l'échelle internationale figurant dans la Déclaration du millénaire.

À notre avis, le succès du développement ne peut être assuré que lorsque les pays en développement dirigent et gèrent eux-mêmes leur stratégie de développement axée sur les objectifs internationaux de développement. Plusieurs pays du G8 se sont récemment engagés à accroître considérablement leurs programmes d'aide au développement, en réponse à de meilleurs rendements. Il s'agit pour nous d'une occasion unique d'investir d'importantes ressources dans les stratégies de développement prises en charge par les pays eux-mêmes, comme le soulignent les Documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP). Nous renforcerons nos partenariats avec les pays en développement qui démontrent de façon évidente leur engagement à réduire la pauvreté et qui respectent les principes de bonne gouvernance et de démocratie. Nous convenons que davantage d'efforts devront être déployés dans plusieurs pays pour faire participer la société civile à ces stratégies. Les donateurs ont, à cet égard, un rôle important à jouer pour favoriser un engagement de la sorte et pour renforcer la capacité institutionnelle des pays en développement.

Nous nous engageons à réduire le fardeau administratif que nos programmes de développement peuvent imposer aux pays en développement. Parallèlement, nous devons nous concentrer davantage sur les résultats et accroître notre capacité à les mesurer. Nous continuerons à travailler en étroite collaboration au sein du Comité d'aide au développement (CAD) pour améliorer la coordination de nos programmes d'aide et, autant que possible, l'harmonisation de nos procédures avec les systèmes propres aux pays visés.

Si importante que soit l'aide publique au développement, la coopération au développement signifie beaucoup plus encore. Notre aide au développement devrait contribuer à créer un cadre qui permette d'avoir accès plus facilement aux connaissances et aux ressources mondiales. Il nous incombe de veiller à ce que notre engagement envers la réduction de la pauvreté se traduise par une approche globale et que nos politiques en matière d'aide, de commerce et d'investissement soient cohérentes.

Le commerce, en particulier, peut avoir une incidence considérable sur la croissance économique et le développement. Nous sommes résolus à renforcer la capacité des pays en développement afin qu'ils puissent participer au système de commerce multilatéral et assurer ainsi leur prospérité, et nous continuerons à appuyer le Cadre intégré pour une assistance technique en matière de commerce. Nous appuyons aussi l'établissement de relations commerciales entre les pays en développement à l'échelle régionale. Et nous continuerons à déployer des efforts pour appuyer l'atteinte des objectifs de développement dans le cadre du Cycle de Doha.

Le développement rural, qui comprend l'agriculture, l'environnement, la gestion des ressources en eau et les services d'assainissement, est indispensable à la réduction de la pauvreté et au développement durable. Dans le contexte des stratégies de développement pilotées par les pays eux-mêmes, nous veillerons à ce qu'une plus grande attention soit portée à ces priorités clés et à ce qu'elles soient gérées de façon intégrée. Nous ferons en sorte de renverser la tendance à la baisse observée depuis dix ans dans l'aide des donateurs destinée à l'agriculture et au développement rural. Nous utiliserons les ressources de l'APD pour atteindre les objectifs établis à Johannesburg dans les domaines de l'eau et de l'assainissement, et pour favoriser de plus grands investissements de la part du secteur privé dans ces domaines.

Nous avons parlé de la façon dont nous nous y prendrons pour appliquer les décisions importantes prises par les dirigeants des pays du G8 à Kananaskis. Nous travaillerons à cette fin en étroite collaboration avec les représentants personnels des dirigeants dans les dossiers de l'Afrique, dans le but d'assurer la mise en oeuvre du Plan d'action pour l'Afrique.

Le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) est un plan global dirigé par des Africains qui définit une vision pour mettre un terme à la marginalisation de l'Afrique. Il s'agit d'une offre de partenariat entre les Africains et le monde industrialisé. Nous convenons que le développement de l'Afrique sera fonction, dans une large mesure, de ce que feront les Africains, principalement à l'échelle nationale, pour traduire concrètement les engagements qui figurent dans ce plan global. Nos organismes les appuieront dans leurs efforts en se basant sur le Plan d'action pour l'Afrique du G8, que nos dirigeants ont annoncé à Kananaskis.

Nous remercions Wiseman Nkuhlu et Kwesi Botchwey, deux Africains éminents, qui se sont joints à nous, à cette réunion, pour nous faire part de leurs points de vue sur l'Union africaine, l'évolution du NEPAD et le processus d'évaluation par les pairs. Un processus d'évaluation par les pairs qui soit crédible et fonctionnel, comme celui qui est décrit dans le NEPAD, est primordial, mais nous reconnaissons qu'il faut accorder du temps à un tel processus pour qu'il prenne son essor, avec le plein soutien des Africains. Le NEPAD est bien plus qu'un processus d'évaluation par les pairs.

Nous ferons en sorte de vaincre le scepticisme et le cynisme au sujet de ce nouveau partenariat, qui risquent d'en miner le succès. Nous avons confiance en l'avenir des pays africains qui considèrent avec sérieux les engagements du NEPAD.

La sécheresse en Afrique du Sud et en Éthiopie nous inquiète grandement, et nous prenons les mesures qui s'imposent face à cette crise. Nous convenons à ce sujet que les efforts internationaux ne pourront porter fruit que si les gouvernements locaux offrent leur collaboration.

Nous nous sommes aussi penchés sur le défi de taille que pose le VIH/sida en Afrique. Nous avons pris note des travaux du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et des progrès qui ont été accomplis depuis son établissement, il y a moins d'un an. Nous convenons qu'il est important que le Fonds s'attaque d'une manière équilibrée au paludisme, à la tuberculose et au VIH/sida. Nous soulignons l'importance de bonifier le Fonds par l'intermédiaire de nos programmes bilatéraux, en vue d'établir des systèmes de santé et d'investir dans des interventions éprouvées. Nous avons la conviction que l'aide financière accordée grâce au Fonds doit appuyer et respecter les programmes pris en charge par les pays eux-mêmes et être fondée sur les résultats. Nous convenons également qu'il est impératif de poursuivre nos discussions avec l'industrie pharmaceutique pour faire en sorte que les médicaments d'importance vitale soient disponibles et abordables.

Nous convenons, par ailleurs, de prendre plusieurs mesures pour mettre en oeuvre les recommandations du Groupe de travail du G8 sur l'éducation, lesquelles ont reçu l'aval des dirigeants présents à Kananaskis. Nous nous engageons à accroître considérablement l'aide bilatérale aux pays déterminés à atteindre les objectifs d'éducation primaire pour tous et d'égalité entre les sexes en éducation. En outre, nous travaillerons en partenariat avec d'autres donateurs bilatéraux et multilatéraux pour assurer le succès de la mise en oeuvre du programme accéléré dans les pays qui se sont engagés à l'égard d'une réforme et qui ont besoin de ressources supplémentaires. Nous soulignons également l'importance d'appuyer les pays dont de larges segments de la population ne vont pas à l'école. Le Canada a accepté de coprésider avec les Pays-Bas la réunion des donateurs, dont la nécessité avait été mise en relief dans le rapport du Groupe de travail. Cette réunion aura lieu après celle du Groupe de haut niveau sur l'Éducation pour tous, qui se déroulera les 19 et 20 novembre prochain à Abuja, au Nigeria.

En vue du Sommet d'Evian, en France, en juin 2003, nous nous sommes engagés à aider nos dirigeants à relever les principaux défis auxquels se heurte la communauté mondiale en matière de développement. En outre, nous travaillerons de concert avec les autres ministres du G8 appelés, dans le cadre de leurs fonctions, à se pencher sur les besoins des pays en développement.


Source: Agence Canadienne de Développement International


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