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G8 Centre
Recommandations du G8 sur le contre-terrorisme
Le 12 juin 2002
PRÉAMBULE
Le G8 attache la plus haute importance à la prévention du terrorisme et à la lutte contre
ce fléau. Afin de soutenir cette orientation, le G8 a défini une série de principes qui
fournissent des orientations en vue de renforcer les capacités de combattre le
terrorisme. Les recommandations qui suivent résultent de la révision des 25 mesures
du Groupe d'experts sur le contre terrorisme, adoptées à Paris en 1996. La révision a
été amorcée par les États-Unis, menée à bien par le Groupe d'experts du G8 (Groupe
de Rome) et coordonnée par la présidence canadienne.
Les recommandations mettent à jour les 25 mesures du Groupe d'experts afin de lutter
contre de nouvelles menaces et de fournir un complément aux 40recommandations du
groupe du G8 sur la criminalité, connu sous le nom de Groupe de Lyon (1996). Les
recommandations de Lyon ont également été modifiées afin qu'elles relèvent plus
efficacement le défi que posent les menaces liées à la criminalité transnationale. Les
recommandations révisées du Groupe de Lyon, maintenant intitulées les
Recommandations du G8 sur la criminalité transnationale, ont été approuvées par les
ministres de la justice et de l'intérieur duG8 (Mont-Tremblant, 13-14mai2002).
Les recommandations se veulent complémentaires de l'action d'experts au sein
d'autres organisations régionales et d'instances internationales, notamment d'autres
groupes d'experts duG8, comme le Groupe d'experts sur la non-prolifération, qui a
élaboré des principes afin d'empêcher les terroristes, ou ceux qui leur donnent refuge,
d'obtenir accès à des armes de destruction de masse, à des armes radiologiques et à
des missiles.
Les Recommandations du G8 sur le Contre-terrorisme qui suivent comprennent des
normes, des principes, des pratiques exemplaires, des interventions et des rapports
qui, selon le G8, améliorent les mécanismes, procédures et réseaux actuels de
protection de nos sociétés. Elles constituent des engagements de la part du G8, que
nous recommandons à tous les États à titre de principes directeurs.
'Les États devraient veiller à ce que leurs stratégies de lutte contre le terrorisme
soient dynamiques et suffisamment souples et novatrices pour relever les défis en
évolution constante. Nous demandons instamment à tous les États de se joindre au G8
dans l'application des mesures suivantes.
SECTION 1: MISE EN OEUVRE RAPIDE DES INSTRUMENTS ANTITERRORISTES
EN PLACE
Nous prenons l'engagement et demandons instamment à tous les autres États de:
- Prendre des mesures afin de garantir, aussi rapidement que possible, le plein
respect des instruments suivants liés à la prévention et à la répression du
terrorisme:
- les douze conventions et protocoles des Nations Unies visant les questions liées
au contre-terrorisme énumérées dans l'annexe;
- toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies, en
particulier la résolution1373 (2001)du Conseil de sécurité de l'ONU;
- Devenir partie, s'ils y ont droit, à la Convention sur la cybercriminalité (2001) du
Conseil de l'Europe, en assurant la mise en oeuvre intégrale et rapide de ses
dispositions ou la création d'un cadre juridique se rapprochant des mesures
prévues dans la Convention, car celle-ci offre des mesures utiles pour combattre
les attaques de terroristes et d'autres criminels au moyen de systèmes
informatiques, et recueillir des éléments de preuve électroniques de terrorisme et
d'autres crimes.
SECTION 2: SOUTIEN À DES INITIATIVES ET INSTRUMENTS MULTILATÉRAUX
ANTITERRORISTES SUPPLÉMENTAIRES
Nous prenons l'engagement et demandons instamment à tous les autres États:
- d'oeuvrer au sein du système des Nations Unies pour achever le projet de
Convention générale des Nations Unies sur le terrorisme international et
coordonner notre action à cet égard.
- de promouvoir une action appropriée au sein des organisations multilatérales
dont nous sommes membres, y compris à l'échelle régionale, afin de compléter
les mesures antiterroristes déjà prises ou en cours d'élaboration à l'échelle
mondiale.
SECTION 3: ARMES CHIMIQUES, BIOLOGIQUES, RADIOLOGIQUES,
NUCLÉAIRES
Nous prenons l'engagement et demandons instamment à tous les autres États:
- s'agissant d'assurer une action efficace contre l'usage d'armes biologiques par
des terroristes, de criminaliser les infractions établies dans la Convention sur les
armes biologiques et à toxines(1972), d'intenter des poursuites relativement à
ces crimes ou, le cas échéant, d'extrader des particuliers, conformément à la
législation nationale et aux accords d'extradition bilatéraux, et d'agir en
coopération pour élaborer des pratiques exemplaires afin de dissuader et de
détecter ces infractions.
- de prendre des mesures pour agir en coopération afin de mettre au point des
mécanismes efficaces pour suivre et endiguer la possession et le transfert
illicites de certains agents biologiques, aux échelles à la fois nationale et
internationale, et d'explorer des mesures supplémentaires pour empêcher
l'utilisation d'agents biologiques aux fins de la perpétration d'attaques terroristes.
- d'oeuvrer au sein du système des Nations Unies pour achever le projet de
Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire et
renforcer notre action collective à cet égard.
- de soutenir les négociations en cours afin de renforcer la Convention de1980
sur la protection physique des matières nucléaires et d'étudier ensemble
d'éventuelles mesures internationales supplémentaires pour faire progresser ses
objectifs et d'examiner des mesures renforcées visant le problème de la
contrebande nucléaire.
- d'agir en collaboration pour élaborer, au sein des instances internationales
appropriées, des pratiques exemplaires afin d'assurer la protection des
infrastructures chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires et connexes
contre les actions terroristes et d'étudier des moyens d'empêcher que les
informations sensibles relatives à ces infrastructures ne soient utilisées par les
terroristes à des fins de ciblage.
- de coordonner les interventions et d'encourager le soutien apporté au sein
d'autres instances où des programmes de prévention touchant les armes
chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires sont en cours, par exemple,
l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
- d'élaborer des lignes directrices relatives à des pratiques exemplaires aux fins
de la planification d'urgence aux échelles nationales et de renforcer les
arrangements en vigueur à des fins de réaction à des situations de crise.
SECTION 4: EXPLOSIFS ET ARMES À FEU
Nous prenons l'engagement et demandons instamment à tous les autres États:
- d'accélérer la recherche-développement sur les méthodes de détection des
explosifs, des armes et d'autres substances nocives qui causent la mort ou des
blessures, et d'engager des consultations sur l'élaboration de normes sur le
marquage des explosifs afin de repérer leur origine dans les enquêtes post-explosion, et de promouvoir la coopération, le cas échéant.
- d'adopter des lois et règlements nationaux efficaces, y compris des contrôles à
l'exportation, afin de régir la fabrication, le commerce, le transport et l'exportation
d'armes à feu, d'explosifs ou de tout dispositif visant à causer des blessures par
violence, des dégâts ou des destructions, afin de prévenir leur utilisation à des
fins de perpétration d'actes terroristes.
SECTION 5: FINANCEMENT DU TERRORISME
Nous prenons l'engagement et demandons instamment à tous les autres États:
- aussi rapidement que possible, d'assurer la mise en oeuvre intégrale de la
résolution1373 du Conseil de sécurité des Nations Unies, de la Convention
internationale sur la répression du financement du terrorisme et des
recommandations spéciales du Groupe d'action financière (GAFI) sur le
financement du terrorisme(2001) et de participer à l'exécution des plans d'action
mondiale du GAFI.
- d'adopter les mesures visant à écarter les obstacles à une action commune
efficace contenues dans le Rapport de la réunion du G8 sur les mesures
juridiques afin de combattre le financement du terrorisme(2002), entérinées par
les ministres de la justice et de l'intérieur duG8(2002), et d'aller au-delà du gel
pour également confisquer les éléments d'actif des terroristes afin de les priver
de façon permanente de leurs fonds.
- de mettre en œuvre les recommandations relatives au «blanchiment d'argent,
financement connexe du terrorisme et confiscation d'éléments d'actifs» figurant
dans les Recommandations du G8 sur la criminalité transnationale(2002).
- de faciliter, au moyen de mesures nationales appropriées, la traçabilité des
fonds des terroristes et de veiller à ce que l'entraide juridique ne soit pas refusée
pour des motifs de secret bancaire ou parce que la demande suppose une
infraction fiscale.
SECTION 6: SÉCURITÉ DES TRANSPORTS
Nous prenons l'engagement et demandons instamment à tous les autres États:
- de maintenir un solide soutien financier au moyen de contributions volontaires
aux activités de sécurité de l'aviation de l'Organisation de l'aviation civile
internationale (OACI) pour qu'elle applique pleinement ses normes et pratiques
recommandées dans le but de dissuader et de détecter le terrorisme.
- de coopérer à l'examen rapide des conventions relatives à la sécurité de
l'aviation, des normes internationales et des pratiques recommandées au sein
de l'OACI, dans le but de les mettre à jour pour dissuader et détecter le
terrorisme, y compris en appliquant les mécanismes évoqués dans les
Recommandations du G8 sur la criminalité transnationale.
- d'oeuvrer aussi rapidement que possible à la mise en oeuvre d'une norme
mondiale commune relative à la collecte et à la transmission d'informations
préalables sur les voyageurs (IPV).
- de rehausser leurs capacités de mise en commun des renseignements
opportuns à l'échelle internationale avec leurs contreparties chargées de
l'exécution de la loi et autres, conformément aux lois applicables, relativement à
des voyageurs au sujet desquels il y a des raisons précises et sérieuses de
croire qu'ils pourraient commettre un acte terroriste.
- d'oeuvrer en liaison étroite les uns avec les autres et avec l'Organisation
maritime internationale (OMI) afin d'améliorer la capacité des gouvernements de
dissuader les attaques terroristes contre des vaisseaux maritimes ou l'utilisation
de ces vaisseaux pour commettre des activités terroristes et d'intenter des
poursuites à ce sujet.
- de coopérer à un examen rapide des conventions relatives à la sécurité
maritime, des normes internationales et des pratiques recommandées au sein
de l'OMI, dans le but d'actualiser ces normes pour dissuader et détecter le
terrorisme.
- d'agir avec les organisations internationales pertinentes afin d'élaborer et de
mettre en œuvre un régime amélioré de sécurité des conteneurs pour repérer et
examiner ceux qui sont à haut risque, leur intégrité en transit, mettre en oeuvre
les normes communes mondiales de déclaration douanière électronique et
oeuvrer au sein de l'Organisation mondiale des douanes (OMD) au sujet des
informations préalables relatives aux conteneurs aussi tôt que possible dans la
chaîne du commerce.
- d'intensifier d'urgence les consultations entre les responsables de la sécurité des
transports et d'autres responsables concernés afin d'accroître la capacité des
gouvernements de prévenir les attaques terroristes, de faire enquête à ce sujet
et d'y réagir, contre des modes de transport terrestre de masse, comme les
chemins de fer, les systèmes de transport souterrains et par autobus, et de
coopérer avec d'autres gouvernements à cet égard.
SECTION 7: COORDINATION INTERNE CONTRE LE TERRORISME
Nous prenons l'engagement et demandons instamment à tous les autres États:
de renforcer la coopération interne entre divers organismes et services nationaux
susceptibles de s'occuper de différents aspects de l'antiterrorisme.
SECTION 8: COOPÉRATION INTERNATIONALE
Nous prenons l'engagement et demandons instamment à tous les autres États:
- de prendre toutes les mesures possibles pour refuser un refuge aux personnes
qui financent, planifient, soutiennent ou commettent des actes terroristes, ou qui
accordent un refuge.
- de veiller, conformément au droit international et, en particulier, à la Convention
de1951 relative au statut des réfugiés et à son Protocole de1967, à ce que les
auteurs, organisateurs ou facilitateurs d'actes de terrorisme n'abusent pas du
statut de réfugiés.
- de repérer et d'éliminer les obstacles à l'extradition dans toute la mesure du
possible, y compris ceux qui sont évoqués dans la «Partie II: Rehausser la
coopération internationale» des Recommandations du G8 sur la criminalité
transnationale(2002).
- de prendre de vigoureuses mesures, y compris législatives, au besoin, en
coopération avec d'autres pays, afin de prévenir les actes de terrorisme et le
mouvement international de terroristes en renforçant, entre autres, le contrôle
des frontières, de l'immigration et des titres de voyage, ainsi que la mise en
commun d'informations.
- d'accorder une priorité particulière à l'entraide juridique et à la coopération en
matière d'exécution de la loi en ce qui concerne les infractions terroristes afin
d'assurer une réaction rapide et efficace, y compris celles qui sont évoquées
dans les recommandations relatives à «L'entraide juridique et les voies
d'exécution de la loi» des Recommandations du G8 sur la criminalité
transnationale(2002).
- d'élaborer des mesures efficaces afin d'obtenir le gel, la saisie et la confiscation
rapides des éléments d'actif liés aux activités terroristes.
- de veiller à ce que des allégations de motivation politique ne soient pas
reconnues comme motifs de refuser des demandes d'extradition de présumés
terroristes et d'exclure ou de réduire dans toute la mesure du possible
l'exemption fondée sur une infraction politique dans la réponse à une demande
d'entraide juridique concernant des infractions terroristes.
SECTION 9: LIENS ENTRE LE TERRORISME ET LA CRIMINALITÉ
TRANSNATIONALE
Nous prenons l'engagement et demandons instamment à tous les autres États:
- de veiller à ce qu'un cadre efficace soit en place pour combattre les crimes
transnationaux qui peuvent soutenir ou faciliter l'activité terroriste, comme celui
qui figure dans les Recommandations du G8 sur la criminalité
transnationale(2002).
- d'examiner et d'échanger des informations afin de déterminer la nature des liens
entre le terrorisme et la criminalité transnationale, en particulier la façon dont des
organisations terroristes peuvent soutenir leurs activités au moyen de la
perpétration d'autres crimes, et d'élaborer des stratégies, selon les besoins, afin
de permettre une action concertée pour perturber et mettre hors d'état ces
activités.
- de soutenir l'action du Programme des Nations Unies pour le contrôle
international des drogues (PNUCID) et de ses donateurs visant à coordonner
l'aide dans la lutte contre le trafic des drogues à destination ou en provenance
d'Afghanistan afin de renforcer les «ceintures de sécurité» autour de ce pays et
de maximiser l'efficacité des programmes du PNUCID dans la région.
SECTION 10: SENSIBILISATION DES ÉTATS NON MEMBRES DU G8
Nous prenons l'engagement et demandons instamment à tous les autres États:
- de sensibiliser, y compris sous forme d'assistance technique, d'autres pays, en
coordination les uns avec et les autres et avec d'autres éléments de la structure
du G8 ainsi qu'avec des organisations régionales, dans le but de renforcer la
capacité de mettre en oeuvre la résolution1373 du Conseil de sécurité des
Nations Unies, les douze conventions des Nations Unies contre le terrorisme et
les protocoles énumérés en annexe, les recommandations antiterroristes du
Groupe de Rome et les Recommandations duG8 sur la criminalité
transnationale(2002), aux fins de la lutte contre les activités liées au terrorisme.
- selon des cas, d'élaborer des pratiques exemplaires pour faciliter cette
sensibilisation et de coopérer étroitement en matière de renforcement des
capacités et de sensibilisation avec le Comité antiterroriste du Conseil de
sécurité des Nations Unies (CCTCSNU).
- d'élaborer des mesures supplémentaires, en coopération avec des organisations
internationales et la société civile, afin d'accroître la sensibilisation de tous les
particuliers au fait que tout acte ou menace de terrorisme représente un crime
grave passible des châtiments appropriés.
ANNEXE
Conventions et protocoles des Nations Unies relatifs au contre-terrorisme
- Convention relative aux infractions et à certains autres actes survenant à bord
des aéronefs, conclue à Tokyo le 14septembre1963.
- Convention pour la répression de la capture illicite d'aéronefs, conclue à
LaHaye le 16décembre1970.
- Convention pour la répression d'actes illicites dirigés contre la sécurité de
l'aviation civile, conclue à Montréal le 23septembre1971.
- Convention sur la prévention et la répression des infractions contre les
personnes jouissant d'une protection internationale, y compris les agents
diplomatiques, adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le
14septembre1973.
- Convention internationale contre la prise d'otages, adoptée par l'Assemblée
générale des Nations Unies le17décembre1979.
- Convention sur la protection physique des matières nucléaires, adoptée à
Vienne le3mars1980.
- Protocole pour la répression des actes illicites de violence dans les aéroports
servant à l'aviation civile internationale, rattaché à la Convention pour la
répression d'actes illicites dirigés contre la sécurité de l'aviation civile, conclu à
Montréal le 24février1988.
- Convention pour la répression d'actes illicites contre la sécurité de la navigation
maritime, conclue à Rome le10mars1988.
- Protocole sur la répression d'actes illicites contre la sécurité des plates-formes
fixes situées sur le plateau continental, conclue à Rome le10mars1988.
- Convention multilatérale sur le marquage des explosifs plastiques et en feuilles
aux fins de détection, conclue à Montréal le 1ermars1991.
- Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l'explosif,
adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le15décembre1997.
- Convention internationale sur la répression du financement du terrorisme,
adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 9décembre1999.
Source: Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
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