Déclaration commune de la Présidence allemande du G8 et des chefs d'État et/ou de gouvernement de l'Afrique du Sud, du Brésil, de la Chine, de l'Inde et du Mexique à l'occasion du Sommet d'Heiligendamm
Heiligendamm, 8 juin 2007 (traduit fourni par le gouvernement français ; voir aussi les traductions du gouvernement canadien)
Les discussions utiles qui se sont déroulées aujourd'hui entre le G8 et l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l'Inde et le Mexique marquent une étape importante sur la voie d'un partenariat équitable et durable permettant de créer les conditions cadres d'une économie internationale mondialisée et concurrentielle. Dans un monde qui s'internationalise, nous devons dépasser les frontières nationales et régionales pour travailler ensemble.
À cette fin, nous nous engageons à coopérer dans les domaines suivants :
Encouragement de l'investissement transfrontalier dans notre intérêt mutuel : Nous reconnaissons que l'investissement direct transfrontalier constitue un facteur essentiel pour le développement de l'économie mondiale. Cet investissement peut apporter une contribution positive essentielle à la croissance économique et au développement durable. Notre intérêt commun est de promouvoir l'investissement ainsi que de préserver et de développer un climat d'investissement mondial sain.
À cette fin, nous travaillerons ensemble pour promouvoir dans nos pays des conditions plus favorables à l'investissement national et étranger afin d'encourager la croissance économique et le développement durable. Nous pourrons aussi oeuvrer en faveur d'une conduite responsable des affaires
Encouragement de la recherche et de l'innovation : Des stratégies qui encouragent et soutiennent la recherche et l'innovation sont des éléments-clés d'un futur développement durable de nos économies. Dans ce contexte, nous soulignons combien il est important d'intégrer l'encouragement et la protection de l'innovation dans nos politiques et législations nationales. Nous soutenons un échange de vues positif sur les expériences internationales se rapportant au rôle crucial et à la valeur économique de la protection des droits de propriété intellectuelle et de la mise en oeuvre des normes de protection internationalement reconnues de la propriété intellectuelle. Dans le cadre de cet échange, nous devons également envisager la protection des droits de propriété intellectuelle en corrélation avec l'intérêt public de l'humanité afin de protéger l'environnement et d'améliorer la santé publique. À cet égard, nous rappelons la déclaration de Doha sur les ADPIC et sur la santé publique. Nous réaffirmons notre attachement à poursuivre la coopération en matière de renforcement des capacités, de développement des ressources humaines et de programmes d'information du public dans le domaine de la propriété intellectuelle.
Lutte contre le changement climatique : Nous sommes confrontés à d'importants défis : lutter contre le changement climatique et parvenir au développement durable à l'échelle mondiale. Nous réaffirmons notre attachement à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et à ses objectifs, et notre volonté d'atténuer les conséquences du changement climatique et de nous adapter en fonction de nos responsabilités communes mais différenciées et de nos capacités respectives. Sur cette base et compte tenu des connaissances scientifiques présentées dans les derniers rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), nous nous engageons à prendre notre part dans la lutte contre le changement climatique afin de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. À cette fin, nous avons besoin d'un cadre flexible, équitable et efficace et d'une action internationale concertée. Nous soulignons le rôle crucial des incitation économiques, en particulier des marchés du carbone, pour assurer à grande échelle les investissements nécessaires dans des technologies respectueuses de l'environnement. L'adaptation au changement climatique sera une tâche difficile pour tous les pays, en particulier les pays en développement, et les moyens d'adaptation devront être inclus dans un accord futur, de même qu'une amélioration de la coopération technologique et des financements. Nous appelons toutes les parties à participer de manière active et constructive à la négociation d'un accord général lors de la Conférence CCNUCC qui se tiendra en Indonésie en décembre 2007.
Énergie : Nous reconnaissons qu'une coopération régionale et internationale plus étroite, plus concrète et plus pragmatique est nécessaire dans le secteur énergétique, notamment pour garantir la sécurité de l'approvisionnement énergétique à un coût abordable, ainsi que pour améliorer l'efficacité énergétique et l'accès à des technologies énergétiques perfectionnées à un coût abordable. Nous réaffirmons notre volonté de promouvoir l'efficacité énergétique par des solutions peu coûteuses, d'améliorer l'efficacité de la consommation des combustibles fossiles, notamment des technologies du charbon épuré, et de développer l'utilisation des sources d'énergie renouvelables et propres telles que les biocarburants et la biomasse ; ce serait là une étape importante sur la voie d'un approvisionnement énergétique sûr, stable et compétitif en vue du développement durable.
Développement, en le en Afrique : Nous réaffirmons notre attachement aux objectifs du millénaire pour le développement, l'éradication de la pauvreté et un développement durable à l'échelle du monde. Compte tenu de la responsabilité qui est la nôtre en matière de développement, nous intensifierons notre coopération et notre concertation pour atteindre ces objectifs.
Nous nous engageons à entreprendre un dialogue de haut niveau sur les problématiques spécifiques proposées par le G8 (Processus d'Heiligendamm) afin de poursuivre notre discussions de manière structurée durant les deux années à venir et jusqu'au sommet de 2009, au cours duquel nous dresserons le bilan des progrès accomplis dans les domaines suivants : Encouragement de l'investissement transfrontalier dans notre intérêt mutuel, Encouragement de la recherche et de l'innovation, Développement, en particulier en Afrique, et Échange de connaissances pour améliorer la coopération dans le domaine de l'efficacité énergétique.