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1. Nous sommes témoins depuis dix ans du développement de l'Afrique et de ses efforts pour tirer avantage des possibilités qu'offre l'évolution rapide de l'économie mondiale. Gràce aux réformes politiques et économiques, la croissance connaît dans de nombreux pays d'Afrique une accélération qui permet de mieux traiter les problèmes pressants auxquels ce continent est encore confronté. Il convient toutefois de souligner qu'en dépit de cette tendance, une forte impulsion apparaît nécessaire pour permettre à l'Afrique d'atteindre d'ici à 2015 les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
2. Nous soulignons aujourd'hui de nouveau le grand intérêt que nous attachons à ce que l'Afrique soit un continent stable, démocratique et prospère. Depuis la fin des années 1990, les sommets du G8 ont accordé à l'Afrique une très grande priorité. Nous continuons à travailler en partenariat avec l'Afrique et nous nous félicitons du rôle décisif que jouent les responsables africains dans le processus des réformes. Parallèlement, nous soulignons notre ferme résolution à mettre en oeuvre les engagements en matière de développement pris en particulier à Gleneagles. Il s'agit notamment de consentir un allègement sans précédent de la dette multilatérale à hauteur de 60 milliards de dollars U.S., désormais bien engagé. Il s'agit également d'augmenter d'ici à 2010, avec d'autres bailleurs de fonds, l'aide publique au développement dirigée vers l'Afrique (APD) de 25 milliards de dollars U.S. par an par rapport à 2004. Le CAD de l'OCDE estime à 50 milliards par an l'augmentation totale de l'APD d'ici 2010. Notre rapport d'activité sur l'Afrique offre l'occasion de faire régulièrement le point sur le soutien que le G8 accorde au développement de ce continent, notamment pour ce qui est de l'exécution de nos engagements en matière d'APD.
3. Nous affirmons également le rôle que les économies émergentes peuvent jouer dans le développement de l'Afrique et nous les encourageons à s'associer au système international en tant que parties prenantes responsables.
4. Nous sommes convenus d'un nouvel ensemble de mesures en faveur du développement durable de l'Afrique. Nous nous attacherons à promouvoir la croissance et l'investissement afin de lutter contre la pauvreté et la faim, de favoriser la paix et la sécurité, la bonne gouvernance et le renforcement des systèmes de santé, et d'aider à lutter contre les maladies infectieuses. Nous reconnaissons également que les incidences des changements climatiques s'ajoutant à d'autres facteurs négatifs font peser des risques accrus sur le développement durable de l'Afrique. Pour faire face à ces défis, nous sommes fermement résolus à soutenir le dynamisme de l'Afrique en accentuant nos efforts conjoints et individuels, comme en témoignent entre autres le Forum pour le partenariat avec l'Afrique, la 24e Conférence des chefs d'État d'Afrique et de France qui a eu lieu en février, le Sommet UE-Afrique prévu pour décembre et la 4e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (CIDA) au printemps prochain. L'ensemble de ces actions, auxquelles seront associées dans chaque cas les parties prenantes concernées, alimentera le processus continu conduisant au sommet du G8 qui aura lieu au Japon en 2008.
5. La bonne gouvernance est essentielle pour la paix, la stabilité, le développement durable et la croissance en Afrique. Sans elle, les autres réformes n'ont qu'un effet réduit. Au cours des dernières années, l'Union africaine et son programme de Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) ont suscité un grand mouvement de réformes en vue d'améliorer la gouvernance en Afrique. Le G8 a mis en place, avec son Plan d'action pour l'Afrique, le cadre stratégique d'une coopération reposant sur le partenariat et continuera à soutenir la bonne gouvernance dans tout le continent africain. Celle-ci constitue une base importante de notre coopération. Dans toutes ses dimensions (politique, économique, sociale, culturelle, environnementale) et à tous les niveaux (du niveau local au niveau mondial), la bonne gouvernance mérite d'être reconnue. C'est elle qui garantit au mieux que la coopération en faveur du développement atteint son objectif déclaré qui est de lutter contre la faim, la pauvreté ou les maladies. Le respect de l'appropriation, le dialogue entre partenaires et les incitations à la réforme sont les principes essentiels de notre approche commune. Les domaines ci-après sont ceux sur lesquels le G8 concentre son action en faveur de la bonne gouvernance en Afrique.
6. Le Mécanisme africain d'examen par les pairs permet aux pays d'Afrique, sur une base volontaire, de bénéficier d'un examen critique des problèmes de développement qu'ils rencontrent afin de définir des solutions et des actions appropriées. Ce mécanisme ne peut toutefois être efficace que si ses résultats sont reconnus et suivis d'effets. Nous encouragerons les pays d'Afrique à s'y associer en nombre croissant, et soutiendrons les efforts menés en vue de faire progresser le mécanisme africains d'examen par les pairs lui-même et la mise en oeuvre des réformes nécessaires.
7. Nous soutiendrons le processus de retour d'expérience concernant ce mécanisme d'examen par les pairs de manière à permettre qu'il soit mis en oeuvre avec une promptitude et une efficacité accrues. Nous développerons, à cet égard, le dialogue avec nos partenaires africains afin de faciliter la coordination de nos efforts de soutien dans le respect de la pleine appropriation de ce mécanisme par les pays d'Afrique.
8. Nous réaffirmons nos engagements de soutenir activement les pays qui adoptent des politiques saines conformes aux recommandations du MAEP. Nous aiderons ces pays à mettre en oeuvre leurs plans d'action nationaux afin de progresser sur la voie de la réalisation des OMD d'ici à 2015. En conséquence, nous nous engageons à accorder une attention prioritaire aux résultats de ces examens dans le cadre de nos propres stratégies de coopération bilatérale et régionale, et nous encourageons les autres États à agir de même.
9. Des finances publiques gérées avec compétence, de manière transparente et en toute responsabilité constituent un élément central du bon fonctionnement des démocraties ; à l'inverse, toute faiblesse dans ce domaine est un frein au développement durable, à l'investissement et à la croissance de l'économie. La transparence, la participation et l'obligation de rendre compte, qui sont le fruit de l'émergence d'une société citoyenne responsable, sont les meilleurs antidotes à la corruption.
10. Afin de tenir compte des contraintes, un Plan d'action du G8 pour la bonne gestion des finances publiques en Afrique, élaboré de concert avec nos partenaires africains et approuvé lors de la réunion des ministres des Finances qui a précédé le présent Sommet, favorisera la bonne gestion des finances publiques, y compris le développement de capacités, en lien étroit avec les initiatives en cours des institutions financières internationales. Nous aiderons les pays d'Afrique qui engagent des actions crédibles de lutte contre la corruption et de renforcement de la transparence et de l'obligation de rendre compte. Dans le cadre de ce Plan d'action, nous accordons un ferme soutien aux efforts menés en vue d'accroître l'efficacité des finances publiques. Nous accueillons avec satisfaction les approches intégrées et harmonisées d'évaluation et de réforme de la gestion des finances publiques qui, comme le programme " Dépenses publiques et responsabilité financière " (PEFA), ont pour but d'instaurer la transparence dans la prévision et la mise en oeuvre des dépenses publiques, en conformité avec des priorités politiques qui répondent aux attentes et aux besoins des populations.
11. Nous continuerons également à développer les actions qui, comme l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (EITI), permettent de favoriser la bonne gestion des finances publiques pour ce qui est des recettes. Dans ce cadre, nous soutenons les États d'Afrique qui cherchent à accroître la transparence et la prévisibilité des flux de dépenses et nous les encourageons à participer davantage à l'EITI. Les principes de transparence pourront également être étendus à d'autres secteurs s'il y a lieu.
12. Les communautés économiques régionales (CER) d'Afrique sont les moteurs essentiels de l'intégration économique et politique et contribuent à mieux intégrer les pays d'Afrique au système commercial mondial. L'architecture institutionnelle de mise en oeuvre des programmes régionaux est encore en pleine évolution, de même que les capacités des différentes organisations. Le rôle de l'Union africaine demeure essentiel pour rationaliser les CER et éviter les doubles emplois et les redondances dans leurs attributions. Le développement des infrastructures en Afrique est l'une des questions-clefs qui se posent sur ce continent et les CER jouent un rôle crucial pour faciliter l'élaboration et la réalisation des projets régionaux d'infrastructures.
13. Les pays du G8 s'engagent à agir en étroite concertation en faveur de l'intégration régionale et des échanges commerciaux régionaux en Afrique. Dans ce contexte, nous intensifierons nos efforts afin de mieux soutenir l'intégration régionale de manière suivie et d'établir des synergies entre nos actions.
14. Nous accorderons notre soutien à une Initiative de développement des capacités pour les CER conforme aux principes de la Déclaration de Paris. L'accent devra être mis tout particulièrement sur le développement des infrastructures afin de faire en sorte que le Plan d'action à court terme du NEPAD en faveur des infrastructures (STAP) soit mis en oeuvre sans tarder, notamment en soutenant le Fonds de financement des projets d'infrastructure du NEPAD. Ë plus longue échéance, les CER devront être en mesure de faciliter de manière indépendante la mise en place d'infrastructures continentales en collaboration avec l'Union africaine et avec ses États membres. Nous coordonnerons notre soutien au développement des capacités des CER. Les moyens devront être dictés par la demande et être affectés uniquement à des plans bien conçus et bien ciblés en termes de résultats.
15. Nous réaffirmons notre soutien au Consortium pour les infrastructures en Afrique (ICA) destiné à remédier aux lacunes en la matière afin de réduire les coûts trop élevés de production et de transport et d'assurer la maintenance des infrastructures. Nous invitons les autres partenaires du développement à établir sur une base durable leurs rapports avec l'ICA afin d'harmoniser les actions de soutien au développement des infrastructures.
16. Les pays du G8 et les autres partenaires du développement ont pris des engagements substantiels d'accroissement de leur effort d'aide par divers moyens, dont l'aide traditionnelle au développement, l'allègement de la dette et des mécanismes de financement innovants. Même si des progrès significatifs ont été accomplis, nous reconnaissons qu'il est nécessaire d'agir davantage pour nous acquitter de nos engagements antérieurs. Notre partenariat et notre dialogue avec l'Afrique reposeront sur une série de principes-clefs :
17. Promouvoir la bonne gouvernance : Dans la conduite de nos politiques d'aide au développement, nous nous engageons à promouvoir les valeurs universelles que sont le respect des droits de l'homme, les libertés fondamentales, la paix, la démocratie, la bonne gouvernance, l'égalité entre les sexes, la primauté du droit, la solidarité et la justice ainsi que la gestion durable des ressources naturelles. Nous aiderons activement les pays qui s'efforcent de gouverner dans la justice, d'investir dans leur population, de favoriser un débat ouvert et démocratique sur les priorités et les politiques à mettre en oeuvre et d'instaurer un climat favorable à l'activité économique. La diversité des situations des pays d'Afrique nécessite toutefois de faire preuve de souplesse dans les critères d'allocation des ressources des bailleurs de fonds, dans les types d'aide et dans la définition des résultats.
18. Mieux répondre aux besoins des États fragiles : Nous répondrons mieux aux besoins des États fragiles ou qui sortent d'un conflit, où vit un tiers des pauvres de la planète, et leur accorderons une aide plus substantielle en temps voulu afin d'éviter l'apparition d'États faillis. Nous soutenons le rôle que jouent l'Union africaine et les CER. Nous développerons notre action en matière de prévention des conflits et soutiendrons la gouvernance ainsi que la création d'institutions publiques viables afin d'aider ces États à exercer un certain nombre de fonctions de base et à répondre aux besoins de leurs citoyens. Les actions immédiates entreprises pour gérer les conflits, répondre aux besoins essentiels des populations et atténuer la dégradation de l'environnement devront aller de pair avec des améliorations significatives en termes de gouvernance qui permettront de mettre en place des capacités locales et de favoriser la croissance à long terme.
19. Favoriser l'activité économique : Pour réaliser durablement les Objectifs du Millénaire pour le développement et pour aller plus loin, il faut un climat qui favorise l'activité économique et qui encourage une croissance reposant sur une large base et tirée par le secteur privé. Un secteur privé dynamique est indispensable pour assurer la croissance. La large participation de l'ensemble des parties prenantes, y compris les partenaires économiques et sociaux, au développement des pays devrait être reconnue et encouragée.
20. Respecter les engagements de la Déclaration de Paris en matière de partenariat (appropriation, alignement, harmonisation, gestion fondée sur les résultats et obligation de rendre compte) : Nous nous employons à mettre en oeuvre la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide et reconnaissons qu'aussi bien les bailleurs de fonds que les pays partenaires doivent prendre des mesures pour en accroître les effets. Nous devons tous nous attacher à encourager l'appropriation par les pays, à assurer l'alignement des programmes d'aide sur les priorités nationales, à réduire les coûts de transaction de l'aide et à améliorer la coordination entre les bailleurs de fonds. Nous devrons continuer à accroître nos efforts pour délier l'aide conformément à la recommandation émise en 2001 par le Comité d'aide au développement de l'OCDE (CAD) et pour débourser cette aide en temps voulu et de manière prévisible en utilisant, lorsque cela est possible, les systèmes des pays partenaires.
21. Les activités des bailleurs de fonds émergents élargissent les possibilités de croissance et de réduction de la pauvreté en Afrique. Nous appelons de nouveaux partenaires à se joindre aux consultations et aux efforts actuels d'harmonisation et de coordination de l'aide à la lumière de l'expérience du CAD. Des instances telles que le Forum pour le partenariat avec l'Afrique (FPA) et le CAD pourraient constituer un bon cadre pour associer de nouveaux acteurs. Nous encourageons vivement tous les bailleurs de fonds à accroître la transparence de leur aide et à se conformer aux principes communs à la communauté internationale. Ë cette fin, nous les invitons à adhérer à la Déclaration de Paris en qualité de bailleurs de fonds ainsi qu'à tenir compte des questions de soutenabilité de la dette dans l'ensemble de leurs pratiques de prêt et à diffuser pleinement les informations relatives aux prêts qu'ils accordent aux pays à faibles revenus (comme l'envisage la Charte du prêt responsable approuvée par les ministres des Finances du G8). Nous encourageons tous les emprunteurs et tous les créanciers à recourir au cadre de soutenabilité de la dette dans leurs décisions.
22. Nous devons accorder notre soutien à des stratégies de développement saines en ciblant notre aide de manière appropriée afin de faire en sorte que celle-ci produise un effet optimal, en particulier dans le domaine de l'éradication de la pauvreté. Nous continuons donc à nous employer, de concert avec les pays d'Afrique, à définir des objectifs clairs, des plans de mise en oeuvre axés sur les résultats, des références en matière de mesure et des systèmes efficaces de supervision et d'évaluation, afin que les programmes de développement débouchent sur des résultats transparents et mesurables.
23. Avec un taux de croissance moyen de près de 6 %, les résultats actuels de l'Afrique dans ce domaine dépassent la moyenne mondiale, ce qui a permis de commencer à réduire la pauvreté dans plusieurs pays. La croissance est entretenue par les progrès réalisés en matière de gouvernance, par un climat plus favorable à l'activité et par la stabilité macro-économique accrue de nombreux pays, ainsi que par une forte demande mondiale pour les ressources naturelles de l'Afrique.
24. Le défi auquel les pays d'Afrique, les décideurs et les acteurs économiques doivent faire face consiste à approfondir, à élargir et à maintenir une croissance qui profite à tous afin de réaliser les OMD. Il faut pour cela faire preuve d'une volonté politique forte et disposer des capacités institutionnelles requises pour maintenir les réformes démocratiques et budgétaires sur leur lancée, rationaliser les procédures administratives et renforcer les capacités commerciales. L'amélioration du climat de l'activité économique peut elle aussi contribuer à une croissance plus durable reposant sur des investissements privés qui favorisent la création d'emplois et la diversification de l'économie.
25. Les échanges commerciaux constituent un moteur essentiel de la croissance en Afrique. Nous continuerons d'axer notre action sur l'aide au renforcement des capacités commerciales et d'accorder notre soutien aux recommandations du Groupe d'étude de l'OMC chargé des mesures d'aide au commerce afin d'améliorer la qualité de l'aide au commerce et d'assurer le suivi des engagements pris dans ce domaine. Nous apporterons notre aide aux efforts menés par les pays pour intégrer les échanges commerciaux à leurs stratégies de croissance et de lutte contre la pauvreté. Comme convenu lors de la 5ème Conférence ministérielle de l'OMC à Hong Kong, nous nous engageons pleinement à assurer aux produits originaires des pays les moins avancés (PMA) un accès à nos marchés en franchise de droit et de contingent afin de permettre des améliorations substantielles en matière d'accès aux marchés. Nous étudierons les avantages qu'offrent les systèmes de préférences existants afin d'y apporter de nouvelles améliorations et nous appelons instamment les autres pays développés et les économies émergentes à faire de même.
26. Nous accorderons également notre assistance pour aider l'Afrique à développer ses capacités commerciales :
27. L'aide publique au développement (APD) aide les pays les plus pauvres à financer leurs besoins fondamentaux en termes d'infrastructures et de développement humain. Outre l'APD, si l'on veut que le secteur privé se développe et crée des emplois plus nombreux et plus qualifiés, il convient de mettre en place le cadre institutionnel et juridique d'une économie et d'une société démocratiques et stables. Les éléments requis pour ce faire sont notamment la primauté du droit et l'efficacité des services publics, l'existence d'infrastructures adaptées et le bon fonctionnement du marché financier et du marché des capitaux, l'adoption de mesures garantissant la concurrence et protégeant les droits de propriété, et l'existence d'un système judiciaire indépendant et exempt de corruption. Nous accorderons notre soutien aux efforts menés par les pays d'Afrique pour éliminer les obstacles qui entravent la croissance des investissements et pour réduire les coûts de l'exercice des activités économiques. Un climat sain en matière d'investissement est de nature à accroître l'efficacité des outils d'atténuation des risques.
28. Nous accorderons notre soutien aux actions menées sur les plans national et régional afin de créer un climat plus favorable aux investissements gràce à des réformes réglementaires et administratives (notamment la mise en oeuvre des recommandations nationales du MAEP). Nous continuerons, à titre aussi bien individuel que collectif, à soutenir les initiatives prises dans ce domaine comme le Fonds pour l'amélioration du climat de l'investissement (ICF), le Service-conseil pour l'investissement étranger de la SFI ou l'Initiative conjointe du NEPAD et de l'OCDE pour l'investissement en Afrique. Nous appelons également de nos voeux la mise au point d'indicateurs de gouvernance et d'activité permettant d'organiser les programmes de réformes en matière de climat des investissements et d'en mesurer les résultats.
29. Nous soulignons l'importance que revêt l'autonomisation politique et économique des femmes, qui contribue à la croissance durable et à la responsabilisation des pouvoirs publics. Nous nous attachons à promouvoir le Plan d'action de la Banque mondiale pour l'égalité des sexes et nous nous félicitons de cette initiative, de même que des autres initiatives engagées, comme celles des Nations Unies, à l'appui des efforts que mènent nos partenaires africains pour favoriser l'autonomisation économique des femmes.
30. Nous encouragerons les entreprises de nos pays respectifs, en particulier les petites et moyennes entreprises, à investir davantage en Afrique, de manière durable, responsable et susceptible de contribuer fortement au renforcement des capacités du secteur privé local afin de favoriser une croissance économique durable, des transferts de technologies et d'apporter une contribution pérenne à la lutte contre la pauvreté. Nous nous félicitons de la diversité des actions en cours pour encourager la création d'entreprises en Afrique. Nous nous emploierons également, dans le cadre bilatéral comme dans celui des institutions financières internationales, à intensifier nos efforts de mobilisation de capitaux destinés à des investissements privés en Afrique. Ë cette fin, en synergie avec les programmes existants en faveur des activités économiques en Afrique, la Présidence du G8 prévoit de mener une campagne auprès des hommes d'affaires qui comprendra notamment une conférence sur les investissements destinée à donner une meilleure image de l'Afrique, " continent d'avenir ".
31. Les pays dans lesquels les marchés financiers fonctionnent bien connaissent une croissance plus rapide et ont des taux de pauvreté moins élevés car ces marchés permettent d'allouer les ressources à l'usage le plus productif, de réduire la dépendance à l'égard des financements extérieurs et de faciliter la gestion des risques. Les lacunes du secteur financier telles que le manque de financement à long terme en monnaie locale constituent des obstacles majeurs qui entravent l'action des investisseurs africains, notamment les chefs de petites entreprises et ceux du secteur informel, de même que les femmes.
32. Nous accueillons favorablement l'initiative du " Partenariat pour l'efficacité du secteur financier en Afrique " et le travail en cours avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement pour la concrétiser. Ce partenariat permettra de mobiliser les compétences, les institutions et le secteur privé de l'Afrique, ainsi que les moyens des bailleurs de fonds, afin de doter les pouvoirs publics et le secteur privé de capacités solides en matière financière ; il constituera un forum d'échange entre pairs. Il devrait nous aider à agir ensemble plus efficacement dans le cadre de tout un ensemble d'initiatives existantes ou nouvelles, notamment :
33. Les modèles de croissance et d'investissement doivent être conçus de manière responsable : la croissance doit bénéficier au plus grand nombre et permettre à tous d'en tirer parti en termes d'emplois et de revenus ; les modèles d'investissement doivent tenir compte de façon adaptée des normes sociales et écologiques agréées. Nous encouragerons l'investissement durable par l'intermédiaire des réseaux du secteur privé africain, notamment en accordant notre soutien au Pacte mondial des Nations Unies et aux Principes des Nations Unies pour l'investissement responsable. Nous développerons également le dialogue avec les bailleurs de fonds émergents sur les initiatives internationales en matière d'investissement responsable et de transparence financière telles que l'EITI.
34. Nous nous félicitons des progrès accomplis en matière d'élaboration du Cadre d'investissement pour les énergies propres et le développement et nous travaillerons, avec la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et d'autres bailleurs de fonds, à la mise en oeuvre du Plan d'action pour l'accès à l'énergie en Afrique. Nous réaffirmons l'engagement pris à Gleneagles d'aider l'Afrique à renforcer ses capacités d'adaptation aux changements climatiques et d'agir auprès des pays d'Afrique dans le contexte de leurs stratégies nationales de développement.
35. Afin d'accroître la sécurité énergétique en Afrique, nous attacherons une attention particulière à l'efficacité énergétique et à l'utilisation de sources d'énergie renouvelables locales, y compris l'énergie hydraulique en fonction des possibilités, et nous accorderons un soutien prioritaire à la remise en état des centrales hydrauliques existantes et à la mise en place de petites centrales hydrauliques. Nous continuerons à favoriser la production responsable et durable de bio-énergie issue des ressources renouvelables de la biomasse afin de contribuer à la protection du climat sans porter atteinte à la sécurité alimentaire ni à l'environnement.
36. Afin d'améliorer la sécurité alimentaire et l'utilisation durable des ressources naturelles, nous soutiendrons le Programme intégré pour le développement de l'agriculture en Afrique lancé par l'Union africaine et le NEPAD (CAADP) et nous encouragerons les réformes et les investissements dans le secteur de l'agriculture durable qui auront pour effet d'accroître la productivité, d'élargir l'accès aux marchés et de réduire les facteurs de vulnérabilité afin de venir en aide à la population des zones rurales.
37. L'éducation constitue un moteur essentiel du développement national et de la croissance économique car elle forme une main-d'oeuvre qualifiée et favorise l'équité, l'esprit d'entreprise et la prospérité. Elle contribue à améliorer la santé, notamment des familles, et à développer l'autonomie des jeunes filles et des femmes. Nous nous engageons à agir auprès des gouvernements partenaires et du secteur privé afin d'offrir aux jeunes filles et jeunes gens défavorisés, y compris hors des salles de classe, de meilleures possibilités d'apprentissage des savoirs du XXIe siècle et d'améliorer leur insertion dans la société. Nous réaffirmons qu'aucun pays sérieusement attaché aux objectifs de l'Éducation pour tous ne sera empêché d'y parvenir par manque de moyens.
38. Nous réaffirmons notre engagement en faveur de l'Éducation pour tous pour le développement durable de l'Afrique. Dans le cadre de cet engagement, les principaux bailleurs de fonds ont lancé en 2002 une Initiative de mise en oeuvre accélérée (IMOA ou " Fast-Track Initiative ") destinée à encadrer et à réaliser plus rapidement la généralisation de l'enseignement élémentaire dans les pays les plus pauvres. Cette approche repose sur des plans d'éducation pluriannuels durables, sur des résultats mesurables, sur des contrôles fiduciaires et sur la coordination des financements apportés par les bailleurs de fonds et, de ce fait, bénéficie du plein soutien du G8. Nous continuerons de travailler avec nos partenaires et d'autres donateurs pour combler les déficits de financement dans tous les pays bénéficiaires de l'IMOA, dont le montant a été évalué par le secrétariat de cette initiative à environ 500 millions de dollars pour 2007. Nous agirons de concert avec les autres bailleurs de fonds et les États bénéficiaires pour assurer le financement des plans à long terme présentés par les pays afin de scolariser tous les enfants, en prêtant attention aux pays à faibles revenus et aux États fragiles qui sont les plus éloignés de l'objectif de scolarisation primaire universelle fixé pour 2015. Nous nous attacherons particulièrement à la qualité de l'enseignement et au développement des capacités. Cette initiative permet d'apporter un élément de rigueur dans la programmation car elle est fondée sur un fort engagement de la part des pouvoirs publics des pays bénéficiaires et sur une combinaison solide de programmes à financement bilatéral et multilatéral.
39. La paix et la sécurité sont une condition préalable indispensable pour la réussite du développement de l'Afrique et son caractère durable. Nous nous félicitons du rôle pilote et de l'engagement dont l'Union africaine et ses membres ont fait preuve dans le cadre des opérations de soutien de la paix, menées hier comme aujourd'hui par l'Afrique. Nous nous fixons pour but de continuer à aider l'Union africaine et les organisations sous-régionales à développer leurs capacités en faveur de l'instauration et du maintien d'une paix et d'une sécurité durables sur le continent, notamment gràce à la prévention et au règlement des conflits. Nous nous félicitons des progrès accomplis par le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine dans l'achèvement de la phase initiale de la mise en place de la Force africaine en attente (FAA). Nous apprécions également que l'Union africaine ait désigné un Comité des sages et ait adopté un cadre pour le Système continental d'alerte rapide. Tout en réaffirmant notre volonté d'aider à mener à bien la mise en place de la FAA, nous accorderons davantage d'attention et d'efforts à la prévention des conflits et à la stabilisation, à la reconstruction, à la réconciliation et au développement dans les pays sortant d'un conflit.
40. Nous continuons à soutenir l'Architecture africaine de paix et de sécurité en consolidant les projets auxquels les deux parties ont apporté à ce jour d'importantes contributions et en allant de l'avant dans de nouvelles directions. Nous nous efforcerons, en concertation avec d'autres, d'identifier, de définir d'un commun accord et de soutenir des solutions durables à des problèmes tels que ceux du financement durable et de l'appui opérationnel, de la planification et de la gestion des missions de maintien de la paix, des améliorations à apporter à la gestion du soutien accordé par les bailleurs de fonds, ainsi que celui des stratégies de sortie des opérations de maintien de la paix menées par l'Afrique. Dans ce contexte, nous accueillons avec satisfaction la proposition formulée par l'Union africaine de mettre en place une capacité de déploiement rapide. Conscients des besoins de la Direction de la paix et de la sécurité de l'Union africaine en matière d'infrastructures, d'équipement et de renforcement en personnel, nous continuerons à lui apporter un soutien tant financier que dans d'autres domaines. Nous poursuivrons et intensifierons à différents niveaux le dialogue en cours avec l'Union africaine. Nous accentuerons nos efforts, avec d'autres grands bailleurs de fonds, pour améliorer les échanges d'informations sur nos activités et plans respectifs et nous renforcerons la coordination et la cohérence de nos actions.
41. Pour faciliter le processus de mise en place de la FAA, nous aiderons l'Union africaine, de concert avec les Nations Unies et en accord avec nos partenaires africains, à recueillir, avec l'assistance des Nations Unies, des données relatives aux enseignements de l'expérience acquise dans le cadre des opérations de maintien de la paix menées par l'Afrique. Nous nous félicitons de l'action menée par les Nations Unies pour aider l'Union africaine dans ses efforts de paix et de sécurité et nous encourageons le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine à dialoguer et à collaborer.
42. Nous nous engageons à renforcer les capacités civiles de la FAA, y compris en matière de police. Il est essentiel que les deux composantes de cette force, à savoir la composante militaire existante et la composante civile qui reste à créer, soient aussi étroitement liées que possible, que la force en attente dispose de tous les moyens de faire face aux défis des différents scénarios de conflit et d'après-conflit. Dans le même temps, nous demeurons fermement engagés à fournir à la FAA l'appui nécessaire à ses capacités militaires essentielles, ce qui implique des investissements accrus tant de la part de ceux qui fournissent des troupes que de la part des bailleurs de fonds. Nous encourageons chacun des États membres de l'Union africaine à continuer de prendre part à cet effort et, si possible, à y accroître sa participation. En coordination étroite avec l'Union africaine, nous apporterons notre concours à des initiatives consistant à:
43. Nous accueillons avec satisfaction les nouvelles approches et les nouveaux outils conçus pour venir en aide aux États fragiles, comme l'approche définie par l'Union africaine dans son Cadre de politique de reconstruction et de développement post-conflit, les travaux menés actuellement par la Banque africaine de développement pour définir une stratégie de soutien institutionnel et de création de capacités ou encore l'initiative de Cadre de mise en oeuvre de la réforme des systèmes de sécurité du Comité d'aide au développement de l'OCDE. Dans le même temps, nous encourageons les bailleurs de fonds bilatéraux et les institutions multilatérales à adapter leurs outils et leurs critères de conditionnalité aux spécificités des États sortant d'un conflit et des États fragiles.
44. L'Union africaine et les organisations sous-régionales d'Afrique ont établi que la prolifération incontrôlée et l'accumulation excessive d'armes légères et de petit calibre constituaient un sujet de préoccupation pour l'ensemble du continent et elles ont pris un certain nombre d'initiatives à cet égard. Nous nous félicitons de ces efforts et accorderons notre soutien à ces programmes. Nous nous engageons :
45. L'exploitation illicite des ressources naturelles alimente plusieurs conflits armés en Afrique. La bonne gestion des ressources naturelles, notamment les initiatives qui visent à accroître la transparence des flux commerciaux et à mieux en assurer le suivi, devra donc être renforcée dans les pays riches en ressources qui subissent une situation de conflit civil. Nous nous engageons à travailler en liaison étroite avec les gouvernements africains, les Nations Unies, le secteur privé, la société civile et d'autres acteurs pour mettre fin à l'exploitation illicite des ressources, et nous réaffirmons l'engagement pris à Kananaskis de promouvoir la gestion des ressources naturelles transfrontalières au niveau régional.
46. Aux Sommets de Gleneagles et de Saint-Pétersbourg, nous avions pris des engagements substantiels en vue de réagir énergiquement à la menace que représentent les maladies infectieuses, engagements dont l'exécution est essentielle pour le développement et le bien-être de la population mondiale. Le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme font dans le monde plus de six millions de victimes chaque année et la menace que constituent ces maladies infectieuses et d'autres est particulièrement grave en Afrique. Près de 63 % de l'ensemble des personnes atteintes du VIH vivent en Afrique. Soixante-douze pour cent des Africains qui ont besoin d'un traitement par antirétroviraux n'en bénéficient toujours pas. Les taux d'infection des femmes et des jeunes filles par le VIH/sida, en augmentation constante, sont eux aussi particulièrement préoccupants. Le paludisme tue chaque année près d'un million de personnes dans le monde, dont 90 % environ en Afrique, essentiellement chez les jeunes enfants. En outre, la tuberculose tue chaque jour 5 000 personnes, pour la plupart de jeunes adultes qui sont dans la phase la plus productive de leur vie. Des maladies qui peuvent souvent être évitées et traitées empêchent un grand nombre d'Africains de mener une vie saine et productive. Dans un certain nombre de pays d'Afrique, l'espérance de vie moyenne se réduit de façon dramatique du fait de la pandémie de sida. Outre les souffrances humaines, ces maladies et le VIH/sida en particulier ont également une incidence massive sur le développement économique et social de chacun des pays concernés.
47. En coordination avec les gouvernements africains, les institutions multilatérales, la communauté internationale des bailleurs de fonds et le secteur privé, les pays du G8 ont entrepris au cours des dernières années des efforts significatifs pour lutter contre ces maladies sur une base durable dans le but de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement en matière de lutte contre le VIH/sida. Bien que des progrès tangibles aient été accomplis, nous devons faire encore davantage, de même que les autres acteurs.
48. Nous intensifierons nos efforts pour contribuer à l'objectif d'accès universel à des programmes cohérents de prévention du VIH/sida, aux traitements, aux soins et aux services d'appui d'ici à 2010, ainsi que pour développer et renforcer les systèmes de santé afin que des soins, et en particulier des soins de base, puissent être dispensés sur une base durable et équitable dans le but de réduire la morbidité et la mortalité, en accordant une attention particulière aux besoins de ceux qui sont les plus vulnérables face à l'infection, notamment les adolescentes, les femmes et les enfants. Nous reconnaissons que pour atteindre l'objectif d'accès universel au traitement, concrétiser les Objectifs du Millénaire pour le développement dans la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose de manière durable, et renforcer les systèmes de santé, des ressources importantes seront nécessaires. Nous poursuivrons nos efforts pour atteindre ces objectifs afin de fournir au moins 60 milliards de dollars dans les années à venir et nous inviterons d'autres donateurs à contribuer également. Ces contributions viendront compléter les efforts des gouvernements africains. Nous reconnaissons l'engagement politique qu'ils ont pris d'appliquer des stratégies de lutte contre la pauvreté qui favorisent l'accès aux services de santé.
49. Nous reconnaissons que les besoins du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme vont, selon les prévisions de son Conseil d'administration, connaître une forte augmentation. Ë cet égard, prenant acte des conclusions de la réunion du Conseil d'administration du Fonds mondial en avril, qui estimait à environ 6 milliards de dollars d'ici 2010 les demandes supplémentaires adressées au Fonds mondial, cette somme pouvant toutefois atteindre 8 milliards, les membres du G8 s'engagent à travailler avec d'autres bailleurs de fonds pour en reconstituer les ressources et assurer un financement prévisible à long terme, sur la base d'objectifs ambitieux mais réalistes reposant sur la demande. Une conférence de reconstitution des ressources aura lieu en septembre 2007 en Allemagne. Les partenaires du G8 veilleront, avec d'autres parties prenantes, à ce que les ressources du Fonds mondial continuent à être utilisées conformément aux priorités et aux procédures nationales existantes.
50. Prenant acte de la féminisation croissante de l'épidémie de sida, le G8, en coopération avec les gouvernements partenaires, est favorable à une action appropriée en ce sens de la part du Fonds mondial, afin que celui-ci accorde une attention accrue et les ressources appropriées aux besoins des femmes et des jeunes filles en matière de prévention du VIH/sida, de traitements et de soins. Le taux de couverture des programmes de prévention de la transmission mère-enfant ne s'élève qu'à 11 % à l'heure actuelle. Dans le contexte général d'une intensification de l'action afin d'atteindre l'objectif d'un accès universel et d'améliorer les systèmes de santé, nous contribuerons de manière importante, avec d'autres donateurs, au travail visant à atteindre l'objectif d'une couverture universelle des programmes de prévention de la transmission mère-enfant d'ici 2010. Le coût estimé par l'UNICEF pour atteindre cet objectif est de 1,5 milliard de dollars. Avec d'autres donateurs, nous oeuvrerons pour réunir les ressources nécessaires aux traitements pédiatriques dans le contexte de l'accès universel, dont le coût, selon les estimations de l'UNICEF, s'élève à 1,8 milliard de dollars d'ici 2010. Nous intensifierons également nos efforts pour combler les déficits de financement estimés à 1,5 milliard de dollars, dans le domaine de la protection maternelle et infantile et de la planification volontaire des naissances, pour un coût .
51. La réalisation de l'Objectif du Millénaire pour le développement relatif à l'éducation permettrait d'éviter chaque année 700 000 nouveaux cas d'infection par le VIH. L'éducation n'a pas uniquement pour effet d'améliorer la compréhension des maladies infectieuses mais aussi d'offrir de meilleures perspectives économiques aux femmes et aux jeunes filles et d'accroître leur autonomie. Nous adopterons des mesures concrètes de soutien aux programmes éducatifs, en particulier à l'intention des jeunes filles, à la diffusion des connaissances portant sur la sexualité et la santé en matière de procréation et à la prévention des infections sexuellement transmissibles. Nous soutiendrons l'introduction dans les programmes scolaires, au niveau national, d'informations appropriées sur le VIH/sida et les compétences fondamentales, dans le cadre de plans sectoriels nationaux, et appuierons des campagnes de prévention portant sur le paludisme et d'autres sujets appropriés de santé publique.
52. Nous mettrons l'accent sur le rôle important des programmes qui favorisent et protègent les droits des femmes et des jeunes filles ainsi que sur la prévention des violences et de la coercition sexuelles, en particulier dans le cadre de la prévention des infections par le VIH/sida. Nous nous félicitons de l'engagement exprimé par nos partenaires africains en matière de promotion des droits et du rôle des femmes et des jeunes filles. Nous accorderons également notre soutien aux actions concertées complémentaires destinées à mettre fin à l'exploitation sexuelle et aux violences contre la population féminine.
53. Nous prendrons des mesures concrètes pour développer les liens entre les activités relatives au VIH/sida, la santé reproductive et sexuelle et les programmes de planification volontaire des naissances, pour améliorer l'accès aux soins, notamment la prévention de la transmission mère-enfant, et pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, en adoptant une approche pluridisciplinaire et en encourageant les communautés à s'associer à ces actions et à y prendre part.
54. Nous nous engageons à agir afin de mieux intégrer les actions de lutte contre la tuberculose et contre le VIH/sida et à intégrer à nos programmes et activités les traitements de courte durée sous surveillance directe (DOTS) et autres approches globales requises pour maîtriser la tuberculose, afin d'alléger le fardeau de la copandémie. Nous ferons les plus grands efforts, en coopération avec les organisations internationales et avec nos partenaires, pour éradiquer la poliomyélite et agirons également avec d'autres afin de réduire les déficits urgents en matière de financement.
55. Le paludisme est l'une des principales causes de mortalité infantile en Afrique. Il peut cependant être évité si de nouveaux efforts sont consentis. Nous nous fixons comme priorité d'accroître nos efforts de manière significative pour contribuer à réaliser l'Objectif du Millénaire pour le Développement qui impose d'enrayer la progression du paludisme et de commencer à faire reculer ce fléau. Ë cette fin, nous agirons auprès des gouvernements africains et des bailleurs de fonds afin de développer l'efficacité de leurs programmes de maîtrise du paludisme en Afrique dans les trois grands domaines d'intervention qui ont été définis : combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine, gestion efficace des cas et stratégies efficaces et adaptées de maîtrise des vecteurs de la maladie, moustiquaires. Nous reconnaissons l'importance du rôle et de la contribution du Fonds mondial et des autres partenaires bilatéraux, multilatéraux et privés de la communauté internationale, comme le Programme renforcé de lutte conte le paludisme de la Banque mondiale et l'Initiative contre le paludisme lancée par le Président des États-Unis, qui fournissent des fonds importants en vue de la réalisation de cet objectif. Ë l'appui des programmes nationaux de maîtrise du paludisme, nous agirons à titre individuel et collectif, en utilisant les fonds existants et d'autres fonds, pour permettre aux 30 pays d'Afrique où la prévalence est la plus forte (qui représentent au moins 80 % des décès dus à cette maladie dans le monde) d'appliquer durant les années à venir des mesures efficaces de prévention et de traitement à 85 % au moins des catégories les plus vulnérables et de réduire de 50 % la mortalité due au paludisme. Pour accélérer la mise en oeuvre des engagements que nous avions pris à Gleneagles, nous oeuvrerons pour atteindre cet objectif en mobilisant le secteur privé, son expertise et ses moyens, en améliorant l'information du public, en encourageant les partenariats public-privé et en invitant les pays n'appartenant pas au G8 à en faire autant.
56. Nous sommes conscients du défi que représente l'accès aux médicaments. Nous viendrons en aide aux pays d'Afrique qui indiquent avoir besoin d'assistance technique et de programmes de renforcement des capacités pour étendre leur accès à des médicaments génériques et princeps qui soient sûrs, efficaces et de qualité, à un prix abordable, en conformité avec les règles de l'OMC. Nous réaffirmons notre soutien à l'action menée par l'OMS, notamment avec son programme de préqualification, et par les autorités de réglementation afin d'assurer la sécurité, l'efficacité et la qualité des médicaments, y compris les médicaments de production locale, destinés en particulier aux traitements par antirétroviraux de seconde ligne et au traitement plus efficace qui a été mis au point récemment contre le paludisme.
57. Nous réaffirmons notre engagement d'aller de l'avant sur la voie d'un " accès universel " à des programmes complets de prévention du VIH, aux traitements et aux soins d'ici à 2010, et nous reconnaissons les progrès significatifs qui ont été accomplis par les pays en matière de définition des objectifs et de planification, notamment en ce qui concerne de meilleures possibilités d'accès à des traitements antirétroviraux à un prix abordable. L'un des principaux défis auxquels les pays d'Afrique sont confrontés de nos jours consiste à continuer d'améliorer leurs systèmes de santé de manière globale. En conséquence, nous agirons auprès de l'ONUSIDA, de l'OMS, de la Banque mondiale et du Fonds mondial afin qu'ils intensifient leurs efforts et nous agirons de concert avec l'Union africaine et les États d'Afrique, les laboratoires innovants du secteur pharmaceutique et les fabricants de médicaments génériques, les bailleurs de fonds privés, la société civile et les autres acteurs concernés pour parvenir à franchir les étapes suivantes vers un " accès universel ". Des plans nationaux de lutte contre le sida chiffrés, durables et fondés sur des données probantes seront essentiels pour réaliser cet objectif. Nous travaillerons en particulier :
- avec les gouvernements des États d'Afrique :
- avec les organisations internationales et les bailleurs de fonds :
- avec l'industrie pharmaceutique :
Nous nous félicitons des décisions prises par l'Assemblée générale des Nations Unies de confier à l'ONUSIDA le soin de superviser les progrès accomplis vers l'objectif d'accès universel et d'en rendre compte, ainsi que d'apporter une aide aux processus en cours dans les différents pays en fournissant à intervalles réguliers une évaluation de l'état d'avancement des plans intégrés de ces pays et de leur financement dans le cadre contrôle annuel de l'épidémie. Nous encourageons les parlementaires et les sociétés civiles des pays d'Afrique à promouvoir la transparence et l'obligation de rendre compte en ce qui concerne ces mesures et à en soutenir la mise en oeuvre.
58. Afin de franchir une étape importante dans la réalisation accélérée de l'objectif d'accès universel à la prévention, aux traitements, aux soins et aux services d'appui en matière de VIH/sida en Afrique, les pays du G8, en appui aux programmes nationaux dans ce domaine, s'emploieront, individuellement et collectivement, par des actions bilatérales ou multilatérales, à recourir aux programmes existants et futurs pour, dans les toutes prochaines années, faire bénéficier environ cinq millions de personnes de traitements antirétroviraux, prévenir vingt-quatre millions de nouvelles infections et prendre en charge vingt-quatre millions de personnes, dont dix millions d'orphelins et d'enfants vulnérables.
59. En ce qui concerne les contributions des pays du G8 en vue de la réalisation des objectifs internationaux de santé publique, nous étions convenus à Saint-Pétersbourg de dresser à intervalles réguliers le bilan des progrès accomplis à cet égard, notamment de nos engagements financiers, en matière de lutte contre les trois maladies, VIH/sida, tuberculose et paludisme. Nous nous livrerons à cet exercice pour la première fois cette année sous les auspices de la Présidence. Le rapport présenté rend compte de nos activités et de nos engagements et nous avons l'intention de poursuivre sur une base régulière cette procédure d'examen approfondi.
60. Nous nous félicitons des initiatives de financement innovant. Nous prenons note de ces mesures, prises à titre volontaire, pour mobiliser des ressources additionnelles visant à assurer un accès à long terme à des vaccins et traitements à un prix abordable ainsi qu'à permettre la mise au point de vaccins, telles que l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), la Facilité internationale d'achats de médicaments UNITAID, la Facilité internationale de financement pour la vaccination et les garanties de marché (à l'appui de la recherche sur les nouveaux vaccins).
61. Nous nous félicitons des engagements pris antérieurement par les pays d'Afrique d'accroître la part de leur budget consacrée au secteur de la santé et de veiller à progresser constamment vers cet objectif, et nous appelons les bailleurs de fonds bilatéraux, les banques multilatérales de développement (Banque mondiale et Banque africaine de développement), l'OMS et les initiatives mondiales en matière de santé à accorder leur soutien aux processus menés par les différents pays et à adapter leur action à ces processus conformément aux dispositions de la Déclaration de Paris de mars 2005, ainsi qu'à fournir un soutien ciblé au développement des systèmes de santé en Afrique. Dans ce contexte, nous renforcerons la coordination entre les partenariats bilatéraux et multilatéraux en matière de santé et les stratégies nationales de santé publique (processus " Accélérer les progrès en matière de santé ") et inviterons la Banque mondiale et l'OMS à soutenir les processus d'harmonisation engagés au niveau des pays dans le secteur de la santé, en coopération avec la Banque africaine de développement et l'Union africaine ainsi qu'avec les autres organisations internationales compétentes.
62. Nous reconnaissons que l'accès à des soins de qualité demeure dans de nombreux pays d'Afrique un problème essentiel pour les pauvres et les catégories défavorisées. Sur la base de la Déclaration de Saint-Pétersbourg et prenant acte de la Conférence de Paris de mars 2007, nous soutenons la mise en place par les pays d'Afrique de modes durables de financement de leurs systèmes de santé. Pour alimenter ce processus, nous accueillons avec satisfaction l'initiative pour assurer la santé publique (Providing for Health) qui permet d'agir dans le sens d'un financement durable et équitable des systèmes de santé et d'un meilleur accès à des services de santé de qualité, en articulant les stratégies nationales de financement avec un soutien international coordonné. Cette initiative établira un forum international de dialogue et de collaboration sur le financement des systèmes de santé dans les pays pauvres et sur le développement des initiatives prises par les bailleurs de fonds nationaux et internationaux afin d'améliorer l'efficacité d'un financement national et international en augmentation.
63. Le manque de ressources humaines compromet la prestation de soins adaptés en Afrique. Nous agirons de concert avec les États d'Afrique pour traiter les différentes causes de ce manque de ressources humaines dans le secteur de la santé, notamment les conditions de travail et les salaires, afin d'assurer le recrutement et la formation de personnels de santé supplémentaires et de les garder en Afrique. Nous travaillerons aussi avec les gouvernements nationaux qui s'efforcent de créer un environnement propice pour que leurs ressortissants les plus qualifiés, notamment les médecins et autres membres du personnel de santé, puissent avoir des perspectives d'avenir à long terme dans leur propre pays. En outre, nous agirons de concert avec l'Alliance mondiale pour le personnel de santé, les acteurs concernés du secteur privé, l'OCDE et l'OMS pour collecter et analyser des informations sur la gestion du personnel de santé et les migrations internationales.
Source: Présidence de la République française
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