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University of Toronto

Déclarations et plans d'action

Déclarations de Saint-Petersbourg


Lutte contre les maladies infectieuses

Saint-Petersbourg, 16 juillet 2006

• Voir Annexe

1.  Il est essentiel, pour le développement international et le bien-être de la population mondiale, de contrer vigoureusement la menace des maladies infectieuses, principale cause de décès dans le monde. Les économies et les sociétés de toute la planète, en particulier les pays en développement, continuent de payer un lourd tribu à de grandes maladies, comme le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et la rougeole, ce qui empêche aussi de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Pour bon nombre de ces maladies, il n'existe toujours pas de médicaments, de vaccins ou d'autres traitements efficaces qui soient à la disposition de la majorité de la population de ces pays. La situation est particulièrement grave dans les pays les moins avancés, notamment en Afrique, où les gouvernements et les populations locales ont un accès limité à la prévention et à une information essentielle en matière de soins de santé, et sont confrontés à l'insuffisance des systèmes de soins de santé, à une pénurie de travailleurs de la santé qualifiés et à leur départ en grand  nombre, à des moyens limités et, souvent, à une alimentation insuffisante et à un manque d'eau potable et d'hygiène. S'ajoute à ces problèmes l'apparition récente d'une grippe aviaire hautement pathogène, qui s'accompagne d'un risque de pandémie humaine et qui exige notre attention immédiate. Une action globale, coordonnée et efficace est nécessaire pour combattre toutes les maladies infectieuses.  

2. Face à ces défis, nous, dirigeants du G8, sommes déterminés à progresser de manière tangible en ce qui concerne ce qui suit :

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Renforcer le réseau mondial de surveillance des maladies infectieuses

3. Il est essentiel, pour prévenir et combattre les épidémies, d'avoir une surveillance efficace des maladies infectieuses comprenant des rapports en temps opportun, le partage d'échantillons, conformément à la réglementation et aux conventions nationales et internationales, et l'échange de données fiables sur les flambées, afin qu'aucune zone peuplée ne soit oubliée. Il faut s'attendre à voir apparaître périodiquement de nouvelles maladies infectieuses ainsi que de nouvelles souches d'agents pathogènes déjà connus. Les poussées récentes de grippe aviaire hautement pathogène (H5N1) montrent toute la nécessité d'une meilleure coopération internationale dans la détection de telles maladies et l'organisation d'interventions efficaces. À cet égard, nous sommes favorables à l'application immédiate des dispositions de la version révisée du Règlement sanitaire international jugées pertinentes par rapport au risque posé par la grippe aviaire et une pandémie grippale. Nous respecterons les dispositions, y compris celles concernant la notification rapide et transparente et la communication de renseignements essentiels.

4. Nous continuerons d'appuyer les réseaux mondiaux existants qui travaillent sous les auspices de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), comme le Réseau mondial d'alerte et d'action en cas d'épidémie (GOARN). Nous demandons aussi à la communauté internationale de prendre les mesures nécessaires pour renforcer encore les mécanismes de surveillance mondiale :

5. Une meilleure coopération entre les organisations compétentes et les experts travaillant dans le domaine de la santé humaine et animale, tant au niveau national qu'international, aidera à détecter les infections zoonotiques, à les identifier et à intervenir en temps opportun pour les combattre. Plus particulièrement, nous demandons instamment à l'OMS, à l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et à l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) de continuer à travailler de concert, de manière stratégique et durable, sur des initiatives telles que le Système mondial d'alerte rapide (GLEWS). Nous chercherons également à améliorer la coopération régionale et mondiale entre experts afin de combattre le trafic d'espèces sauvages, qui contribue à la propagation de zoonoses. 

6. Un programme de recherche scientifique et clinique de plus large assise et accéléré sera primordial dans notre lutte contre les maladies infectieuses. Dans cet effort, nous viserons à accroître la coopération scientifique avec les pays en développement, à encourager les partenariats entre les spécialistes et les laboratoires des pays développés et en développement, et à augmenter le potentiel scientifique de pays de tout niveau de revenu. Nous encourageons les organisations qui financent la recherche scientifique à élargir dans toute la mesure du possible la participation de spécialistes originaires de pays en développement et à surmonter les obstacles qui peuvent inopportunément limiter cette participation. En accroissant les liens avec des institutions des pays en développement pour l'application des résultats de la recherche dans ces pays, nous pouvons aider à y préparer les générations actuelles et futures de scientifiques à fonctionner et à exceller dans un milieu international. Ces programmes devraient comprendre une formation à la conception et à la gestion d'essais cliniques éthiques.

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Combattre une grippe aviaire hautement pathogène et renforcer la préparation mondiale à une pandémie humaine

7. La menace d'une pandémie grippale touche déjà les économies et suscite des inquiétudes dans le monde entier. Des flambées sérieuses de grippe aviaire hautement pathogène ont été enregistrées dans de nombreuses régions et continuent de se propager rapidement. Il est possible que le virus H5N1, ou un autre comme lui, se transmette d'humain à humain, d'où la nécessité d'être bien préparé et équipé, y compris pour assurer la continuité sociale et la poursuite des activités.

8. Nous reconnaissons également l'importance d'une coordination vigoureuse entre les services de santé humaine et animale. Il est important d'être mieux préparé à combattre des flambées animales. Nous reconnaissons qu'il est nécessaire de renforcer les services et les laboratoires de santé animale, d'encourager à mieux surveiller la population d'animaux sauvages, de renforcer la détection des virus et la recherche sur les virus, d'améliorer les inspections et d'appuyer les plans d'endiguement des poussées épidémiques en enseignant de bonnes pratiques agricoles.

9. Nous reconnaissons qu'il est nécessaire d'employer l'intervention initiale la plus rapide possible au début de toute pandémie de grippe humaine. À cet égard, nous encourageons l'OMS à progresser sans tarder dans la préparation d'un protocole d'intervention et d'endiguement rapides.

10. Nous reconnaissons et apprécions les rôles de premier plan de l'OMS, de la FAO et de l'OIE dans la réponse mondiale à la grippe aviaire hautement pathogène et pour ce qui est d'aider les pays à se préparer à une pandémie humaine éventuelle. Nous continuerons d'appuyer pleinement leurs efforts, ainsi que ceux d'institutions financières internationales telles que la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et le Fonds monétaire international. À cet égard, nous nous félicitons de l'initiative lancée par la FAO et l'OIE afin de mettre en place une plate-forme plus efficace pour les interventions d'urgence mondiales face à des flambées animales du virus de la grippe aviaire, y compris en créant un centre mondial de gestion des crises provoquées par la grippe aviaire hautement pathogène, et l'utilisation d'équipes internationales d'évaluation et d'intervention rapides sous les auspices des deux organisations. Nous demandons aux donateurs potentiels de soutenir cette initiative.

11. Un programme global et solide d'aide aux pays vulnérables touchés, notamment aux pays en développement, occupe une place essentielle dans notre réponse mondiale à la grippe aviaire et à une pandémie grippale. À la Conférence internationale pour les annonces de contributions relatives à la grippe aviaire et à la pandémie grippale, qui a eu lieu à Beijing en janvier 2006, la communauté internationale des donateurs s'est montrée à la hauteur de la situation et a fait des promesses de dons généreux. Nous demandons à tous les donateurs d'honorer leurs promesses et de le faire en temps opportun.

12. À la Conférence de Beijing, nous avons aussi insisté sur la nécessité d'une réelle coordination des efforts pour combattre la grippe aviaire et le risque de pandémie de grippe humaine à l'échelon national, régional et international. À cet égard, nous encourageons et soutenons dans leur travail continu l'ONU, la Banque mondiale et le Partenariat international contre la grippe aviaire et pandémique. Nous promettons de coordonner nos investissements internationaux pour lutter contre la prolifération de cette maladie et ses effets. Nous nous réjouissons des progrès accomplis lors de la réunion du Partenariat à Vienne, les 6 et 7 juin 2006.

13. En plus des initiatives en cours, nous soutiendrons ces efforts :

Conscients de la nécessité de consultations et de coordination accrues dans une réponse rapide à une flambée, nous acceptons une plus grande coordination internationale des activités de préparation, de prévention, de réaction et d'endiguement.

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Combattre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme

14. Le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme causent chaque année des millions de morts inutiles et sapent le développement socio-économique dans nombre de régions du monde, notamment en Afrique. Nous nous engageons à continuer de soutenir le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), l'OMS, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial), la Banque mondiale et d'autres organisations, initiatives et partenariats activement engagés dans la lutte contre ces maladies.

15. Affronter l'épidémie de VIH/sida est une de nos grandes priorités depuis des années. Nous nous sommes penchés sur cette question au Sommet de Kyushu-Okinawa en 2000 et au Sommet de Gênes en 2001, où nous avons approuvé la création du Fonds mondial. Plus tard en 2001, l'Assemblée générale des Nations Unies a, par ailleurs, adopté la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida. Nous avons progressé depuis lors, mais combattre cette maladie demeurera parmi nos grandes priorités. Nous restons attachés à arrêter la propagation du VIH/sida et à l'inverser, comme le demandent les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) des Nations Unies et le prévoient les objectifs énoncés dans le Communiqué du Sommet de Gleneagles, ainsi que l'appel figurant dans la Déclaration politique sur le VIH/sida adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en juin 2006, où l'on demande d'intensifier les efforts visant à atteindre, d'ici 2010, l'objectif de l'accès universel à des programmes de prévention, à des traitements, à des soins et à un soutien globaux.

16. Nous notons avec satisfaction l'accent mis cette année sur le VIH/sida au Forum pour le partenariat avec l'Afrique, ainsi que la première conférence sur le VIH/sida en Europe orientale et en Asie centrale, qui a eu lieu en mai 2006, à Moscou, et nous attendons avec intérêt la XVIe Conférence internationale sur le sida, qui se déroulera à Toronto, en août 2006, sur le thème « Passons aux actes ».

17. Dans notre réponse au VIH/sida, nous adhérerons aux principes suivants :

18. Le Fonds mondial est un instrument important du combat contre le VIH/sida. Nous travaillerons de concert avec les autres donateurs et les parties intéressées pour nous efforcer d'obtenir les sommes voulues pour la période de renflouement 2006-2007, et nous demanderons à toutes les parties concernées de participer activement à l'élaboration d'une stratégie quadriennale visant à jeter des bases solides pour les activités du Fonds dans les années à venir.

Les membres du G8 travailleront avec les gouvernements et les organismes techniques pour les aider à préparer en temps opportun des propositions de qualité qui seront présentées au Fonds mondial afin d'obtenir des subventions pour lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

19. Le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme frappent très durement l'Afrique qui, en plus de ces trois maladies mortelles, est touchée par une pléthore d'autres infections endémiques, elles aussi mortelles. Les efforts déployés par les pays africains pour s'attaquer à ces problèmes, renforcer leurs systèmes de soins de santé publics et privés, et réduire les probabilités d'épidémie sur le continent nécessitent un appui continu, véritable et concerté de la part de la communauté internationale. Nous réaffirmons notre partenariat avec les pays africains et l'Union africaine, et nous continuerons de collaborer avec eux afin de réaliser les objectifs du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), d'améliorer les systèmes de santé en général et de lutter contre les maladies infectieuses.

20. Nous restons attachés à notre initiative du Sommet de Sea Island sur la création d'une Entreprise mondiale pour un vaccin contre le VIH, et nous réaffirmons notre détermination à la mener à bien. Nous sommes convaincus de la nécessité de renforcer les capacités scientifiques et techniques dans ce domaine à l'échelle nationale, régionale et mondiale. À cet égard, nous nous réjouissons de la proposition russe concernant la création d'un mécanisme de coordination régional, afin de promouvoir la mise au point de vaccins contre le VIH dans les pays d'Europe orientale et d'Asie centrale, et nous demandons que cette initiative soit menée en étroite coordination avec l'Entreprise mondiale pour un vaccin contre le VIH. Nous notons avec satisfaction la coordination des activités et la coopération entre ladite Entreprise, d'une part, et d'autres initiatives mondiales et des partenariats Nord-Sud actifs dans ce domaine, comme le Partenariat des pays européens et en développement sur les essais cliniques (EDCTP) en Afrique, d'autre part.

21. Un tiers de la population mondiale risque de contracter la tuberculose, qui fait quelque deux millions de morts par an. Dans certaines régions, elle touche plus de gens aujourd'hui qu'il y a vingt ans. Nous réitérons l'engagement que nous avons pris au Sommet de Gênes en 2001 d'enrayer la propagation de cette maladie. Nous soutiendrons également le Plan mondial Halte à la tuberculose (2006-2015), qui vise à réduire de moitié d'ici 2015 le nombre de décès attribuables à la tuberculose par rapport aux niveaux de 1990, ce qui permettrait de sauver quelque 14 millions de vies sur dix ans, et nous demandons à tous les donateurs et parties intéressées de contribuer à sa mise en œuvre efficace.

22. Nous notons avec préoccupation le taux de co-infection VIH/sida-tuberculose et nous cherchons à encourager une coordination unifiée des activités à cet égard.

23. Chaque année, plus de 300 millions de personnes dans le monde contractent le paludisme et plus d'un million de personnes meurent de cette maladie. Les enfants qui vivent en Afrique subsaharienne représentent au moins 80 % de ces décès. Les pertes économiques que subissent les pays africains à cause du paludisme sont estimées à 12 milliards de dollars par an. Ce qui est tragique, c'est que le paludisme est à la fois évitable et traitable par des interventions économiques éprouvées.

24. La lutte contre le paludisme peut permettre de sauver des centaines de milliers de vies et ramener l'espoir dans des pays dévastés par ce terrible fléau. Face à cette situation d'urgence :

25. Enfin, nous nous engageons à revoir régulièrement notre action dans la lutte contre ces trois pandémies.

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Éradication de la poliomyélite

26. Depuis le lancement de l'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite, en 1988, nous avons enregistré des progrès considérables. À l'heure actuelle, la polio est endémique dans un très petit nombre de pays. Il y a de bonnes raisons de croire que grâce aux mesures sans précédent prises par la communauté internationale, le monde est maintenant sur le point d'éradiquer cette maladie.

27. Nous demandons instamment la mobilisation de l'appui financier. Par ailleurs, nous continuerons de travailler collectivement et avec les donateurs bilatéraux et multilatéraux afin de combler le déficit de financement pour 2007-2008, et nous continuerons aussi de collaborer avec d'autres afin de trouver les ressources nécessaires pour finir le programme et déclarer bientôt notre planète libérée de la poliomyélite.

28. Le réseau actuel de surveillance de la polio est un outil précieux. Nous collaborerons avec d'autres donateurs et parties intéressées afin de maintenir ce réseau après l'éradication de la polio, afin de soutenir d'autres objectifs de santé publique, notamment en matière de surveillance des maladies.

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Rougeole et autres maladies évitables

29. La rougeole reste une des principales causes de mortalité infantile parmi les maladies évitables par la vaccination. Nous continuerons d'appuyer l'Initiative contre la rougeole lancée en 2001 et nous nous efforcerons de parvenir à une baisse constante du nombre de décès liés à cette maladie, à des progrès pour ce qui est d'enrayer sa propagation dans les différents pays et régions, et pour finir, à son élimination.

30. Nous aiderons le Partenariat mondial contre la rougeole, et nous encouragerons l'OMS à continuer d'appliquer ses plans pour la prévention et l'élimination de cette maladie, comme le lui a demandé l'Assemblée mondiale de la Santé en 2004, et de proposer des mesures que devraient prendre les donateurs et les gouvernements nationaux pour atteindre et maintenir un niveau d'immunité élevé face à la rougeole.

31. Nous devons aussi redoubler d'efforts dans la lutte contre d'autres maladies évitables, y compris la pneumonie, la diarrhée et les maladies négligées, comme la leishmaniose, la maladie de Chagas et l'onchocercose, notamment en augmentant quantitativement et qualitativement la recherche médicale sur les maladies négligées dans les pays en développement.

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Accès à la prévention, aux traitements et aux soins

32. Il est essentiel, pour faire reculer les maladies infectieuses, et notamment le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, et pour en réduire l'incidence négative sur le développement, d'améliorer l'accès aux moyens de prévention, aux traitements et aux soins dans de nombreux pays. Nous avons soulevé cette question à Évian, en 2003. À cet égard, nous notons la possibilité que les membres de l'OMC utilisent la marge de manoeuvre laissée par l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (Accord sur les ADPIC), ainsi que la solution de l'octroi  de licence obligatoire du 30 août 2003, pour permettre aux pays en développement sans capacité de fabrication dans le secteur pharmaceutique d'importer les médicaments dont ils ont besoin. Nous notons que, malgré certains progrès, nombre de pays n'ont toujours pas accès à des médicaments sûrs et efficaces, à coût abordable, pour ceux qui en ont besoin.

33. La capacité limitée des systèmes de santé constitue un obstacle majeur qui empêche de se rapprocher autant que possible, d'ici 2010, d'un accès universel aux traitements pour ceux qui en ont besoin, et elle a des répercussions sur d'autres résultats connexes pour la santé, comme la mortalité maternelle et la transmission du VIH/sida de la mère à l'enfant, ce qui empêche aussi une prévention globale efficace fondée sur des données probantes, ainsi que la dispensation de soins. À cet égard, nous convenons de continuer de soutenir dans leurs efforts les partenaires des pays en développement, en particulier en Afrique, afin de s'assurer que les initiatives visant à réduire le fardeau de la maladie reposent sur des systèmes de santé durables. Nous continuerons aussi d'insister, dans nos programmes d'assistance au secteur de la santé, sur la formation, le déploiement et le maintien de travailleurs de la santé. À cet égard, nous prenons note de la création de l'Alliance mondiale pour les personnels de santé, et nous encourageons l'OMS et les autres organismes donateurs à poursuivre leur travail dans le domaine.

34. Nous demandons que soient utilisés plus largement des stratégies et des outils qui encouragent à investir dans la recherche, le développement et la production de vaccins, de microbicides et de médicaments contre le VIH, la tuberculose, le paludisme et d'autres maladies et qui aident à améliorer l'accès à ces moyens de prévention et de traitement par le biais de programmes de recherche clinique créatifs, de partenariats entre secteurs public et privé et d'autres mécanismes novateurs. À cet égard, nous notons les mesures prises au sujet de mécanismes de financement volontaires novateurs et d'autres initiatives de financement dont les détails sont exposés dans l'annexe.

Afin de favoriser une participation active de l'industrie pharmaceutique, nous entendons renforcer la coopération avec les organismes de réglementation des pays en développement et collaborer avec eux afin de définir les normes et les voies voulues pour une approbation réglementaire rapide de nouvelles méthodes de prévention et de traitement.

35. Nous demandons une reconnaissance plus générale du problème sans cesse croissant de la résistance aux médicaments antimicrobiens qui fait qu'un nombre grandissant de maladies infectieuses sont déjà plus difficiles et plus coûteuses à traiter avec les médicaments existants. Nous encourageons à redoubler d'efforts dans la mobilisation nécessaire pour régler ce problème aux dimensions mondiales.

36. L'accès aux soins de santé dans les pays en développement pourrait être considérablement amélioré par l'élargissement de l'éventail des solutions de financement, y compris les programmes d'assurance-maladie. Nous encourageons à débattre davantage à l'échelle internationale d'approches pratiques pour élargir la couverture des assurances-maladie publiques, privées et communautaires dans les pays en développement, en tirant les leçons des succès enregistrés en la matière dans les pays développés et en développement. Nous invitons l'OCDE et les organisations compétentes à travailler sur cette question. Nous remercions la France d'avoir proposé d'organiser une réunion de haut niveau sur le sujet d'ici la fin de 2006.

37. Enfin, nous encourageons les gouvernements du monde entier à envisager de supprimer les tarifs à l'importation et les obstacles non tarifaires sur les médicaments et le matériel médical, le cas échéant, afin de réduire encore le coût des soins de santé pour les pauvres et de leur permettre d'accéder plus facilement à des traitements efficaces.

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Conséquences sanitaires des catastrophes naturelles et d'origine humaine

38. Les catastrophes naturelles peuvent à elles seules faire des dizaines de milliers de victimes et perturber la vie de millions de personnes. Au cours des 25 dernières années, elles ont causé pour plus de 100 milliards de dollars américains de dégâts matériels. Le tsunami qui a frappé des dizaines de pays en Asie du Sud-Est, en Asie du Sud et en Afrique orientale en 2004, les ouragans saisonniers qui ont ravagé les zones côtières des États-Unis, le Mexique, les pays d'Amérique centrale et des Caraïbes en 2004 et 2005, le séisme qui a secoué l'Asie du Sud en octobre 2005 et celui qui a frappé l'Indonésie en mai 2006 ont été de terribles épreuves pour les populations concernées.

39. À Gleneagles, nous nous sommes concentrés sur la question de la réduction des risques de catastrophe et nous avons souligné la nécessité d'une série de mesures pratiques, en particulier du renforcement des systèmes d'alerte rapide, d'une meilleure coordination et de secours humanitaires apportés sans tarder.

40. Nous réaffirmons l'importance du rôle de coordination joué par l'ONU en cas d'urgence humanitaire par l'intermédiaire de son Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) et nous cherchons à renforcer encore l'efficacité des entités onusiennes dans le suivi et la coordination de l'aide apportée aux pays touchés.

41. Nous accueillons avec satisfaction les décisions relatives aux mesures sanitaires en cas de crise ou de catastrophe prises en 2005, à la Conférence mondiale des Nations Unies sur la prévention des catastrophes naturelles, à Hyogo (Japon), et à la 58e Assemblée mondiale de la Santé.

42. Étant donné le risque de dégradation des services de santé publique en cas de catastrophe naturelle ou d'origine humaine, nous sommes favorables à des mesures visant à améliorer l'état de préparation des systèmes de soins de santé et leur capacité d'affronter les problèmes sanitaires posés par les situations d'urgence, en particulier dans les pays en développement.

 43. À cet égard, nous nous félicitons de la résolution de la 59e Assemblée mondiale de la Santé sur la préparation aux situations d'urgence et l'organisation des secours et, en particulier, de l'accent qui y est mis sur la nécessité de faire en sorte que l'OMS puisse, dans le cadre de son mandat, réagir aux situations de crise et d'urgence; de prendre des mesures pour renforcer la participation de l'OMS aux interventions humanitaires de manière générale par le biais de mécanismes existants, ainsi que d'une base de données mondiale réunissant des références sanitaires techniques faisant autorité, afin de faciliter la réponse du secteur de la santé face aux situations d'urgence et de crise; de créer et de maintenir un service de suivi qui surveillera et évaluera les taux de mortalité dans les situations d'urgence, en collaboration avec les organisations compétentes du système des Nations Unies et d'autres partenaires; de prendre part à des mécanismes onusiens de logistique et de gestion des approvisionnements permettant la mobilisation immédiate d'un approvisionnement vital dans les situations de crise et d'urgence.

44. Nous nous engageons à renforcer les réseaux existants destinés à atténuer les conséquences sanitaires des catastrophes naturelles et d'origine humaine, y compris en utilisant efficacement des équipes d'intervention rapide, le cas échéant, et en aidant les pays en développement sujets à des catastrophes à renforcer leurs propres capacités dans ce domaine.

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Annexe

Canada

Le Canada versera 450 millions de dollars canadiens entre 2006 et 2016 pour renforcer les systèmes de santé et améliorer les résultats en Afrique.

Le Canada est prêt à verser 100 millions de dollars canadiens en soutien à la réalisation d'un projet pilote dans le cadre des « Engagements préalables relatifs aux marchés », pour la mise au point d'un vaccin contre les maladies à pneumocoques.

Le Canada versera 250 millions de dollars canadiens en 2006 au Fonds mondial de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), afin de soutenir les activités de 2006––-2007. Il a engagé 800 millions de dollars canadiens pour appuyer la lutte contre le VIH/sida depuis 2000. Parmi les autres initiatives canadiennes récentes, citons le versement de 160 millions de dollars canadiens à l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), de 62 millions à l'Initiative internationale pour un vaccin contre le sida, et de 5 millions au Programme africain pour un vaccin contre le sida. Le Canada a également pris l'engagement de verser 15 millions de dollars canadiens à l'International Partnership for Microbicides.

Le Canada versera 57 millions de dollars canadiens en contribution à l'action internationale contre la grippe aviaire et à la préparation à d'autres pandémies possibles.

En 2006, le Canada versera 45 millions de dollars canadiens à l'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite.

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Commission européenne

À la fin de 2006, la Commission européenne (CE) aura versé au Fonds mondial 522 millions d'euros, dont 90 millions en 2006 seulement, depuis la création du Fonds en 2001.

Entre 2002 et 2006, la CE aura dépensé 420 millions d'euros dans la recherche portant sur les trois principales maladies transmissibles, le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, soit quatre fois plus qu'au cours de la période précédente.

Elle a promis 100 millions d'euros à la Conférence de Beijing, en janvier 2006, pour la lutte contre la grippe aviaire et la préparation à une possible pandémie humaine, tandis que les États membres de l'Union européenne ont promis 111 millions d'euros de plus. Du montant promis par la CE, 20 millions iront à des projets de recherche scientifique et 80 millions seront consacrés à des projets d'aide.

En ce qui concerne l'éradication de la poliomyélite, la CE a fourni 61 millions d'euros pour financer des activités de vaccination supplémentaires dans les pays où la transmission est endémique : le Nigeria, le Niger et la Somalie. Au Nigeria, le montant fourni est venu s'ajouter à une aide déjà en place de 118 millions d'euros, consacrée à la vaccination contre la poliomyélite et à l'éradication de cette maladie. Une somme supplémentaire de 15 millions d'euros ira aux activités d'éradication à mener en Éthiopie.

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France

Pour la période de 2006 à 2008, la France dépensera 1,4 milliard d'euros pour les actions multilatérales se rapportant à la lutte contre les nouvelles maladies et les maladies transmissibles.

En matière de mécanismes de financement novateurs, elle a lancé une contribution de solidarité pour les billets d'avion, à laquelle 17 pays jusqu'à présent ont l'intention de souscrire. Au moins 90 % du montant recueilli grâce à cette initiative (près de 200 millions d'euros par an selon les estimations) en vigueur depuis le 1er juillet, servira à financer UNITAID-Facilité internationale d'achat de médicaments (UNITAID-FIAM). Celle-ci vise à garantir l'approvisionnement ininterrompu des pays bénéficiaires en produits prédéterminés, à prix réduit. L'initiative UNITAID-FIAM sera lancée lors de l'Assemblée générale des Nations Unies, à la mi-septembre. La France contribue aussi au projet pilote Facilité internationale pour le financement de la vaccination (IFFIm), dont la première émission d'obligations qui serviront à financer la GAVI est prévue en 2006. Avec un engagement de 2 milliards de dollars étalés sur 20 ans, la France sera le deuxième pays qui contribuera le plus à cette initiative.

La France portera sa contribution au Fonds mondial de 225 millions d'euros en 2006 à 300 millions en 2007, ce qui la placera au deuxième rang des pays donateurs.

Pour la période de 2006-2007, la France dépensera une somme de 290 millions d'euros en aide publique au développement bilatérale, qui servira à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé et au renforcement des systèmes de santé dans les pays en développement.

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Allemagne

L'Allemagne prend une part active à la prévention et au contrôle des maladies infectieuses dans les pays en développement.

Le gouvernement allemand consacre chaque année 300 millions d'euros à la prévention et au contrôle du VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose et au développement des systèmes de santé. L'Allemagne occupe la cinquième place parmi les pays donateurs bilatéraux pour la lutte contre la poliomyélite, et elle a promis 39 millions d'euros en nouveaux fonds bilatéraux.

Pour la lutte contre la grippe aviaire, l'Allemagne a engagé près de 40 millions d'euros  au profit de programmes bilatéraux en Asie et en Afrique et de la mise au point d'un vaccin, et en appui à la mise sur pied d'un mécanisme mondial de réaction aux crises.

Les 800 millions d'euros qu'elle met à disposition constituent le premier fonds auquel s'adresser pour la réalisation de projets bilatéraux se rapportant à la salubrité de l'eau, facteur crucial de la lutte contre les maladies infectieuses.

L'Allemagne promeut également la recherche de traitements qui intéressent particulièrement les pays en développement.

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Italie

L'Italie a proposé un mécanisme fondé sur le marché pour stimuler la recherche et la mise au point de nouveaux médicaments contre les maladies infectieuses qui touchent principalement les pays pauvres : l'Engagement préalable relatif aux marchés ((EPM). Projet pilote élaboré en collaboration avec la GAVI et la Banque mondiale, il pourra être lancé en 2006.

L'Italie participe aussi activement au financement de plusieurs initiatives bilatérales et multilatérales visant à combattre le paludisme, la poliomyélite, la tuberculose, la grippe aviaire et autres maladies infectieuses.

Elle fournira 600 millions de dollars américains pour la Facilité internationale pour le financement de la vaccination (IFFim) sur une période de 20 ans, et versera 460 millions d'euros au Fonds mondial pendant la période de 2004 à 2007.

Pour ces contributions particulières, elle suit une démarche générale qui consiste à apporter une aide substantielle au renforcement des systèmes de santé nationaux et des moyens de surveillance et de prévention dans les pays en développement.

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Japon

Le Japon a lancé l'initiative « Santé et développement » en juin 2005, qui vise à mettre à hauteur de 5 milliards de dollars américains, entre 2005 et 2009, au service de la lutte contre les maladies infectieuses et autres menaces contre la santé dans les pays en développement. Plus de 620 millions de dollars américains ont déjà été décaissés pendant l'exercice 2005.

En juin 2005, le Japon a promis de verser 500 millions de dollars américains au Fonds mondial au cours des années suivantes. Il a remis une première tranche de 130 millions en mars 2006.

Pour combattre une pandémie de grippe aviaire et humaine, le Japon a promis 155 millions de dollars américains à l'occasion de la Conférence internationale d'annonces de contribution pour la pandémie de grippe aviaire et humaine, qui s'est tenue à Beijing en janvier 2006. Il a déjà remis la totalité de ce montant.

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Russie

La Russie et la Banque mondiale ont convenu de collaborer à la mise au point d'un échange de créances pour le développement, dans le but d'acheminer 250 millions de dollars exempts du service de la dette vers des activités de développement hautement prioritaires menées en Afrique sub-saharienne. Dans certains des pays pauvres très endettés admissibles, la Banque mondiale met actuellement sur pied d'importants projets et programmes qui viennent appuyer les stratégies de ces pays pour lutter contre les maladies infectieuses. La Russie unira ses forces à celles de la Banque mondiale pour lutter contre le paludisme en Afrique sub-saharienne, et elle appuiera le programme destiné à produire des résultats tangibles contre cette maladie d'ici 2010. La Russie et la Banque mondiale ont convenu en outre d'élargir leur coopération en Asie centrale, pour y relever les défis posés par les maladies infectieuses.

En 2005, la Russie a doublé sa contribution annoncée au Fonds mondial; elle l'a portée à 40 millions de dollars. Elle a également l'intention de rembourser au Fonds mondial, jusqu'en 2010, près de 270 millions de dollars américains qui avaient été attribués à la réalisation de projets dans la Fédération de Russie.

La Russie s'est engagée à verser 18 millions de dollars américains à l'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite.

Elle a annoncé une contribution de près de 45 millions de dollars au travail de préparation à des flambées de grippe aviaire extrêmement pathogène, de détection et d'intervention rapide.

La Russie se félicite des progrès accomplis relativement aux Engagements préalables relatifs aux marchés et se réjouit à la perspective du lancement de ce projet pilote et de sa réussite.

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Royaume-Uni

Le Royaume-Uni a à coeur la réalisation des objectifs fixés à Gleneagles, dont l'accès universel aux médicaments contre le VIH/sida d'ici 2010. Il s'est engagé à consacrer 1,5 milliard de livres sterling au VIH/sida pour la période de 2005-2006 à 2007-2008, et il versera 360 millions de livres sterling au Fonds mondial entre 2002 et 2008. Le Royaume-Uni apporte également son concours financier à la mise sur pied de mécanismes de financement novateurs; il donnera 1,4 milliard de livres sterling à l'IFFIm sur une période de 20 ans, pour la lutte contre les maladies évitables, et il a annoncé être prêt à apporter une contribution financière à long terme à l'UNITAID/FIAM. Il est prêt également à le faire pour le projet pilote de l'EPM. Il apporte son concours financier au lancement d'un EPM pour les pneumocoques d'ici la fin de 2006, et croit que l'on devrait examiner la possibilité d'un EPM pour le paludisme. Le Royaume-Uni finance également sept partenariats public-privé de mise au point de produits, pour la recherche de nouveaux médicaments, de vaccins et de microbicides contre les maladies transmissibles. Il affectera 60 millions de livres sterling aux coûts associés à l'éradication de la poliomyélite entre 2006 et 2008.

Les États-Unis fourniront 15 milliards de dollars sur une période de cinq ans aux programmes internationaux de lutte contre le VIH/sida, 90 millions de dollars pendant l'exercice 2006 aux programmes bilatéraux de lutte contre la tuberculose dans plus de 35 pays, et ajouteront plus de 1,2 milliards de dollars sur cinq ans pour la prévention et le traitement du paludisme. Ils ont fourni par ailleurs près de 25 % des fonds consacrés à l'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite, ont annoncé une contribution de 362 millions de dollars pour que les pays se préparent à des flambées de grippe aviaire extrêmement pathogène, les détectent et réagissent  rapidement, ont versé plus de 1,5 milliard de dollars ces cinq dernières années pour sauver des enfants de moins de cinq ans, pour tenir des campagnes de vaccination d'enfants et pour traiter la pneumonie et la diarrhée, et ils ont accordé près de 1 milliard de dollars en subventions à des institutions de recherche américaines qui travaillent directement avec leurs pendants dans les pays en développement pour mener des investigations et pour mettre au point et essayer de nouvelles méthodes de prévention, de contrôle et de traitement des maladies infectieuses. Enfin, ils prennent note du travail technique que la Banque mondiale et la GAVI effectuent sur l'EPM pour les vaccins, et apportent leur concours financier à d'autres travaux en vue du lancement d'un projet pilote d'EPM d'ici la fin de l'année.

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Source: Gouvernement du Canada


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