Non-prolifération et désarmement
Nous réaffirmons notre engagement à renforcer davantage le régime international de non-prolifération des armes nucléaires et à
veiller à instaurer des mécanismes efficaces de contrôle des exportations. Nous continuons de suivre étroitement la
détérioration de la situation en Asie du Sud, y compris les effets des essais nucléaires de l'Inde et du Pakistan. En gardant en
mémoire les dispositions énoncées dans la résolution 1172 du Conseil de sécurité de l'ONU, nous demandons à l'Inde et au
Pakistan de poursuivre les mesures d'instauration de la confiance auxquelles ils ont souscrit et, en priorité, de donner suite à
leur intention déclarée d'adhérer au CTBT et aux autres dispositions.
Dans le domaine du désarmement et de la coopération relative à la non-prolifération, nous nous réjouissons de toutes les
initiatives actuelles et prévues des pays du G8 et d'autres pays, entre autres un programme de réduction des menaces élargi et
suffisamment subventionné.
Nous reconnaissons qu'il faut continuer de protéger et de gérer efficacement les matières nucléaires de qualité militaire qui ne
sont plus nécessaires pour répondre à des besoins de défense, y compris l'élimination du plutonium, maintenir notre
engagement à poursuivre notre travail sur cette question et soutenir énergiquement les initiatives concrètes entreprises à cette
fin. Nous confirmons l'engagement de nos pays à travailler pour un début rapide des négociations sur un traité d'arrêt de
production des matières fissiles.
Nous demeurons résolus à faire en sorte que les négociations sur un protocole juridiquement contraignant visant à renforcer la
Convention sur les armes biologiques et à toxines aboutissent rapidement et appelons de nos voeux l'adhésion universelle à la
Convention sur les armes chimiques et la mise en oeuvre de celle-ci.
Questions régionales
Le 6 mai 1999, nous nous sommes rencontrés au Petersberg, à Bonn, et nous sommes convenus de principes généraux qui
nous semblaient indispensables pour mettre fin à la violence et à la répression au Kosovo et permettre à tous les réfugiés et à
toutes les personnes déplacées de rentrer librement et en sécurité au Kosovo. Sur la base de ces principes, Martti Ahtisaari,
Président de la Finlande, agissant au nom de l'Union européenne, et Viktor Tchernomyrdine, Représentant spécial du
Président de la Fédération de Russie, ont présenté au Président Slobodan Milosevic à Belgrade le 2 juin 1999 un plan de paix
qui a été accepté par le gouvernement de la République fédérale de Yougoslavie et l'assemblée de la République de Serbie.
L'impulsion ainsi créée nous a permis à notre réunion de Cologne, « Gürzenich », le 8 juin 1999 de préparer une résolution du
Conseil de sécurité des Nations Unies qui servira de base à une solution politique à la fois équitable et viable.
Nous saluons l'Accord militaire technique du 9 juin 1999 et nous nous nous réjouissons à la perspective de l'instauration rapide
d'un cessez-le-feu et le début d'un retrait vérifié des forces serbes du Kosovo. Cela permettra la suspension de l'action
militaire, l'adoption immédiate de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies et l'établissement rapide au Kosovo
d'une présence internationale civile et militaire. Ces développements marquent l'aboutissement des efforts intensifs déployés
des dernières semaines et au cours des dernières jours pour mettre fin à la violence et rétablir la paix au Kosovo. Nous
pressons toutes les parties à l'AMT de se conformer entièrement à ses dispositions.
La priorité consiste maintenant à veiller à ce que les dispositions du Conseil de sécurité des Nations Unies soient mises en
oeuvre rapidement afin de créer les conditions permettant aux réfugiés et aux personnes déplacées de rentrer chez eux en toute
sécurité et liberté. Nous invitons tous les Serbes et les autres résidents minoritaires à rester sur place et à contribuer à
l'édification d'un Kosovo démocratique et multiethnique. La présence de la population civile au Kosovo aura un rôle crucial et
urgent à jouer pour ce qui est d'assurer la sécurité, la démocratie et la reconstruction économique pour tous les peuples d'un
Kosovo autonome et de façon plus générale dans la région, conformément au projet de pacte de stabilité pour l'Europe du
Sud-Est.
Nous engageons la communauté internationale des donateurs à se réunir dès que possible en concertation étroite avec le
mécanisme du Pacte de stabilité (envisagé) ainsi qu'avec l'Union européenne et la Banque mondiale, qui joueront un rôle de
coordination décisif, dans le cadre d'une conférence internationale qui devrait amorcer toutes les étapes nécessaires à la
reconstruction et à la stabilisation économique en Europe du Sud-Est, afin d'envoyer aux pays touchés de la région un signal
clair témoignant du soutien et de la solidarité actifs de la communauté internationale. Nous nous félicitons de la disposition de
l'Union européenne à entamer ce processus en tenant avec la Banque mondiale une conférence des donateurs dans les plus
brefs délais afin de répondre aux besoins immédiats liés au relèvement du Kosovo et à sa reconstruction.
Nous réaffirmons notre plein appui à un accord de paix global négocié au Moyen-Orient, fondé sur le principe de l'échange
de terre contre la paix, les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU nos 242, 238 et 425 et les accords de Madrid et
d'Oslo. Nous demandons la mise en application intégrale et immédiate de l'accord de Wye River et la reprise immédiate des
négociations en vue d'un régime définitif; nous demandons également que les parties évitent de prendre des mesures
unilatérales qui pourraient nuire aux résultats des négociations.
Nous croyons que l'Irak doit se conformer à toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU. Nous
demandons au Conseil de sécurité d'élaborer une stratégie globale pour assurer l'entière conformité avec ces résolutions, en se
fondant sur les recommandations des rapports des comités sur le désarmement, les secours humanitaires et le traitement des
cas de disparition de Koweitiens.
Nous sommes heureux des récents événements politiques en Iran, entre autres la tenue des premières élections locales et le
rôle de ce pays à la tête de l'OCI. Nous voulons voir un rapprochement avec l'Iran et nous pressons l'Iran d'adopter une
approche plus positive à l'égard du processus de paix au Moyen-Orient. Nous demandons à l'Iran de prendre des mesures
supplémentaires pour protéger les droits fondamentaux de tous les citoyens, y compris ceux de la communauté bahaï et
d'autres groupes et d'agir continuellement conformément à son engagement à s'opposer à toute forme de violence et de
terrorisme. Nous demandons à l'Iran de ne pas développer d'armes de destruction massive ni de missiles pour les lancer.
Nous accueillons favorablement les résultats des dernières élections en Indonésie et nous espérons qu'ils entraîneront une
diminution des tensions internes. Nous continuerons d'appuyer le processus de réforme qui, selon nous, encouragera le
développement durable dans l'intérêt de toute la population. Nous nous réjouissons aussi de la signature de l'accord sur l'avenir
du Timor oriental le 5 mai 1999 par le Secrétaire général des Nations Unies et les Ministres des Affaires étrangères du
Portugal et de l'Indonésie. Nous demandons à toutes les parties de mettre en place fin à la violence et de déployer sans tarder
des observateurs de l'ONU. Nous espérons assister bientôt au règlement de ce long conflit en des termes acceptables pour la
population du Timor oriental.
Nous appuyons la politique d'engagement de la République de Corée à l'égard de la République populaire démocratique
de Corée (RPDC), et applaudissons à la reprise du dialogue entre Coréens du Sud et du Nord. Nous continuons d'appuyer la
KEDO et l'accord cadre établi et encourageons l'elargissement de l'appui internationale de ses activités. Nous sommes
préoccupés par l'essai de missiles effectué par la RPDC et par ses exportations de la technologie des missiles, et nous nous
attendons à ce qu'elle évite de s'engager dans des activités déstabilisatrices. Nous demandons à la RPDC d'agir de façon
constructive quant aux questions humanitaires et de sécurité.
Nous sommes préoccupés par l'arrêt des négociations entre les factions en Afghanistan et par l'intensification des combats.
Nous demandons instamment aux factions de reprendre les négociations sous les auspices de l'ONU.
Nous désirons voir le rétablissement complet de la démocratie et le respect des droits de l'homme au Myanmar (Birmanie).
Nous sommes profondément préoccupés par la poursuite de la confrontation militaire au Cachemire, à la suite de l'infiltration
des militants par la ligne de contrôle. Nous demandons à l'Inde et au Pakistan de respecter la ligne de contrôle, de travailler à
un arrêt immédiat des combats, et de retourner à la table de négociation dans l'esprit de la déclaration de Lahore.
Nous sommes heureux des progrès accomplis dans de nombreux pays africains au cours de la dernière décennie au chapitre
des réformes économiques, du développement durable, de la démocratie et de la saine conduite des affaires publiques. En
particulier, nous accueillons chaleureusement et appuyons énergiquement le retour du Nigéria au régime civil et à la
démocratie. Nous encourageons le Nigéria à faire rapidement des pas concrets vers une réforme économique et
institutionnelle, et à se doter d'un système ouvert et transparent, essentiel à la promotion de la croissance économique et de la
prospérité. L'extension des conflits armés, l'énorme entrée d'armes et d'équipement militaire dans les régions où sévissent des
conflits en Afrique et le rôle de plus en plus important joué dans ces conflits par des entités non étatiques contrôlant des
ressources dont le trafic alimente les activités armées nous préoccupent vivement. Nous exhortons la communauté
internationale à unir ses forces en vue de prévenir les conflits en Afrique, et espérons voir bientôt les Nations Unies intensifier
leurs efforts en ce sens, en collaboration avec l'OUA et les organismes infrarégionaux.
Nous sommes particulièrement préoccupés par les conflits qui persistent en République démocratique du Congo et dans la
région des Grands Lacs en général, la reprise de la guerre civile en Angola, la poursuite du conflit entre l'Éthiopie et
l'Érythrée, au Soudan et en Somalie, et nous condamnons le renversement des gouvernements légitimes en Guinée-Bissau,
au Niger et aux Comores. Nous appuyons le renforcement de l'accord de paix en Sierra Leone. Il est essentiel que les
résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies soient respectées intégralement; nous encourageons tous les
efforts en vue du règlement de ces conflits qui menacent le développement des pays africains et la stabilité et la sécurité de
vastes parties de l'Afrique.
Nous réitérons notre appui aux efforts de l'ONU pour parvenir à un accord global sur le problème de Chypre sur la base des
résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous recommandons que les dirigeants du Sommet du G8
demandent que le Secrétaire général des Nations Unies invite les dirigeants des deux parties à entreprendre des négociations
approfondies sans conditions préalables. Nous encourageons vivement toutes les parties concernées à éviter de prendre des
mesures susceptibles d'entraîner une augmentation des tensions sur l'île et compliquer les efforts en vue d'un accord de paix
juste et durable.