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15 AU 17 MAI 1998
COMMUNIQUÉ
Introduction
- Nous, les Chefs d'État et de Gouvernement de huit grandes
démocraties
industrialisées et le Président de la Communauté
européenne, nous sommes réunis à
Birmingham pour discuter des enjeux touchant les populations de nos pays et
d'ailleurs.
La mondialisation croissante nous rend sans cesse plus interdépendants.
Le défi qui se
pose à nous consiste à entretenir et amplifier ce
phénomène de la mondialisation et à
en distribuer plus largement les avantages au profit de la qualité de
vie de tous les
habitants de la terre. Nous devons aussi veiller à ce que nos
institutions et nos
structures s'adaptent à l'évolution rapide de la technologie et
de l'économie qui
caractérise le monde d'aujourd'hui.
- Le Sommet s'est penché sur trois grands impératifs auxquels
le monde est
confronté en cette veille du XXIe siècle :
- réaliser partout dans le monde une croissance et un
développement
économiques durables, tout en préservant l'environnement et en
favorisant une saine gestion des affaires publiques, pour permettre aux
pays en développement de connaître une croissance plus rapide et
de
réduire la pauvreté, pour remettre les économies
asiatiques émergentes
sur la voie de la croissance, et pour poursuivre la libéralisation du
commerce des biens et des services ainsi que de l'investissement dans
une économie internationale stable;
- réaliser dans nos propres économies une
croissance durable à laquelle
tous puissent participer, créer des emplois et lutter contre l'exclusion
sociale;
- combattre le trafic des drogues et la criminalité
transnationale, qui
menacent de saper cette croissance, portent atteinte à la
primauté du
droit et minent des vies humaines dans tous les pays du monde.
Nous avons cherché dans chaque cas à convenir de mesures
concrètes permettant de
relever ces défis.
Promouvoir une croissance durable dans l'économie mondiale
- Dans un monde interdépendant, nous devons nous efforcer
d'implanter une
croissance économique durable dans tous les pays. L'intégration
mondiale est un
phénomène que nous avons encouragé et
façonné et qui rapporte des avantages
incontestables à toute la population de la terre. Nous avons accueilli
avec satisfaction
les décisions historiques prises le 2 mai sur l'établissement de
l'Union économique et
monétaire européenne. Nous comptons sur le succès de l'UEM
et sur sa contribution à
la bonne tenue de l'économie mondiale. L'engagement des pays de l'Union
européenne envers de saines politiques financières et la
poursuite de la réforme
structurelle est déterminant pour le succès à long terme
de l'UEM et pour l'amélioration
des perspectives de croissance et d'emploi.
- Les perspectives mondiales demeurent dans l'ensemble bonnes. Depuis notre
dernière rencontre, toutefois, elles ont été
temporairement assombries par la crise
financière en Asie. Nous confirmons notre appui ferme aux
efforts de redressement
de la stabilité et de la croissance dans la région et au
rôle clé des institutions
financières internationales. Le succès des efforts de
redressement en Asie aura
d'importantes retombées pour nous tous. Voilà pourquoi :
- nous sommes résolument en faveur des réformes
entreprises dans les
pays touchés et nous nous réjouissons des progrès
déjà réalisés. Nous
sommes convaincus que la stabilité pourra être rétablie
moyennant la
mise en oeuvre intégrale des programmes convenus avec le FMI. Les
facteurs sous-jacents qui ont aidé l'Asie à connaître une
croissance
impressionnante dans le passé sont toujours présents.
L'application des
politiques retenues ainsi que les mesures prises par nous-mêmes et
d'autres pays pour éviter les effets d'entraînement constituent la
base
d'une solide relance dans la région et d'une stabilité mondiale
renouvelée;
- nous croyons qu'une des grandes leçons à tirer de
ces événements
réside dans l'importance de saines politiques économiques, de la
transparence et d'une bonne gestion des affaires publiques, autant
d'éléments qui améliorent le fonctionnement des
marchés financiers, la
qualité des décisions économiques ainsi que la
compréhension et l'appui
des populations à l'égard de politiques judicieuses, et qui ce
faisant
favorisent la confiance. Il est également important de faire en sorte
que le
secteur privé joue, au bon moment, un rôle approprié dans
la résolution
des crises;
- nous sommes conscients de l'impact sérieux de la crise
dans la région sur
les pauvres et les plus vulnérables. La réforme économique
et financière
devra être assortie dans les pays concernés de mesures et de
politiques
destinées à protéger ces groupes contre les pires effets
de la crise. Nous
notons avec satisfaction l'encouragement donné en ce sens par la
Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et les
donateurs bilatéraux ainsi que l'accent mis sur les dépenses
sociales
dans les programmes convenus par le FMI;
- nous sommes préoccupés par le fait que les
difficultés pourraient donner
naissance à des forces protectionnistes à court terme à la
fois dans la
région et dans nos propres pays. Une telle tournure nuirait grandement
aux perspectives de redressement. Nous sommes résolus à garder
nos
propres marchés ouverts et exhortons les autres pays à faire de
même.
Nous insistons sur l'importance pour les pays touchés de continuer
à
ouvrir leurs marchés à l'investissement et au commerce.
- À l'occasion de la célébration à
l'OMC du cinquantième anniversaire du GATT la
semaine prochaine,
- nous réaffirmons notre volonté ferme de continuer
à libéraliser le
commerce et l'investissement dans le cadre multilatéral de l'OMC;
- nous invitons tous les pays à ouvrir davantage leurs
marchés et à résister
au protectionnisme;
- nous appuyons énergiquement l'élargissement de
l'OMC dans le respect
des règles et pratiques établies de cette organisation;
- nous convenons de faire la promotion du système
multilatéral dans le
public en encourageant un examen de la transparence à l'OMC, comme
dans d'autres organisations internationales;
- nous réaffirmons notre appui aux efforts
déployés pour compléter les
accords multilatéraux existants, faire avancer l'ordre du jour
incorporé et
aborder de nouveaux domaines dans le cadre de la libéralisation
multilatérale à grande échelle;
- nous confirmons notre désir de voir les économies
émergentes et en
développement participer pleinement et efficacement au système
commercial multilatéral; nous nous engageons à consacrer sans
tarder
les bienfaits tangibles de cette participation à la croissance et
à
l'allégement de la pauvreté dans ces pays; et nous promettons
d'aider les
pays les moins développés
- en élargissant l'accès en franchise à leurs
produits, au besoin sur
une base autonome,
- en veillant à la transparence des règles
d'origine,
- en soutenant les efforts de promotion de
l'intégration régionale,
- en les aidant à rendre leurs marchés
plus attrayants et plus
accessibles aux investissements et aux capitaux.
- Le dernier point met en lumière l'une des difficultés les
plus épineuses auxquelles le
monde est confronté : permettre aux pays en développement
les plus pauvres,
particulièrement en Afrique, de développer leurs
capacités et de mieux s'intégrer à
l'économie mondiale pour ensuite profiter des ouvertures
créées par la mondialisation.
Nous sommes encouragés par le nouveau climat d'espoir et de
progrès en Afrique. Les
obstacles sont de taille, mais la confiance de ces pays dans leur
capacité de les
surmonter ne cesse de grandir. Nous nous engageons à former un
partenariat réel et
efficace de soutien aux efforts de ces pays pour se réformer, se
développer et atteindre
les objectifs de développement économique et social convenus
mondialement et
exposés dans la Stratégie de l'OCDE pour le XXIe
siècle. Nous collaborerons donc avec
eux pour assurer partout au moins l'éducation primaire des enfants ainsi
que pour faire
baisser radicalement la mortalité juvénile et maternelle et la
proportion de la population
mondiale vivant dans une extrême pauvreté.
- Dans cette perspective, nous avons l'intention de concrétiser en
tous points la vision
que nous avons dépeinte à Lyon et à Denver. Nous nous
engageons par conséquent à
faire un effort international concerté aux fins suivantes :
- bien seconder ces pays dans les efforts qu'ils font pour
implanter la
démocratie et une saine gestion de leurs affaires publiques, une
société
civile plus forte et une plus grande transparence, et pour agir contre la
corruption, par exemple en faisant tout en leur pouvoir pour ratifier la
Convention de l'OCDE contre la corruption avant la fin de 1998;
- reconnaître l'importance d'accorder une aide au
développement
substantielle et de mobiliser des ressources de développement en faveur
des programmes de réforme, par souci d'assumer nos
responsabilités et
de partager le fardeau, notamment en négociant le renflouement rapide et
adéquat de la fenêtre de financement concessionnel de la Banque
mondiale (IDA 12) de même qu'en fournissant les ressources voulues
pour renouveler la Facilité d'ajustement structurel renforcée du
FMI et le
Fonds africain de développement;
- canaliser l'aide des organismes bilatéraux de prêt
et d'investissement vers
des réformes judicieuses comme le développement de
l'infrastructure
sociale de base et les mesures destinées à améliorer le
commerce et
l'investissement;
- travailler avec l'OCDE à une recommandation visant
à délier l'aide versée
aux pays les moins avancés en vue de proposer un texte en ce sens en
1999;
- accorder d'une manière rapide et
déterminée un allégement de leur dette
à un plus grand nombre de pays selon les conditions de l'initiative
convenue par les IFI et le Club de Paris à l'intention des pays pauvres
lourdement endettés (PPLE). Nous nous réjouissons des
progrès déjà
accomplis avec six pays déclarés admissibles à un
allégement de la dette
pour les PPLE et avec deux autres susceptibles de l'être sous peu. Nous
encourageons tous les pays admissibles à prendre les mesures voulues
pour s'engager dans cette démarche le plus tôt possible afin que
tous en
fassent partie d'ici l'an 2000. Nous collaborerons avec les institutions
internationales et les autres créanciers pour faire en sorte que les
pays,
dès qu'ils répondront aux critères, reçoivent
l'allégement nécessaire et
bénéficient au besoin de mesures provisoires pour se
libérer pour de bon
de leurs problèmes d'endettement. Nous espérons que la Banque
mondiale participera à l'effort financier visant à aider la
Banque africaine
de développement à financer sa contribution à l'initiative
destinée aux
PPLE. Les pays qui ne l'ont déjà fait devraient également
radier les dettes
bilatérales liées à l'aide ou prendre des mesures
comparables,
particulièrement à l'endroit des pays les plus pauvres en cours
de
réforme;
- inciter les pays qui ne l'ont pas déjà fait
à radier la dette bilatérale liée à
l'aide ou à prendre des mesures comparables à l'égard des
pays les
moins développés;
- améliorer l'entraide concernant les maladies
infectieuses et parasitaires et
le soutien à l'Organisation mondiale de la santé dans ces
domaines. Nous
appuyons la nouvelle initiative destinée à enrayer la malaria
afin de
soulager les souffrances de centaines de millions de personnes et de
diminuer grandement le taux de mortalité associé à cette
maladie d'ici
2010. Nous poursuivrons aussi nos efforts pour endiguer le fléau mondial
du SIDA par la mise au point d'un vaccin, par des programmes de
prévention et une thérapie appropriée et par le maintien
de notre appui à
l'ONUSIDA. La proposition française d'une « Initiative de
solidarité
thérapeutique » et d'autres propositions pour la prévention et le
traitement
du SIDA seront étudiées plus à fond par nos experts.
- Nous constatons un besoin particulier de renforcer la capacité de
l'Afrique de
prévenir et d'atténuer les conflits comme l'a mis
récemment en lumière le rapport du
secrétaire général de l'ONU. Nous chercherons des moyens
de raffermir la capacité
des institutions établies en Afrique de donner une formation en
prévention des conflits
et en maintien de la paix, ainsi que de répondre comme il se doit aux
besoins
exceptionnels des pays pauvres qui, au lendemain d'un conflit, tentent de
rebâtir leurs
systèmes politiques, économiques et sociaux d'une manière
conforme aux valeurs
démocratiques et dans le respect des droits de la personne. Outre
l'assistance
humanitaire immédiate,
- nous constatons la nécessité d'une aide technique
et financière pour
créer de solides institutions démocratiques et
économiques, propices à
une saine gestion des affaires publiques, en marge des programmes de
réforme macroéconomique et structurelle soutenus par le FMI et la
Banque mondiale. Nous demandons à la Banque mondiale de jouer un
rôle important dans la coordination de l'aide bilatérale et
multilatérale
dans ces domaines;
- nous convenons également de la nécessité
d'examiner des façons de
recourir à des mécanismes d'allégement de la dette, dont
l'initiative
destinée aux PPLE au besoin, pour libérer plus vite plus de
ressources à
des fins de redressement essentiel, particulièrement dans le cas des
pays
accusant des arriérés à l'endroit des IFI.
- Un des facteurs cruciaux du développement durable et d'une
croissance globale
réside dans l'efficacité du marché de
l'énergie. C'est pourquoi nous souscrivons aux
conclusions de la réunion de nos ministres de l'énergie tenue
à Moscou en avril. Nous
continuerons de coopérer dans le cadre du G8 sur les questions de
l'énergie. Nous
reconnaissons l'importance d'une stabilité politique et
économique solidement
implantée dans les régions de production et de transit de
l'énergie. Soucieux d'assurer
un approvisionnement en énergie qui soit fiable, économique,
sûr et écologique pour
satisfaire à la hausse projetée de la demande, nous nous
engageons à encourager le
développement des marchés de l'énergie. Il faut que la
libéralisation et la
restructuration destinées à favoriser l'efficience et un
environnement concurrentiel
reposent sur des cadres législatifs et réglementaires nationaux
transparents et non
discriminatoires afin qu'il en résulte un traitement équitable
tant pour le gouvernement
que pour le secteur privé de même que pour les entités
nationales et étrangères. Ces
cadres nationaux sont essentiels pour que nos secteurs de l'énergie
obtiennent les
nouveaux investissements dont ils ont besoin. Nous reconnaissons en outre
l'importance de coopérer à l'échelle internationale pour
aménager des réseaux
internationaux de transport de l'énergie économiquement viables.
Nous favoriserons
cette coopération aux plans bilatéral et multilatéral et
notamment dans le contexte et
les principes du Traité sur la Charte de l'énergie.
- Considérant les nouvelles pressions concurrentielles qui
s'exercent sur nos
secteurs de production d'électricité, nous réaffirmons
l'engagement pris au Sommet de
Moscou en 1996 concernant la sécurité de fonctionnement des
centrales nucléaires et
le respect de normes élevées de sécurité partout
dans le monde, et nous attachons la
plus grande importance à l'application intégrale des accords de
subvention du Compte
de la sécurité nucléaire. Nous réaffirmons notre
engagement à la mission déclarée du
Groupe de travail sur la sécurité nucléaire. Nous avons
convenu d'approfondir le rôle
de la Russie dans les activités du Groupe de travail en vue de son
éventuelle adhésion
à titre de membre à part entière si les circonstances le
permettent. Nous prenons acte
de la coopération réussie dans le projet pilote du
Réacteur thermonucléaire
expérimental international (ITER) et jugeons souhaitable de poursuivre
la coopération
internationale pour le développement de la fission nucléaire
civile.
- La plus grande menace d'ordre écologique qui pèse contre
notre prospérité réside
dans les changements climatiques. Nous confirmons notre
détermination à y faire
face et souscrivons aux conclusions de la réunion de nos ministres de
l'environnement
tenue au château de Leeds. L'adoption à Kyoto d'un protocole
assorti d'objectifs
légalement contraignants a marqué un tournant historique dans nos
efforts de réduction
des émissions de gaz à effet de serre. Nous nous
réjouissons de la signature récente
du Protocole par certains d'entre nous et confirmons l'intention des autres
parmi nous
de le signer d'ici un an, et nous prenons la résolution d'entreprendre
d'urgence les
autres travaux nécessaires pour le ratifier et faire de Kyoto une
réalité. À cette fin :
- nous prendrons chacun dans notre pays les mesures
nécessaires pour
réduire les émissions de gaz à effet de serre;
- comme l'indique le protocole de Kyoto, en guise de
complément aux
actions nationales, nous allons continuer de développer des
mécanismes
flexibles comme l'échange de droits d'émission internationaux
basés sur
le marché, la mise en oeuvre conjointe et le mécanisme pour un
développement propre, ainsi que les puits. Notre objectif est
d'arrêter des
règles et des principes qui rendront le système d'échange
de droits
d'émission exécutoire, sujet à contrôle,
vérifiable, ouvert et transparent, et
garantiront l'efficacité du régime de conformité;
- nous travaillerons ensemble et avec d'autres partenaires pour
préparer la
réunion de la 4e Conférence des parties à
Buenos Aires cet automne.
Nous chercherons aussi à établir avec tous les pays des objectifs
pour
limiter ou réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Nous essaierons
de trouver le plus tôt possible un terrain d'entente concernant le
fonctionnement du mécanisme de développement propre, et notamment
la meilleure façon de tirer parti de l'expérience et de
l'expertise des
institutions existantes, dont le Fonds mondial pour l'environnement. Nous
espérons accroître la participation des pays en
développement, qui sont
susceptibles d'être les plus touchés par les changements
climatiques et
dont la part des émissions s'accroît. Nous collaborerons avec les
pays en
développement pour susciter des efforts volontaires et des engagements,
en fonction des circonstances qui leur sont propres et de leurs besoins de
développement. Nous allons aussi accroître les efforts faits avec
les pays
en développement pour promouvoir le progrès de la technologie et
sa
diffusion.
- Les incendies de forêt qui ont dévasté
récemment l'Asie du Sud-Est et l'Amazonie,
menaçant non seulement notre environnement mais aussi la croissance
économique et
la stabilité sociale, illustrent l'importance cruciale de la
coopération mondiale ainsi que
de cadres et d'efforts concrets meilleurs et plus efficaces pour la gestion
durable et la
protection des forêts. En l'an 2000, nous ferons un bilan de la mise en
oeuvre du
programme d'action du G8 publié la semaine dernière. Nous
appuyons énergiquement
les travaux menés en ce moment sur les forêts sous les auspices
des Nations unies et
nous comptons poursuivre ces efforts.
Croissance, employabilité et inclusion
- Tous nos citoyens, hommes et femmes, méritent de pouvoir
contribuer à la
prospérité nationale par leur travail et d'en retirer un niveau
de vie décent. À cet égard,
le défi actuel consiste à récolter les bienfaits de
l'essor technologique et de la
mondialisation de l'économie tout en faisant profiter tous nos citoyens
de ces bienfaits
par une croissance accrue, par la création d'emplois et par
l'édification d'une société
inclusive. Pour y parvenir, nous reconnaissons l'importance de moderniser les
structures sociales et économiques nationales à
l'intérieur d'un cadre
macroéconomique sain. À ces fins, nous souscrivons sans
réserve aux sept principes
arrêtés par les Ministres des Finances, de l'Économie, du
Travail et de l'Emploi du G8 à
la conférence tenue à Londres en février sur la
croissance, l'employabilité et l'inclusion.
Nous accueillons aussi avec satisfaction les conclusions de la
Conférence sur l'emploi
de Kobe tenue en novembre 1997, où l'accent a été mis sur
le vieillissement actif.
- Nous avons discuté et accueilli favorablement le plan d'action que
chacun de nous
a produit pour montrer comment les sept principes de la conférence de
Londres étaient
appliqués. En dévoilant l'expérience de chaque pays et ses
meilleures pratiques dans
ce domaine, il sera possible d'améliorer nos politiques et nos
interventions. Nous avons
souligné l'importance de faire participer les employeurs et les
syndicats si nous voulons
que nos plans d'action soient couronnés de succès.
- Les plans d'action montrent que nous prenons tous, chacun de notre
côté, de
nouveaux engagements pour améliorer l'employabilité et la
création d'emplois dans nos
pays. Nous nous sommes notamment engagés :
- à prendre des mesures pour aider les jeunes, les
chômeurs chroniques et
les autres groupes touchés durement par le chômage à
trouver du travail;
- à prendre des mesures pour aider les entrepreneurs
à lancer des
entreprises;
- à effectuer des réformes structurelles - comme
rendre les régimes
d'imposition et de prestations plus propices à l'emploi et
libéraliser les
marchés des produits;
- à prendre des mesures pour favoriser l'apprentissage
continu.
- Chaque pays a confirmé sa détermination à donner
suite aux mesures avancées
dans son plan d'action et à explorer plus à fond le concept du
vieillissement actif. Les
mesures prises à cet égard devraient viser à
dégager les formes de travail appropriées
aux besoins des travailleurs âgés et à y adapter le travail
en conséquence.
- Ces mesures contribueront à générer une croissance
équitable et solide. Nous
sommes par ailleurs disposés à partager nos principes et nos
expériences, au sein
notamment des institutions internationales pertinentes, particulièrement
l'OIT, l'OCDE
et les IFI, afin de favoriser la croissance, la création d'emplois et
l'inclusion non
seulement à l'intérieur du G8 mais partout dans le monde. Nous
renouvelons notre
soutien pour faire progresser dans le monde la mise en oeuvre de normes du
travail
fondamentales reconnues à l'échelle internationale, y compris
pour maintenir la
collaboration entre les secrétariats de l'OIT et de l'OMC
conformément aux conclusions
de la conférence de Singapour et à la proposition en faveur d'une
déclaration et d'un
mécanisme de mise en oeuvre de l'OIT sur ces normes du travail.
Lutte contre les drogues et la criminalité internationale
- La mondialisation a entraîné dans son sillage une hausse
spectaculaire de la
criminalité internationale. Celle-ci revêt des formes multiples,
dont la contrebande des
armes et des drogues, le trafic des êtres humains, l'utilisation des
nouvelles
technologies pour voler, frauder et contourner la loi, ainsi que le blanchiment
des profits
du crime.
- Non seulement ces crimes posent-ils une menace à nos propres
citoyens et à leurs
collectivités parce que des vies sont minées par la drogue et que
les sociétés vivent
dans la crainte du crime organisé, mais ils constituent aussi une menace
mondiale qui
risque de saper le fondement démocratique et économique des
sociétés du fait de
l'investissement de capitaux illégaux par des cartels internationaux, de
la corruption, de
l'affaiblissement des institutions et de la perte de confiance dans la
primauté du droit.
- Pour combattre cette menace, la collaboration internationale est
indispensable.
Nous-mêmes avons cherché à améliorer cette
coopération, surtout depuis le Sommet
de Lyon en 1996. De grands progrès ont d'ailleurs été
accomplis. Nous prenons acte à
cet égard des travaux en cours à l'ONU, au sein de l'UE et dans
d'autres groupements
régionaux. Nous saluons les mesures prises par le Groupe de Lyon du G8
pour mettre
en oeuvre ses 40 recommandations sur le crime organisé transnational et
les
propositions que les Ministres de la Justice et de l'Intérieur du G8 ont
annoncées à leur
réunion tenue à Washington en décembre dernier. En
travaillant ensemble, nos pays
s'entraident pour arrêter des criminels et démanteler des cartels.
Mais il reste encore
du chemin à faire. Il ne doit y avoir de refuge sûr ni pour les
criminels ni pour leur
argent.
- Nous nous sommes par conséquent entendus sur un train de mesures
destinées à
mieux contrer cette menace :
- Nous appuyons sans réserve les efforts
déployés pour négocier d'ici deux
ans à l'ONU une convention efficace
contre le crime organisé
transnational qui donnera à nos autorités policières les
outils
supplémentaires dont elles ont besoin.
- Nous convenons d'appliquer sans délai les dix principes
et le plan d'action
en dix points arrêtés par nos Ministres sur la
criminalité technologique.
Nous préconisons ardemment une étroite collaboration avec
l'industrie
pour qu'il y ait entente sur un cadre juridique permettant d'obtenir, de
présenter et de garder des données électroniques comme
éléments de
preuve, tout en respectant comme il se doit la vie privée, et des
accords
sur l'échange de preuves dans le cas des crimes impliquant des
partenaires internationaux. Nous pourrons ainsi combattre une multitude
de crimes, y compris les utilisations abusives de l'Internet et des autres
technologies nouvelles.
- Nous avons accueilli avec satisfaction la décision du
GAFI de poursuivre
et d'élargir ses travaux contre le blanchiment de
l'argent en association
avec des groupements régionaux. Nous accordons une importance
spéciale aux questions du blanchiment de l'argent et de la
criminalité
financière, et notamment aux problèmes engendrés par les
centres
financiers offshore. Nous accueillons favorablement la proposition de tenir
à Moscou en 1999 une rencontre ministérielle sur la lutte
à la criminalité
transnationale. Nous avons convenu d'établir des unités de
renseignement financier là où il n'en existe pas, dans le respect
de nos
constitutions nationales et de nos systèmes juridiques, afin de
recueillir et
d'analyser de l'information sur les blanchisseurs d'argent et d'entretenir
des liens avec les organismes correspondants dans les pays partenaires.
Nous nous sommes entendus sur des principes et sur la nécessité
de
mesures législatives adéquates pour faciliter la
confiscation des avoirs
détenus par des criminels reconnus, y compris des moyens de
s'entraider
pour retracer, geler et confisquer ces avoirs et, dans la mesure du
possible et conformément à la législation nationale, pour
partager avec
les autres pays les avoirs saisis.
- Nous convenons de la nécessité d'examiner des
façons de combattre la
corruption officielle découlant des importantes sommes
d'argent criminel
en circulation.
- Nous sommes profondément préoccupés par
toutes les formes de trafic
d'êtres humains dont l'immigration clandestine. Nous
avons décidé
d'unir nos efforts contre le trafic des femmes et des enfants, notamment
pour prévenir ces crimes, pour protéger les victimes et pour
poursuivre en
justice les trafiquants. Nous nous engageons à mettre au point une vaste
stratégie multidisciplinaire, comprenant des principes et un plan
d'action
pour collaborer entre nous et avec des pays tiers, y compris les pays
d'origine, de transit et de destination, afin de nous attaquer au
problème.
Nous voyons dans la future convention détaillée de l'ONU sur le
crime
organisé un instrument important pour y parvenir.
- Nous souscrivons à une action policière
commune contre le crime
organisé et sommes favorables à la collaboration des organismes
compétents pour lutter contre les réseaux criminels. Nous
convenons de
poursuivre notre action, particulièrement en ce qui a trait aux grandes
routes de contrebande et à des formes précises de fraude
financière.
- Nous souscrivons aux principes et au plan d'action du Groupe de
Lyon
pour combattre la fabrication illégale et le trafic des armes
à feu. Nous
nous félicitons qu'il y ait eu entente pour élaborer un
instrument juridique
international exécutoire dans le contexte de la convention de l'ONU sur
le
crime organisé transnational.
- Nous exhortons le Groupe de Lyon à intensifier ses travaux et
demandons à nos
ministres de rendre compte à notre prochain sommet des progrès
réalisés en regard du
plan d'action sur la criminalité technologique, des mesures prises
contre le blanchiment
de fonds et des actions entreprises conjointement à l'égard du
trafic des être humains.
Nous nous réjouissons par ailleurs des mesures convenues par nos
Ministres de
l'Environnement le 5 avril pour lutter contre le crime
environnemental.
- Il existe un lien étroit entre les drogues et
l'ampleur nouvelle de la criminalité
internationale et nationale. Nous attendons par conséquent avec
intérêt la session
extraordinaire de l'AGNU sur les stupéfiants. Celle-ci devrait traduire
la détermination
de la communauté internationale à se doter d'une stratégie
détaillée pour bien
circonscrire tous les aspects du problème des drogues. Pour sa part, le
G8 prône
résolument le partenariat et la responsabilité commune à
l'intérieur de la communauté
internationale pour combattre les drogues illicites. Ainsi, il faudrait
resserrer la
coopération pour contrer le trafic illicite des drogues et des
précurseurs chimiques,
prendre des mesures pour réduire la demande dans nos pays, notamment par
des
politiques visant à diminuer la dépendance à
l'égard des drogues, et favoriser une
approche globale pour éliminer les cultures illicites. Nous saluons
l'approche globale
retenue par le PNUCID pour éliminer ou réduire
considérablement les cultures de
drogues illicites, lorsqu'il y a lieu par des programmes de
développement équivalents
efficaces.
Non-prolifération et contrôles à
l'exportation
- La prolifération des armes de destruction massive et de leurs
vecteurs menace la
sécurité de chaque nation. Nos pays ont été
à l'avant-scène des efforts accomplis pour
empêcher la prolifération et nous avons travaillé en
étroite collaboration pour appuyer
les régimes de non-prolifération dans le monde. Nous nous
engageons à poursuivre et
à renforcer cette coopération. À titre
d'élément clé de cette coopération, nous
réaffirmons notre engagement envers la mise en oeuvre efficace des
contrôles à
l'exportation, dans le respect des engagements que nous avons pris dans le
cadre des
régimes de non-prolifération. Nous garderons comme objectif
important le refus de
soutenir les programmes relatifs aux armes de destruction massive et à
leurs vecteurs.
À cette fin, nous allons au besoin entreprendre et encourager le
renforcement des lois,
des règlements et de leurs mécanismes d'application. Nous allons
par ailleurs favoriser
entre nous et avec d'autres pays la collaboration en matière de
contrôle des
exportations, notamment en ce qui a trait à l'échange
d'information. Nous demanderons
à nos experts de veiller tout particulièrement à renforcer
la mise en oeuvre des
contrôles à l'exportation. Et nous allons sensibiliser davantage
nos milieux de l'industrie
et des affaires aux exigences des contrôles à l'exportation.
Bogue de l'an 2000
- Le problème du bogue de l'an 2000 (ou du millénaire),
associé au passage des
ordinateurs à l'an 2000, présente un défi majeur à
la communauté internationale. Ses
répercussions sont ramifiées, en particulier dans les secteurs de
la défense, des
transports, des télécommunications, des services financiers, de
l'énergie et de
l'environnement, et nous avons pris acte de la dépendance vitale de
certains secteurs
par rapport à d'autres. Nous avons convenu de prendre de nouvelles
mesures urgentes
et de partager l'information qui aidera à éviter des
bouleversements à court et à plus
long terme. Nous collaborerons étroitement avec les entreprises et
organisations de
ces secteurs, à qui reviendra au premier titre la responsabilité
du problème. Nous
unirons nos efforts au sein des organisations internationales comme la Banque
mondiale pour aider les pays en développement et l'OCDE à
résoudre ce problème
technologique critique et à se préparer à l'an 2000.
Prochain sommet
- Nous avons accepté l'invitation du chancelier de la
République fédérale
d'Allemagne de nous réunir à nouveau l'an prochain à
Cologne du 18 au 20 juin.
Le 17 mai 1998
Source: Ministère des Affaires étrangères et du
Commerce international du Canada.
Traduit par le Ministère des
Affaires étrangères et du Commerce international.
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