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University of Toronto

2013 Déclaration des ministres des affaires étrangères du G8

Aylesbury, près de Londres, 11 avril 2013
(Traduction de l'anglais fournie par la Ministère des affaires étrangères de la République Française)
[Version anglaise]

Introduction `

Les ministres des Affaires étrangères du G8 se sont réunis à Londres les 10 et 11 avril. Le G8 est un groupe de pays s'intéressant à une grande diversité d'enjeux internationaux, qui a la responsabilité collective d'exercer son influence pour contribuer à régler certaines des questions les plus urgentes qui se posent sur la scène internationale.

Les ministres des Affaires étrangères ont évoqué un certain nombre de questions, de difficultés et d'opportunités internationales ayant des répercussions sur la paix, la sécurité et la prospérité dans le monde. Ils ont procédé à des échanges de vues et coordonné leurs actions concernant les questions de politique étrangère les plus urgentes, mais aussi pris plusieurs engagements énoncés ci-dessous ainsi que dans la Déclaration séparée sur la prévention des violences sexuelles dans les conflits.

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Prévention des violences sexuelles dans les conflits

Les ministres des Affaires étrangères ont approuvé le Déclaration sur la prévention des violences sexuelles dans les conflits. Ils ont appelé à prendre des mesures urgentes et globales pour mettre un terme à la culture de l'impunité et pour faire répondre de leurs actes les auteurs des violences sexuelles commises dans les conflits armés. Les ministres ont souligné la nécessité de promouvoir la justice et l'obligation de rendre compte en ce qui concerne les violences sexuelles commises lors des conflits armés en renforçant le cadre actuel des poursuites, et de fournir un appui accru à long terme pour prévenir les violences sexuelles dans les conflits armés et y apporter une réponse, dans le cadre global de l'action humanitaire et de l'aide au développement. Ils ont réaffirmé que le viol et les autres formes de violences sexuelles graves commises lors des conflits armés constituaient des crimes de guerre ainsi que des violations graves des Conventions de Genève, qui affectent un grand nombre de femmes et de filles, ainsi que d'hommes et de garçons. Outre les traumatismes physiques et psychiques qu'elles engendrent, les violences sexuelles, lorsqu'elles sont utilisées pour cibler délibérément les civils ou dans le cadre d'une attaque de grande ampleur ou systématique contre les populations civiles, constituent des violations du droit international et peuvent exacerber un conflit armé ou entraver le rétablissement de la paix et de la sécurité. Le G8 a un rôle important à jouer pour faire progresser la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité et sur les enfants et les conflits armés, notamment en traitant la question des violences sexuelles liées aux conflits armés et en favorisant la participation des femmes aux processus de consolidation de la paix et de transition, comme les ministres l'ont reconnu à Washington en avril 2012.

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Afrique

Alors que l'Afrique célèbre le 50ème anniversaire de la création de l'Organisation de l'Unité africaine (aujourd'hui Union africaine), les ministres des Affaires étrangères du G8 ont noté  un certain optimisme face aux progrès accomplis ces dernières années en termes de croissance économique, de stabilité politique et de démocratisation dans de nombreuses régions du continent africain. L'Union africaine et les organisations régionales africaines sont toujours plus déterminées à intensifier la coopération régionale et à garantir la paix et la sécurité sur le continent.

De nombreux États africains ont fortement progressé dans la lutte contre la pauvreté et l'instauration d'un développement durable et d'une croissance à long terme. Les ministres du G8 ont exprimé leur appui aux objectifs de la cinquième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD V) qui se tiendra à Yokohama en juin. Les ministres du G8 ont exprimé leur soutien à l'approfondissement et au développement de la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition.

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Afrique du Nord et de l'Ouest

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont souligné qu'il importait de renforcer la résilience et la bonne gouvernance dans toute l'Afrique du Nord et de l'Ouest afin de régler les problèmes fondamentaux concernant la sécurité, l'économie et le développement, et notamment de pourvoir aux besoins de la région du Sahel. Ils ont réaffirmé leur volonté de promouvoir la tolérance et le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Ils ont salué le travail de l'Union africaine et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest en faveur d'initiatives visant à développer les opportunités économiques et la prospérité, formant le vœu que ces évolutions s'effectuent de manière coordonnée dans l'ensemble de la région, notamment en Afrique du Nord. Les ministres ont souligné la nécessité d'une réponse coordonnée aux difficultés humanitaires immédiates que rencontre la région. Ils ont également souligné la nécessité d'accélérer les mesures visant à créer une résilience à long terme face aux défis environnementaux et à l'insécurité alimentaire endémique, notamment au Sahel. Les ministres ont encouragé les Nations Unies et les institutions financières internationales à adopter des politiques cohérentes et coordonnées pour répondre aux besoins de développement et renforcer la résilience du Sahel ; à cet égard, ils ont appelé à finaliser et mettre en œuvre rapidement la stratégie intégrée de l'ONU pour la région du Sahel.

Les ministres ont notamment reconnu la nécessité d'apporter une réponse régionale à un large éventail d'enjeux de sécurité : limiter la prolifération et le trafic des armes classiques, notamment les armes légères et de petit calibre et les MANPADS ; stopper les flux de financements illicites générés par la criminalité organisée ; renforcer les capacités dans les secteurs de la justice et de la sécurité ; améliorer la sécurité aérienne et des frontières ; encourager les partenariats anti-terroristes, notamment en matière de réaction aux crises et de lutte contre la radicalisation ; et renforcer les capacités en termes de plans d'urgence dans le secteur privé.

Les ministres du G8 ont salué les efforts déployés à la Conférence sur le leadership des femmes dans la région du Sahel (Bruxelles, 9 avril) pour faire progresser l'égalité entre hommes et femmes et le rôle moteur des femmes face à la crise dans le Sahel.

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Mali

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont réaffirmé leur soutien à l'intégrité territoriale du Mali, et leur condamnation des violences perpétrées par les groupes séparatistes et terroristes. Les ministres ont exprimé leur soutien aux efforts déployés par la France et ses partenaires africains pour consolider le contrôle de l'État malien sur son territoire. Les ministres ont souligné le fort consensus international en faveur de cette intervention, tant au Conseil de sécurité des Nations Unies qu'au sein de l'Union africaine et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest. Les ministres sont convenus d'apporter leur soutien à un transfert efficace des activités de stabilisation à la MISMA, qui s'est maintenant déployée avec succès au Mali, et, dès que les conditions le permettront, à une opération multidimensionnelle de l'ONU. Les ministres se sont félicités de la mise en place de la mission de formation de l'UE bénéficiant aux forces armées maliennes. Ils ont souligné la nécessité pour tous les acteurs maliens de reconnaître leurs obligations en vertu du droit international ainsi que leurs responsabilités s'agissant du respect des normes en matière de droits de l'homme. Ils ont également appelé la communauté internationale à contribuer à pourvoir aux besoins humanitaires à court terme du Mali et à résoudre les difficultés de développement à long terme.

Les ministres se sont félicités de la décision prise en janvier 2013 par les autorités maliennes d'adopter la feuille de route et le plan d'action pour la transition démocratique et d'organiser des élections en juillet 2013. Les ministres ont salué l'engagement du gouvernement malien et noté que des progrès significatifs devaient être accomplis, parallèlement à la préparation des élections, en matière de réformes institutionnelles, d'obligation de rendre compte, de promotion et de protection des droits de l'homme, notamment de poursuites en cas d'atteinte aux droits de l'homme dans les tribunaux nationaux, en renforçant la coopération avec la CPI et l'expert indépendant des Nations Unies pour le Mali, ainsi qu'en termes de dialogue et de réconciliation. Les ministres se sont par conséquent félicités de la création par le gouvernement malien, le 6 mars 2013, de la Commission Dialogue et Réconciliation, et ils ont formé le vœu que les autorités maliennes poursuivent le processus de dialogue ouvert avec toute l'urgence nécessaire. Ils ont appelé instamment à cesser de recourir à la violence pour régler les différends, et invité tous les Maliens à emprunter la voie du dialogue, seule solution durable et de long terme à l'instabilité.

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Somalie

Les ministres des Affaires étrangères du G8 se sont félicités des progrès significatifs accomplis en Somalie ces 18 derniers mois en matière de sécurité, de transition politique et de situation humanitaire, et ont reconnu l'aide considérable apportée par la mission de l'UA en Somalie (AMISOM), les partenaires stratégiques de l'Union africaine, les pays qui ont envoyé des contingents militaires, les Nations Unies, l'Union européenne et d'autres bailleurs internationaux. Les ministres du G8 ont souligné la nécessité de maintenir l'appui international précoce apporté au nouveau gouvernement somalien. Le G8 a noté que la deuxième conférence sur la Somalie de Londres, co-organisée par le gouvernement somalien en mai, vise à approuver plusieurs plans conduits par la Somalie pour reconstruire les forces de sécurité, l'appareil judiciaire et les systèmes de gestion des finances publiques. Elle vise également à aider le gouvernement fédéral de la Somalie à mettre en place des structures fédérales efficaces dans le pays. La Conférence spéciale pour la Somalie organisée en mai, en marge de TICAD V au Japon, mettra l'accent sur la nécessité d'un développement socio-économique sous l'angle de la sécurité des personnes. Elle sera suivie en septembre par une conférence de l'UE portant sur une plus large palette de priorités somaliennes pour reconstruire l'État et mettre en place un nouvel ordre politique. Ces priorités seront fixées sur la base d'un pacte, conformément aux principes du « New Deal pour l'engagement dans les États fragiles ». L'ensemble de ces trois conférences placera fermement le nouveau gouvernement somalien aux commandes de la reconstruction de la Somalie.

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Somalie : retour des institutions financières internationales

Les ministres sont convenus d'apporter un appui politique de haut niveau au processus de réinvestissement de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et du Fonds monétaire international en Somalie, tout en tenant compte des politiques et procédures des institutions financières internationales, notamment en matière de sécurité, en ce qui concerne les États fragiles. Les ministres ont fortement encouragé le gouvernement somalien dans ses efforts en ce sens. Ils ont reconnu que l'expertise économique et institutionnelle et le soutien global que peuvent fournir ces organisations étaient nécessaires pour aider à mettre en œuvre des réformes propres à favoriser la stabilité macroéconomique, la viabilité budgétaire, une croissance économique qui profite à tous, un environnement propice aux investissements directs étrangers et le développement du commerce.

Parallèlement, les ministres ont exhorté le gouvernement somalien à faire preuve d'une volonté politique particulièrement ferme en ce qui concerne la gestion des finances publiques ainsi que le renforcement de la transparence et l'obligation de rendre compte, pour asseoir les bases de la reprise du dialogue avec les institutions financières internationales. Les ministres ont reconnu que le plein engagement des institutions financières internationales et la reconstruction de la Somalie constituaient des objectifs à long terme qui nécessiteraient un soutien politique prolongé et de haut niveau.

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Somalie : lutte contre le terrorisme

Les chabab et les combattants étrangers présents en Somalie demeurent une menace terroriste majeure pour les intérêts somaliens et internationaux. Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont souligné qu'il importait de maintenir une aide internationale coordonnée pour développer l'état de droit et les secteurs somaliens de la sécurité, de la finance et de la justice (notamment en ce qui concerne la sécurité des frontières et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme), dans le respect des principes de Rabat sur les droits de l'homme. Les ministres des Affaires étrangères ont reconnu l'importance du travail mené par le gouvernement somalien en faveur de la réconciliation, de la démobilisation et de la réinsertion des combattants des chabab qui ont renoncé à la violence, et ils se sont engagés à appuyer ces efforts. Ils ont réaffirmé qu'il était essentiel de parvenir à un règlement politique global en Somalie, avec des relations claires entre les autorités centrales et régionales, afin de réduire la marge de manœuvre des tenants de la violence et de la terreur.

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République démocratique du Congo (RDC)

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont exprimé leur préoccupation face à la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République démocratique du Congo ; ils ont jugé particulièrement préoccupants les meurtres de civils, les recrutements forcés d'enfants dans les conflits armés et les violences sexuelles qui continuent d'être signalés. Ils ont condamné ces actes de violence et appelé toutes les parties à se conformer à leurs obligations en vertu du droit humanitaire international et à respecter les droits de l'homme et la dignité humaine. Ils ont appelé tous les pays de la région à lutter contre l'impunité et à veiller à ce que les personnes soupçonnées de violations graves soient traduites en justice, notamment en coopérant avec la CPI.

Les ministres se sont félicités de la signature récente par la République démocratique du Congo, le Rwanda, l'Ouganda et d'autres pays de la région de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération, dont l'Union africaine, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, la Communauté de Développement de l'Afrique australe et les Nations Unies se sont portées garantes. Les ministres ont exhorté l'ensemble des parties à l'Accord-cadre à travailler ensemble pour tenir leurs engagements et à jouer un rôle constructif pour asseoir la stabilité et la prospérité à long terme dans l'Est de la RDC. Pour réaliser cet objectif, il sera nécessaire de traiter les causes profondes du conflit et d'améliorer les conditions de vie des citoyens ordinaires. Les ministres ont salué la nomination de l'Envoyée spéciale des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, chargée de superviser l'application de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération, et ils l'ont invité à mettre en place un processus politique global fondé sur l'Accord-cadre, qui inclue l'ensemble des acteurs concernés et s'attache à résoudre les difficultés régionales profondes ayant trait à la sécurité, à l'économie et à la gouvernance.

Les ministres ont accueilli avec satisfaction la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui proroge le mandat de la mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) pour lui permettre de mener à bien sa mission de protection des civils, de neutralisation des groupes armés et d'instauration de la paix dans la région, notamment par le déploiement d'une brigade d'intervention.

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Soudan et Soudan du Sud

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont pris acte des difficultés en matière économique, de sécurité et de droits de l'homme auxquels sont confrontés le Soudan et le Soudan du Sud, et ont souligné la nécessité de mettre en œuvre les accords d'Addis Abeba de septembre 2012 et de respecter les dates butoirs fixées en mars 2013. Les ministres ont notamment salué les progrès réalisés dans la création d'une zone frontalière démilitarisée et sécurisée, dans le déploiement du Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière et dans la reprise de la production et des exportations de pétrole par le Soudan du Sud, et ils ont appelé à la mise en place d'un processus visant à déterminer le statut final d'Abyei. Les ministres ont noté la nécessité pour le Soudan d'améliorer le respect des droits de l'homme tout en remédiant aux causes des conflits en son sein. Ils ont noté avec préoccupation que le conflit du Darfour, au Soudan, était entré dans sa dixième année, et que l'insécurité y était toujours présente. Ils ont appelé à une mise en œuvre plus rapide du Document de Doha pour la paix au Darfour et invité tous les groupes à prendre part au processus de paix. Les ministres se sont alarmés de la crise humanitaire causée par le conflit dans les États du Sud-Kordofan et du Nil Bleu. Ils ont appelé le gouvernement du Soudan et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord à engager immédiatement des pourparlers pour conclure un cessez-le-feu et ouvrir un accès humanitaire total. Les ministres ont salué le rôle de l'Union africaine, en particulier les travaux du Groupe de haut niveau, et lui ont offert leur soutien continu.

Les ministres ont déploré la mort de soldats indiens de maintien de la paix ainsi que de civils à Jonglei (Soudan du Sud), le 9 avril, et présenté leurs condoléances aux gouvernements de l'Inde et du Soudan du Sud.

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Moyen-Orient

Syrie

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont exprimé leur profonde préoccupation face à la tragédie humaine croissante engendrée par le conflit en Syrie. Ils se sont déclarés horrifiés par le nombre de personnes tuées dans le conflit, supérieur à 70 000, par le nombre de réfugiés enregistré par le HCR dans les pays voisins, qui dépasse le million, et par le nombre de personnes déplacées à l'intérieur de la Syrie, supérieur à deux millions. Ils ont pris acte des efforts importants déployés par les pays voisins pour accueillir les réfugiés et souligné que la communauté internationale devait aider les pays voisins les plus affectés. Ils ont appelé tous les pays à se joindre à leurs efforts en apportant une contribution maximale en réponse aux derniers appels des Nations Unies et en leur fournissant un appui direct pour faire face à cette situation difficile.

Dans ce contexte désespéré, les ministres ont réaffirmé leur volonté de soutenir une transition politique menée par les Syriens, ainsi que le travail de Lakdhar Brahimi, Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, sur la base des principes énoncés dans le Communiqué de Genève. Cette transition doit répondre aux aspirations légitimes du peuple syrien et lui permettre de déterminer son propre avenir, de manière démocratique et indépendante. Les ministres ont appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies à demeurer saisi de la question. Ils ont condamné dans les termes les plus fermes toutes les violations des droits de l'homme commises en Syrie et appelé toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et les droits de l'homme, prenant acte de la responsabilité particulière des autorités syriennes à cet égard. Ils ont salué les efforts déployés pour consigner tous les crimes commis afin que les responsables rendent des comptes le moment venu.

Les ministres ont condamné l'utilisation continue d'armes lourdes contre des zones résidentielles et ont réaffirmé leur position selon laquelle toute utilisation d'armes chimiques exigerait une réaction internationale forte. À cette fin, les ministres ont réaffirmé qu'il importait de sécuriser les sites où sont détenues des armes de ce type.

La situation humanitaire en Syrie est dramatique et continue de se détériorer. Les ministres ont appelé à renforcer l'aide humanitaire et à permettre un meilleur accès des organisations humanitaires au peuple syrien, dans de bonnes conditions de sécurité et en coordination avec l'ensemble des parties au conflit.

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Processus de paix au Moyen-Orient

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont réaffirmé leur engagement en faveur d'une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient. Ils sont convenus de la nécessité urgente de progresser dans le processus de paix au Moyen-Orient pour atteindre cet objectif, et ils ont souligné que des efforts internationaux majeurs impliquant toutes les parties concernées, notamment le Quatuor, devaient être consentis afin de faire avancer le processus de paix.

Les ministres se sont félicités de la visite du Président Obama dans la région et de sa déclaration selon laquelle la paix entre Israéliens et Palestiniens était nécessaire, juste et possible. Ils ont appelé instamment les deux parties à faire preuve du courage politique nécessaire pour parvenir à la paix, à prendre les mesures qui s'imposent pour instaurer la confiance et à travailler à la reprise des négociations sans conditions préalables.

Les ministres ont souligné que seules des négociations directes permettraient d'aboutir à une solution à long terme à ce conflit, prenant note de la déclaration du Quatuor pour le Moyen-Orient publiée le 23 septembre 2011. Les ministres ont appelé les parties à s'abstenir de toute action unilatérale et à créer un climat propice à la paix. Ils ont réaffirmé avec force qu'aucune action unilatérale de l'une ou l'autre partie ne saurait préjuger de l'issue des négociations.

Les ministres ont exprimé leur profonde préoccupation quant à l'état déplorable de l'économie palestinienne, qui pèse sur les efforts des Palestiniens pour construire un État. Les ministres ont affirmé leur soutien à l'Autorité palestinienne et encouragé les pays arabes ainsi que les économies émergentes à apporter toute l'aide possible pour redresser l'économie palestinienne.

Les ministres se sont félicités du cessez-le-feu du 21 novembre 2012 négocié sous la houlette de l'Égypte, qui a mis un terme aux hostilités à Gaza et dans le Sud d'Israël ; ils ont condamné les tirs de roquettes, qui constituent une violation de ce cessez-le-feu, et ont exhorté toutes les parties à tenir leurs engagements.

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Partenariat de Deauville avec les pays arabes en transition

Le Partenariat de Deauville avec les pays arabes en transition a joué un rôle important pour rassembler les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient en transition, les pays partenaires de la région, les membres du G8 et les institutions financières internationales au sein d'un partenariat efficace et pragmatique destiné à favoriser une transition économique et politique réussie.

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont réaffirmé leur engagement auprès des six pays en transition du Partenariat de Deauville (Égypte, Tunisie, Maroc, Jordanie, Libye et Yémen), reconnaissant les progrès réalisés depuis le début du Printemps arabe et prenant acte du partenariat durable du G8 face aux difficultés auxquelles ces pays restent confrontés. Les pays en transition du Partenariat de Deauville sont encouragés à rechercher le plus large consensus possible en ce qui concerne leur transition politique. Les ministres ont réaffirmé leur conviction qu'un processus démocratique ainsi qu'une société et une économie ouvertes étaient essentiels pour instaurer la confiance, consolider les réformes politiques et parvenir à une croissance économique qui profite à tous. Les ministres ont rappelé les principes fondamentaux pour la sécurité et la prospérité à long terme de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, qui soulignent notre capacité à travailler en partenariat pour atteindre des objectifs communs. Ces principes sont les suivants : la responsabilité de refuser la violence et d'assurer la protection de toutes les personnes qui vivent sur leur territoire, quels que soient leur religion, leur ethnie ou leur sexe ; de promouvoir la tolérance et la liberté d'expression ; d'assurer la liberté de religion et de croyance, y compris la liberté de pratiquer sa religion en toute sécurité; et de faire respecter l'état de droit et la sécurité.

Les ministres se sont félicités que le Partenariat de Deauville continue en 2013 à mettre l'accent sur l'ouverture des économies et la croissance économique pour tous, en soutenant la  création d'emploi et le développement d'opportunités économiques pour les jeunes et les femmes, et ils ont reconnu le rôle important des institutions financières internationales pour y parvenir. Le Partenariat portera plus particulièrement sur le renforcement du commerce et de l'investissement, l'accès facilité aux marchés de capitaux, les progrès dans le recouvrement des avoirs, les échanges internationaux et la lutte contre la corruption. Les ministres ont exprimé leur soutien à la conférence de haut niveau qui doit se tenir à Londres en septembre pour présenter les opportunités d'investissements dans les pays en transition et les mesures prises par les gouvernements pour améliorer le climat de l'investissement. Le soutien au développement des petites et moyennes entreprises de la région jouera un rôle central dans l'essor de l'économie et la croissance. La mise en œuvre des plans d'action en faveur des PME s'effectuera parallèlement au lancement d'une nouvelle initiative apportant un soutien aux PME sous forme d'encadrement. Le G8 soutiendra également un nouvel axe d'action visant à encourager la participation des femmes au commerce et à l'économie. Les ministres ont pris acte de la coprésidence du Partenariat pour un gouvernement transparent assurée par le Royaume-Uni et encouragé les efforts visant à faire participer les pays du Partenariat de Deauville à ses activités.

Les ministres se sont félicités que le Fonds de transition soit opérationnel et ont salué le lancement de la première tranche de projets de haute qualité, qui fourniront une assistance technique pour renforcer les institutions publiques et les capacités, en vue de faire avancer les réformes menées par les pays. Le constat d'une importante demande des pays en transition pour développer ce type d'aide a été établi et les ministres ont encouragé les partenaires à augmenter leurs contributions pour atteindre la capitalisation initiale de 250 millions de dollars. Les ministres ont exprimé leur appui aux travaux en cours visant à étendre le mandat géographique de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) afin de faire bénéficier la région de programmes d'investissements plus importants.
Comme indiqué lors de la dernière réunion ministérielle sur le Partenariat de Deauville avec les pays arabes en transition qui s'est tenue à New York le 28 septembre, les membres du G8 poursuivront leurs efforts de transparence et rendront compte des progrès réalisés dans le cadre du Partenariat.

Les ministres se sont félicités de la prochaine réunion des ministres des Finances du Partenariat de Deauville, qui aura lieu le 19 avril, et attendent avec intérêt la poursuite des travaux menés par leurs homologues des finances et les institutions financières internationales pour fournir des cadres macroéconomiques à l'aide bilatérale et multilatérale.

Les ministres des Affaires étrangères ont souligné que les organisations de la société civile indépendantes avaient un rôle essentiel à jouer dans un processus politique ouvert qui réponde aux aspirations des citoyens de la région. Ils ont réaffirmé le consensus inscrit dans la Déclaration de Tunis adoptée en 2012 au Forum pour l'Avenir, qui rassemble les gouvernements, des représentants de la société civile et des décideurs du secteur privé pour engager un dialogue sur les réformes sociales, politiques et économiques. Ils se sont félicités que le Royaume-Uni et l'Égypte assurent la coprésidence du processus en 2013.

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Yémen

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont réaffirmé leur soutien sans réserve au processus de transition politique au Yémen défini dans l'Initiative du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et dans le mécanisme de mise en œuvre des Nations Unies, notamment concernant l'ouverture de la Conférence nationale de dialogue. Ils ont encouragé toutes les parties yéménites à apporter une contribution positive et concrète au processus et ils ont exhorté l'ensemble des parties à se conformer aux résolutions 2014 et 2051 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ils se sont félicités des promesses de dons généreuses des Amis du Yémen destinées à soutenir la transition et ont invité les donateurs à verser rapidement les 7,8 milliards de dollars promis, qui bénéficieront aux citoyens yéménites ordinaires.
Les ministres ont reconnu que la stabilité du Yémen demeurait essentielle pour la stabilité de la région dans son ensemble et pour le maintien de la sécurité internationale. Ils ont salué les mesures prises par le gouvernement yéménite pour faire progresser la réforme du secteur de la sécurité, ainsi que les efforts déployés actuellement pour contrer la menace persistante d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique et d'autres extrémistes violents.

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Non-prolifération et désarmement

Les ministres des Affaires étrangères du G8 sont convenus que la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs demeurait une menace majeure pour la paix et la sécurité internationales. Y faire face demeure l'une des grandes priorités du G8. Les pays du G8 ont la volonté d'œuvrer à un monde plus sûr pour tous et de créer les conditions pour un monde sans armes nucléaires, d'une manière qui promeuve la sécurité et la paix  internationales et qui garantisse une sécurité non diminuée pour tous, conformément aux objectifs énoncés dans le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Le commerce illicite d'armes classiques constitue également un problème grave, qui entraîne de grandes souffrances et représente une menace pour la stabilité régionale.

Les ministres ont rappelé la décision prise lors de la Conférence d'examen du TNP de 2010 d'organiser une conférence sur la création au Moyen-Orient d'une zone exempte d'armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Ils ont regretté qu'elle n'ait pas été organisée en 2012. Ils ont appuyé sans réserve les efforts constants du facilitateur de la conférence et ont salué l'engagement des co-parrains de la résolution de 1995. Les ministres ont appelé l'ensemble des États concernés à fournir tous les efforts nécessaires à la préparation et à l'organisation de la conférence à une date très prochaine.

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Iran

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont exprimé leur profonde préoccupation en ce qui concerne la poursuite des activités nucléaires et balistiques de l'Iran, en violation de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et du Conseil des Gouverneurs de l'AIEA.

Après le cycle substantiel de négociations qui s'est tenu les 5 et 6 avril à Almaty (Kazakhstan) entre l'Iran et le groupe E3+3 (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, et la Haute Représentante de l'Union européenne), les ministres ont réaffirmé leur souhait d'un règlement pacifique et négocié de la question nucléaire, tout en notant que les pourparlers ne pouvaient se poursuivre indéfiniment. Ils ont indiqué que les positions du groupe E3+3 et de l'Iran restaient très éloignées et ont appelé l'Iran à s'engager d'urgence, de manière active et constructive, dans le processus diplomatique avec le groupe E3+3, à coopérer avec l'AIEA pour remédier aux profondes inquiétudes de la communauté internationale et à démontrer que son programme nucléaire sert exclusivement des fins pacifiques. Les ministres ont en outre réaffirmé que, conformément à la double approche approuvée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, l'Iran ne pourrait mettre fin à son isolement et améliorer sa situation que s'il levait rapidement les inquiétudes de la communauté internationale.

Les ministres ont demandé instamment à l'Iran de remplir ses obligations internationales en matière de respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté de religion, de cesser toute ingérence à l'égard des médias et de mettre un terme aux exécutions arbitraires, à la torture et à toutes les autres restrictions en matière de droits et de libertés. En outre, ils ont exhorté l'Iran à coopérer de manière constructive avec l'ensemble des mécanismes pertinents des Nations Unies relatifs aux droits de l'homme. Une visite du Rapporteur spécial des Nations Unies pour les droits de l'homme en Iran constituerait un pas dans cette direction.

Les ministres ont également exhorté l'Iran à jouer un rôle plus constructif en matière de sécurité régionale et à prendre ses distances à l'égard de tous les actes de terrorisme et les groupes terroristes.

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République populaire démocratique de Corée (RPDC)

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont condamné dans les termes les plus fermes la poursuite du développement des programmes d'armes nucléaires et de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), notamment l'enrichissement de l'uranium. Ces activités constituent une violation directe des résolutions 1718, 1874, 2087 et 2094 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Les ministres ont noté que l'essai nucléaire mené par la RPDCle 12 février 2013, le troisième depuis 2006, ainsi que ses tirs recourant à la technologie des missiles balistiques effectués les 13 avril 2012 et 12 décembre 2012 compromettaient gravement la stabilité régionale, mettaient en danger les perspectives de paix durable dans la péninsule coréenne et constituaient une menace pour la paix et la sécurité internationales. Les ministres se sont félicités de la résolution 2094 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée à l'unanimité le 7 mars 2013 en réponse à l'essai nucléaire de la RPDC, et ils ont souligné l'importance de sa pleine application par la communauté internationale. Les ministres ont souscrit à l'engagement inscrit dans la résolution de renforcer le régime de sanctions actuel et de prendre d'autres mesures importantes en cas de nouveau tir ou de nouvel essai nucléaire de la RPDC. Les ministres ont également exprimé leur inquiétude devant l'intention annoncée par la RPDC de rouvrir ses installations nucléaires de Yongbyon.

Les ministres ont réaffirmé leur attachement à l'objectif d'une paix durable et d'une dénucléarisation vérifiable et pacifique de la péninsule coréenne. Ils ont condamné la rhétorique agressive actuellement pratiquée par la RPDC et confirmé qu'elle ne ferait qu'accroître l'isolement du pays. Ils ont exhorté la RPDC à engager des pourparlers multilatéraux crédibles et véritables sur la dénucléarisation, à respecter ses obligations en vertu de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et ses engagements aux termes de la déclaration commune des pourparlers à six adoptée le 19 septembre 2005, à renoncer à toute arme nucléaire et à tout programme nucléaire et de missiles balistiques existant, de manière complète, vérifiable et irréversible, et à s'abstenir de tout autre acte de provocation.

Les ministres se sont déclarés préoccupés par les violations systématiques et à grande échelle des droits de l'homme commises en RPDC, ont souligné qu'il importait d'améliorer les relations intercoréennes et ont insisté sur la nécessité de régler les questions humanitaires, notamment les enlèvements et le rapprochement des familles. Ils ont souligné que la RPDC devait régler ces questions et coopérer pleinement avec l'ensemble des mécanismes pertinents des Nations Unies.

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Birmanie

Les ministres ont noté avec satisfaction que, depuis l'entrée en fonctions du président Thein Sein en mars 2011, le gouvernement birman, avec le soutien de Daw Aung San Suu Kyi, de groupes de l'opposition et du parlement, a lancé plusieurs réformes politiques et économiques remarquables pour renforcer la démocratie et l'état de droit, améliorer le respect des droits de l'homme (en autorisant, notamment, la remise en liberté de détenus politiques et la liberté de la presse), développer l'activité économique et s'ouvrir à la communauté internationale. Les ministres ont accueilli avec satisfaction les progrès réalisés en matière de réconciliation nationale et encouragé le gouvernement birman et d'autres acteurs, notamment les groupes ethniques, les femmes et les partis politiques, à poursuivre dans cette voie, en particulier en ce qui concerne la situation complexe dans l'État de Kachin et les tensions qui persistent dans l'État de Rakhine. Ils ont également appelé le gouvernement birman à prendre de nouvelles mesures pour mettre un terme à tout acte de violence, à respecter les droits des minorités ethniques et religieuses et à mener des négociations de paix ouvertes à toutes les parties.

Les ministres ont souligné leur ferme intention de maintenir leur appui aux réformes politiques et économiques en cours, d'aider les autorités à relever les défis importants qui subsistent et de travailler en étroite coopération avec d'autres donateurs, afin que l'aide bénéficie effectivement à la population birmane, conformément à l'accord de Nay Pyi Daw pour une coopération efficace en matière de développement.

Les ministres se sont félicités des nouvelles opportunités d'investissement et de développement ouvertes par les réformes, ainsi que des perspectives d'amélioration de la transparence et de la responsabilité, et d'une plus grande prospérité. Ils ont exprimé le souhait que les nouveaux programmes d'investissement et de développement soient conformes aux principes et lignes directrices internationaux en matière d'environnement, de commerce et de droits de l'homme afin qu'ils bénéficient à la population. Ils ont salué l'attachement du gouvernement aux investissements responsables en Birmanie, conformément au Pacte mondial de l'ONU ainsi qu'à ses Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme.

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Afghanistan

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont réaffirmé leur volonté collective de soutenir l'Afghanistan sur le chemin de la paix et de la stabilité, à l'heure où le pays entame la « décennie de transformation ». Les ministres ont noté que l'Afghanistan devait encore faire face à nombre de défis, notamment en matière de sécurité, et ils ont réaffirmé que le gouvernement afghan bénéficiait de l'appui international à cet égard.

Ils se sont félicités des promesses de dons de la communauté internationale pour soutenir l'Afghanistan à long terme, effectuées notamment à la Conférence de Bonn, au sommet de l'OTAN de Chicago et à la Conférence de Tokyo. Ils sont convenus que tous devaient tenir les engagements inscrits dans le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo. Les ministres ont souligné qu'il importait de protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales, notamment la liberté de religion, en particulier pour les femmes, les enfants et les minorités, et de développer les opportunités afin que ces groupes contribuent à l'avenir de l'Afghanistan.

Les ministres ont noté les progrès réalisés dans la transition concernant les responsabilités en matière de sécurité. Les ministres ont appelé de leurs vœux la prise en charge de la sécurité au niveau national par les Forces de sécurité nationales afghanes à la mi-2013. Les ministres ont encouragé le gouvernement afghan à progresser dans sa Stratégie nationale de lutte contre les stupéfiants, qui associe des actions de police à des mesures de renforcement des capacités et de développement d'autres moyens de subsistance durables. Les ministres sont convenus qu'il restait nécessaire que la communauté internationale apporte une réponse plus efficace en matière de production, de commerce et de trafic illicites de stupéfiants et de lutte contre la menace terroriste. L'argent issu du trafic de stupéfiants continue à financer les activités des groupes insurgés.

Les ministres se sont félicités de l'annonce de la date des élections présidentielles et provinciales en Afghanistan. Il est essentiel que le gouvernement afghan et les autorités concernées continuent à travailler avec l'ensemble des acteurs et des organisations internationales pour préparer des élections ouvertes à tous, crédibles et transparentes.

Les ministres ont exprimé leur soutien sans réserve à un processus de paix et de réconciliation ouvert à tous et conduit par les Afghans, fondé sur les principes du renoncement à la violence, de la rupture des liens avec l'ensemble des groupes terroristes et du respect de la Constitution afghane, notamment ses dispositions relatives aux droits de l'homme et en particulier aux droits des femmes, conformément au Communiqué de Kaboul et aux conclusions de la Conférence de Bonn. Les ministres saluent et soutiennent les initiatives de renforcement de la coopération régionale. 

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Défis et opportunités transnationaux

Cyberespace

Les ministres des Affaires étrangères du G8 sont convenus qu'un Internet sûr, ouvert et accessible constituait un outil essentiel pour nos sociétés et nos économies. Ils sont convenus qu'Internet était favorable à la prospérité, à la liberté, à la démocratie et aux droits de l'homme. Ils ont également reconnu l'importance d'Internet pour aider l'ensemble des pays à bénéficier du potentiel offert par la croissance économique et l'innovation. Les ministres ont reconnu que ce potentiel dépendait de la disponibilité, de la confiance et de la sécurité, qui jouent un rôle crucial, pour les pays développés comme pour les pays en développement.

Les ministres ont noté que, depuis la déclaration du G8 de Deauville « Un nouvel élan pour la liberté et la démocratie » de 2011, de nombreuses initiatives bienvenues avaient été prises dans différentes enceintes internationales. Ils ont en particulier souligné les travaux du groupe d'experts gouvernementaux des Nations Unies chargé d'examiner les progrès de la téléinformatique dans le contexte de la sécurité internationale. Les ministres ont encouragé le groupe d'experts gouvernementaux à parvenir à un consensus sur des recommandations importantes relatives à des normes de comportement responsable des États et sur des mesures de confiance, notamment de renforcement des capacités, qui sont une composante essentielle de la stabilité internationale.

Les ministres ont déclaré que le droit international s'appliquait tout autant à la sphère numérique qu'au monde réel. Ils ont également souligné la nécessité de prendre des mesures en faveur de la transparence et de la confiance, afin de réduire le risque d'erreurs d'interprétation circulant entre États.

Les ministres sont convenus qu'il importait de fournir des efforts de renforcement des capacités à l'échelle internationale pour améliorer la confiance, intensifier la lutte contre la cybercriminalité et accroître la sécurité de l'environnement numérique mondial. Ils ont noté que le renforcement des capacités nécessitait une participation active des gouvernements, des entreprises et de la société civile. Les ministres sont convenus de promouvoir les initiatives internationales visant à renforcer les capacités en matière de cybersécurité pour encourager une multitude de partenaires, y compris industriels, à accroître et améliorer le renforcement des capacités à l'échelle mondiale.

Les ministres sont convenus que le renforcement des capacités en matière de cybersécurité devait être intégré dans le contexte plus large de la croissance économique et des bénéfices sociaux issus de l'économie numérique mondiale. Ils sont également convenus de veiller à ce que ces efforts soient mis en œuvre de manière à favoriser l'ouverture, la confiance, la sécurité, la stabilité et l'état de droit dans la sphère numérique.

Les ministres se sont félicités des efforts déployés par le sous-groupe Lyon-Rome sur la criminalité liée aux technologies de pointe pour renforcer le réseau de points de contact du G8 actif 24h sur 24 et 7 jours sur 7, notamment par une action de formation à long terme. Les ministres ont encouragé toutes les Présidences à venir à poursuivre ces efforts.

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Changement climatique

Le changement climatique demeure un enjeu mondial crucial qui, s'il n'est pas maîtrisé, aura des conséquences dramatiques, non seulement pour l'environnement mais aussi pour la prospérité économique. Les ministres du G8 ont reconnu que le changement climatique contribuait à accroître les risques en matière d'économie et de sécurité au niveau mondial. Le G8 est convenu d'examiner les moyens de mieux faire face à ce défi et aux risques qui y sont associés, rappelant que l'action internationale en matière de climat et le développement économique durable se renforçaient mutuellement. Des fonctionnaires des pays du G8 intéressés se réuniront pour examiner les conséquences possibles du changement climatique et de ses effets négatifs sur l'environnement et les ressources naturelles comme facteur d'accroissement des risques pour la sécurité mondiale, et ils rendront compte de leurs travaux aux ministres des Affaires étrangères.

Les ministres ont pris acte des mesures ambitieuses déjà mises en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, soulignant la nécessité urgente de poursuivre et de renforcer ces actions. Les ministres demeurent résolus à fournir des efforts de long terme afin de limiter effectivement la hausse globale des températures moyennes à 2 degrés Celsius au-dessus du niveau préindustriel, dans le respect de la science. Le G8 reste pleinement attaché au processus de la CCNUCC et déterminé à parvenir d'ici 2015 à un nouvel accord sur le changement climatique applicable à toutes les parties, qui entrera en vigueur et sera appliqué à partir de 2020, à faire preuve d'une plus grande ambition en matière d'atténuation d'ici 2020, notamment par des initiatives internationales menées en coopération, telles que la Coalition pour le climat et l'air pur, et à atteindre l'objectif des pays développés de mobiliser ensemble 100 milliards de dollars par an d'ici 2020, grâce à une multiplicité de sources publiques et privées pour mettre en œuvre, dans le respect de la transparence, d'importantes mesures d'atténuation. Les ministres ont souligné l'importance de la transparence dans le processus de la CCNUCC. Les mesures, rapports et vérifications joueront un rôle essentiel en ce qui concerne l'atténuation, l'adaptation et les flux de financements internationaux en matière de climat, afin de mesurer les progrès vers les objectifs que nous nous sommes fixés.

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Sécurité maritime

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont reconnu que la sécurité maritime constituait un facteur essentiel de la stabilité régionale, du développement économique, du commerce et de la prospérité mondiale. L'insécurité maritime affecte la communauté internationale dans son ensemble ; elle ne peut par conséquent  être contrée efficacement que par une approche globale aux niveaux national et international. Les ministres demeurent attachés à la liberté de navigation, à un commerce légal et sans entrave, et au règlement pacifique des différends conformément au droit international applicable, notamment la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

Les ministres, condamnant fermement les actes de piraterie et les autres actes relevant de la criminalité maritime, ont exprimé leur volonté de continuer à recourir à la coopération internationale pour combattre ces menaces, dans le respect du droit international et des principes internationalement reconnus en matière de juridiction dans les eaux internationales. Les ministres ont souligné qu'il importait de continuer à renforcer et soutenir les capacités régionales en matière de sécurité maritime, à accroître les capacités pour poursuivre les actes relevant de la criminalité maritime et à optimiser le potentiel économique dans le domaine maritime par le biais d'instances telles que le Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes, les Amis du golfe de Guinée et l'Accord régional de coopération pour la lutte contre la piraterie et les vols à main armée à l'encontre des navires en Asie.

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Droits de l'Homme

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont souligné combien il était important de promouvoir et de protéger l'ensemble des droits de l'homme et des libertés fondamentales, notamment les droits des femmes, la liberté de religion et de croyance et la liberté d'expression et d'association.

Les ministres ont réaffirmé la nécessité de redoubler d'efforts pour éliminer les discriminations à l'égard des femmes et des filles, afin qu'elles bénéficient à égalité de l'ensemble des droits humains et des libertés fondamentales. Les ministres ont exprimé leur préoccupation quant à la pratique persistante du mariage précoce et forcé.

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Lutte contre le terrorisme

Les ministres des affaires étrangères du G8 ont réaffirmé leur condamnation absolue du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. Ils ont noté la nature mouvante de la menace terroriste, de plus en plus fragmentée et géographiquement dispersée, ainsi que l'usage grandissant, dans certaines régions du monde, de l'enlèvement contre rançon comme source croissante de financement du terrorisme. Les ministres restent préoccupés face à la menace d'Al-Qaïda et des groupes affiliés en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen, en Somalie et dans d'autres pays, et ils ont pris acte de la menace croissante du terrorisme en Afrique du Nord et de l'Ouest, illustrée par les récents événements survenus en Algérie, au Mali et au Nigéria ; ils ont également noté de nouvelles tendances à la radicalisation et les risques terroristes qui y sont associés, qui seront étudiés plus en détail par le Groupe Lyon-Rome du G8 et ses sous-groupes d'experts qui traitent de la criminalité transnationale organisée et du terrorisme.

Les ministres ont réaffirmé l'importance d'un soutien international continu en faveur des pays confrontés à une menace terroriste, notamment sous forme d'assistance au renforcement des capacités de leurs systèmes judiciaire et de sécurité, afin d'identifier, de désorganiser les activités terroristes et de poursuivre leurs auteurs, tout en respectant les droits de l'homme et le droit humanitaire et en assurant la sécurité des opérations d'investissements étrangers, qui constituent une source précieuse de croissance pour ces pays. Ils ont noté les efforts déployés à cet égard par les Nations Unies et le Conseil de sécurité, ainsi que par le Forum mondial de lutte contre le terrorisme. En outre, ils ont souligné l'importance de la coopération régionale pour lutter contre les groupes terroristes qui traversent les frontières et exploitent les enjeux locaux et régionaux à leurs propres fins. Les ministres ont souligné la nécessité de poursuivre la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale de l'ONU, fondée sur une approche globale de la lutte contre le terrorisme qui associe des actions en matière de sécurité, de diplomatie et de développement pour combattre l'extrémisme violent, priver les terroristes de ressources et de soutien et remédier aux situations locales et aux doléances que les terroristes cherchent à exploiter.

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Stupéfiants illicites

Les ministres des Affaires étrangères du G8 sont préoccupés par l'ampleur du problème de la production, du commerce et du trafic illicites de stupéfiants et de ses conséquences néfastes pour les personnes, les sociétés et les États ainsi que pour la stabilité régionale et internationale. Ils ont réaffirmé leur détermination à appliquer l'approche équilibrée et fondée sur les faits définie dans les trois conventions des Nations Unies sur le contrôle des stupéfiants (1961, 1971 et 1988). Ils ont reconnu qu'il convenait de renforcer l'impulsion politique et la mobilisation de la communauté internationale en la matière, dans ce cadre juridique, et de soutenir de nouvelles mesures visant à mettre en œuvre la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et la Convention des Nations Unies contre la corruption.
Les ministres ont souligné l'importance cruciale d'une coopération accrue entre les États fondée sur une responsabilité commune et partagée, et sur une approche équilibrée et globale qui traite de l'offre comme de la demande de stupéfiants illicites.

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Source: Ministère des affaires étrangères de la République Française


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