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L'objectif était d'arriver à un accord financier entre les membres du G8 pour une allocation concentrée vers l'Afrique des nouvelles sommes de l'aide publique au développement. Le Canada, sous la main dirigeante de Jean Chrétien, souhaitait un engagement ferme et précis de la part de ses partenaires du G8, soit la garantie qu'au moins la moitié de l'ensemble de l'aide accordé par les membres serait dans le future dirigée vers les pays d'Afrique.
Après deux jours de tergiversions et d'hésitations quant aux mots à utiliser dans le texte officiel, voici la décision des leaders telle qu'exprimée dans le Plan d'Action pour l'Afrique :
D'ici 2006, ces nouveaux engagements [engagements pris à Monterrey] se traduiront par une augmentation de l'APD de 12 milliards de dollars américains par an, au total. Chacun de nous décidera, en fonction de nos priorités et procédures respectives, de l'affectation des fonds supplémentaires que nous avons promis. En partant du principe que les pays africains prendront des engagements politiques solides, et étant donné les tendances récentes en matière d'aide, nous avons bon espoir qu'en tout la moitié ou plus de notre nouvelle aide au développement pourrait aller aux nations de l'Afrique...
Il s'agit donc d'un engagement collectif devant, au tournant de chaque année, se réguler collectivement, mais dont les décisions, quant aux sommes dirigées vers l'Afrique, sont prises individuellement. L'espoir d'atteindre le 50% repose donc, soit sur la bonne volonté de chaque pays d'assumer l'entièreté de son propre 50%, soit sur la générosité plus accentuée de certain pays pour compenser un manque d'argent provenant d'un pays n'atteignant pas son quota de 50%. Pris à la lettre, l'entente écrite ne constitue pas un engagement liant, c'est-à-dire une obligation de verser 50% des nouvelles sommes, mais bien une promesse sans avancement de pourcentages fixes - ce qui constitue un avantage majeur pour les pays donateurs puisque sous toute réserve, ils peuvent modifier les sommes en cours de route. En effet, sans engagement fixe, il est toujours possible qu'un pays, lors de l'élaboration et de l'implantation de ses projets au cours d'une année, dépasse le quota de 50% ou, et c'est ce qui est davantage à craindre, ne l'atteigne tout simplement pas. Dès lors, il faut se fier sur une forte détermination des membres du G8, à reverser la tendance qui marginalise l'Afrique et avoir "bon espoir " en une concrétisation financière de leur bonne volonté, comportement auquel les membres ne nous ont pas nécessairement habitués ).
Rétrospectivement, un tel résultat est décevant. Seulement, si l'on considère les positions initiales et officieuses de chacun des membres avant la parution des décisions de Plan d'Action, il est possible de comprendre qu'un consensus s'est fait sur une formulation vague de l'entente.
Inévitablement, le Canada, en faisant la promotion d'une telle idée, s'engageait à en respecter les termes. Maintenant que le sommet est clos, le Canada, dans son communiqué final, réaffirme sa décision de doubler l'aide publique au développement d'ici la fin de la décennie grâce à une augmentation de 8% par année, mais souscrit que très faiblement à ses propres objectifs pré-sommet en énonçant vaguement que "près de la moitié sera affectée à l'Afrique ".
Le Président de la République, M. Chirac, a indiqué lors de la première conférence de presse de la France, le 26 juin, que cette dernière ferait activement pression au sommet en faveur de l'attribution à l'Afrique de la moitié des sommes promises pour l'APD lors de la conférence de Monterrey, au Mexique, au mois de mars. " La France sera très insistante sur cette question " avait promis M. Chirac. Dans un communiqué final, elle poursuit la même ligné en soulignant qu'elle "consacrera au moins 50% de cette augmentation à l'Afrique ".
Les dirigeants de l'Italie et de l'Allemagne ont laissé entendre, suite à leurs entretiens respectifs avec le Premier ministre Jean Chrétien, le 26 au matin, leur accord face à la proposition d'allouer 50% de leur aide publique à l'Afrique.
Le Premier ministre Blair, par l'intermédiaire de doutes énoncés à quelques heures de l'envoie des discussions, a démontré qu'il recherchait et souhaitait un maximum d'annonces précises et concrètes dans le NEPAD, sans toutefois exiger des montants définis. Il s'est, malgré tout, dit en faveur d'un versement de 50% des nouvelles sommes d'APD à l'Afrique.
L'opposition quant à l'utilisation du terme 50%, ou moitié, une expression parlant d'elle-même quant à la clarté de l'entente, s'est fait entendre davantage de la part du Japon, des Etats-Unis et de la Russie. D'abord, le Japon, pris avec des problèmes économiques depuis quelques temps, s'est vu obligé de diminuer son APD ce qui, par le fait même, rend la concentration des sommes plus difficile. M. Koizumi s'est toutefois engagé à entreprendre une analyse complète de sa politique d'aide. Il pourrait donc y avoir dans son cas une augmentation de l'aide à l'Afrique, mais pas sous forme d'APD. Les États-Unis, par tradition très peu à l'affût des problèmes africains, ont préféré une formulation autre que celle des chiffres, question de ne pas faire face à une situation où le Congrès aurait les mains liées avant même de discuter avec la Maison-Blanche.
Caroline Saint-Mleux
University of Toronto G8 Research Group
July 2002
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